Je sais que tu connais bien Wolves in the Throne Room et tu sais que je ne vais pas te faire l’offense de te présenter ces ricains sylvestres. Tu ne sais peut-être pas et tu t’en fiches sûrement – que j’adore ce combo depuis ses tout débuts. La majesté de leur BM ultra ambiancé m’a transporté dès le départ, sans sommation. De
Diadem Of 12 Stars à
Celestial Lineage en passant par les chefs d’œuvre
Two Hunters et
Black Cascade, le BM violent, aérien et totalement immersif du groupe ne m’a jamais amené à me poser la moindre question sur leur talent, immense.
Le doute s’est insinué, pourtant, dès
Celestite. Il s’est atténué avec
Thrice Woven, mais sans jamais vraiment me quitter depuis lors.
Primordial Arcana débarque dans ce contexte. Il va vite remettre les pendules à l’heure tant le groupe, par un surprenant virage, revient aux racines du BM quand tout laissait à penser qu’il allait s’en éloigner subrepticement. De même, le retour en Cascadie est évident. Cette région préservée qui s’étend du nord de la Californie jusqu’en Alaska et qui inspire, notamment, le combo depuis ses débuts, revient au centre du propos, l’album évoquant de nouveau une esthétique sylvestre, accompagnée de touches de BM atmosphérique destinées à poser la majesté des lieux, à évoquer la grandeur de la Nature, sans renier la violence de l’environnement.
Moutain Magick ouvre les hostilités sur un schéma atypique pour le groupe. Simplifiant sa formule de composition, sans écarter les arrangements sublimes propres au groupe, le titre démarre à très vive allure, la rythmique dressant un mur sonore quand les guitares commencent à tisser leurs arabesques aériennes et sylvestres. Le chant, possédé, s’inscrit dans la droite ligne des premiers opus. Les mélodies nostalgiques autant que lumineuses transpercent littéralement les structures ("Mountain Magick" ; "Spirit Of Lightning" ; le départ de "Through Eternal Fields").
La production claire et puissante offre à l’auditeur d’entendre parfaitement tous les instruments et, surtout, l’ensemble des arrangements. Le jeu des cordes claires sur Spirit of Lightning, couplé à la voix habitée, la flûte printanière sur "Eostre" ou encore la présence d’effets au clavier sur une grande partie des morceaux, révèlent les atours majestueux d’un Primordial Arcana qui glorifie de nouveau la Nature. Comme à son habitude, Wolves in the Throne Room déploie de nombreuses informations sur des structures musicales fournies et denses. Lumineux,
Primordial Arcana est aussi contemplatif et exalté. Il tend vers les cieux plus que vers les ténèbres. Il impose son exaltation plus que sa torpeur. "Through Eternal Fields" est ainsi très ample, puissant et impérial. Il domine de la tête et des épaules l’auditeur, lui imposant sa grandeur. De même, il est notable que l’album s’achève sur 3 titres « spatiaux », ultra contemplatifs, dans la veine des atmosphères que pouvait proposer Drudkh par exemple. Si "Eostre" est un instrumental mélodique, "Underworld Aurora" est sous-tendu de claviers ambiant profonds et méditatifs comme de bruitages forestiers immersifs ; quant à "Masters Of Rain And Storm", si le propos est plus violent et chaotique, le pont central acoustique coupe littéralement le titre pour apporter un contraste magnifique avec le jeu des guitares, qui se poursuit par ailleurs.
Wolves In The Throne Room, on l’a dit, n’a pas renoncé au BM de ses débuts. "Through Eternal Fields" est tribal et violent, en partie. "Primal Chasms (Gift Of Fire)" l’est également, rempli d’une fureur guerrière qui s’accouple à merveille avec la structure symphonique et mid-tempo du morceau. La patte Emperor n’est pas loin, comme celle d’un combo comme Weakling. "Masters Of Rain And Storm" est chaotique et foncièrement noir. Mais, de nouveau, les aspects symphoniques accompagnent parfaitement le titre et lui confèrent une emphase sublime. Moins prog’ que sur
Two Hunters, ces morceaux en rappellent pourtant largement la magnificence.
Ce
Primordial Arcana est une synthèse magnifique du meilleur du combo américain. Prenant dans ses passages les plus atmosphériques et mélodiques, il ne renie jamais la violence débridée propre à la Nature. Contemplatif, mystique et lumineux, ce nouvel album embarque l’auditeur dans un voyage sonore où se dessinent de multiples paysages sylvestres et animal.
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