« Un nouvel album de Wolves In The Throne Room ? Chouette, il pourra toujours servir à protéger mon exemplaire de
Black Cascade de la poussière ! » Voilà ce que je me suis dit à l’annonce de la sortie du quatrième essai longue durée des ricains tant leur précédente chute d’eau avait fait plouf dans mes oreilles. Poussé par un engouement que je ne partage pourtant plus depuis longtemps, j’ai décidé de téléchar… euh laisser sa chance à ce disque. Difficile de ne pas céder avec pareille pochette (la meilleure qu’ils ont eu, sans conteste, et la plus adaptée à leur musique) !
La moue de circonstance fut rapidement mise au placard au profit d’un visage satisfait car, grande surprise, Wolves In The Throne Room ne dérange en rien son style mais offre une suite digne de ce nom à
Two Hunters en retournant auprès des largesses mélodiques contrebalancées d'une luxuriance d’effets qui ont fait son succès. Oui,
Black Cascade était un accident de parcours et son insertion dans une trilogie que l’œuvre chroniquée ici est censée conclure ne l’empêche pas de passer à la trappe dès un « Thuja Magus Imperium » magnifié par le chant de Jessica Kenney, cette dernière rappelant à notre bon souvenir sa performance sur le titre « Cleansing ». On réentendra la dame s’étendre sur « Woodland Cathedral », pas un mal, l’appui par sa voix de tremolos amples causant un enchantement similaire à celui du travail de Marissa Nadler et Colin Marston sur le projet Sailor With Wax Wings. C’est pourtant le loup dans ce qu’il a su avoir d’irrésistible qui se présente à nous constamment, celui de « Dea Artio » et « Vastness And Sorrow » dont il offre cinq versions remâchées sans être rabâchées (et deux interludes avec « Rainbow Illness » et « Permanent Changes In Consciousness ») grâce à l’astuce du riff « Michael Bay filme
Et au milieu coule une rivière » où explosent forêt et rite connu de personne, la contemplation sachant rester dynamique (le passage central de « Subterranean Initiation » et les guitares vénérant l’
Autumn Aurora de Drudkh d'« Astral Blood » par exemple).
Par rapport aux essais antérieurs, tout est tellement « 2.0 » que l’impression d’originalité ressentie lors de la découverte du black metal de la formation est une nouvelle fois présente avec cette-fois, une accroche qui ne faiblit pas dans la durée. Les Olympiens conquièrent à chaque moment, même quand ils s’appesantissent dans le bruit harceleur lors de « Permanent Changes In Consciousness » (et ce n’était pas gagné, souvenez-vous de la purge « Crystal Ammunition » sur
Black Cascade !). Cela est dû en partie au renflouement que les frères Weaver ont effectué : pour combler le départ de Will Lindsay chez les sludgeux d’Indian, le duo a appelé une tripotée d’invités dont la déjà-citée Jessica Kenney partage l’affiche avec Milky Burgess (mercenaire pour Asva et Earth, se fend d’un solo sur « Thuja Magus Imperium »), Aaron Turner (venant taper la post-cred sur « Permanent Changes In Consciousness » et « Subterranean Initiation ») et le tellement présent qu’il a posé sa brosse à dent Randall Dunn (qui pour le coup n’a foiré ni production, ni claviers !).
D’autres ont enregistré harpe, orgue ou percussions mais il est inutile de faire le décompte des têtes apparaissant dans ce qui se situe au-delà de l’enregistrement entre copains. Si tous ne sont pas forcément audibles, ils se meuvent en harmonie avec des compositions méritant également le mot. La musique s’est dégagée de toute velléité sale, la pureté ayant définitivement supplantée un malsain que l’entité peinait à figurer. Rien de négatif et beaucoup de bonheur à trouver dans cette solennité, même quand Wolves In The Throne Room joue en chaussons (quelques gimmicks que l’amateur de longue date remarquera, à l’image du début de « Woodland Cathedral » reprenant les accords de « Dea Artio »), les charentaises sont taille jardin et invitent à la méditation au grand air plutôt qu’au rocking chair. Cependant, les choses se compliquent quand il s’agit d’apposer une conclusion au cérémoniel, la coutume devenant habitude sur les parties ambiant de « Prayer Of Transformation ».
En dépit de sa baisse finale,
Celestial Lineage contient ce que j’ai trouvé de manière incomplète dans
Two Hunters, cette noirceur qui n’est qu’apparence du mystère où se dévoile sous l’humus des amplis une beauté antique, les arbres devenant marbres sculptés, les feuilles bannières de ralliement. Un plaisir comme celui-là... J'aurais eu tort de passer à côté !
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