Je n'avais pas parlé de
Celestite et c'est bien normal : Thrashocore a beau avoir étendu sa ligne éditoriale au fil des ans, la musique d'ascenseur amenant à un magasin Nature & Découvertes reste très bien à sa place. Dans les ascenseurs.
Par contre, Wolves In The Throne Room qui, après une fausse séparation, revient à des affaires black metal pour la première fois en indépendant (sur Artemisia, label des frères Weaver) : bien sûr qu'on est là, sur les dents après un
Celestial Lineage qui est la plus belle œuvre des Ricains, détrônant
Two Hunters dans mon cœur. Riffs aussi épiques qu'atmosphériques, beauté entre féerie et escapade nocturne, ralentissements éthérés et ambiance d'un autre âge, aussi rêvé que véritable... Il me tardait de retrouver tout cela. Et ce fut bien le cas avec
Thrice Woven…
…sans pour autant m'enthousiasmer comme je l'espérais. C'est qu'on pourrait presque définir chaque œuvre de Wolves In The Throne Room par sa pochette : bleu et brun pour
Black Cascade, or, ambre, vert pour
Celestial Lineage et noir bruni, boisé mais manquant d'éclats, pour
Thrice Woven. Voilà bien le problème : bien que réunissant les joliesses développées sur son précédent longue-durée (je parle évidemment de celui avec des guitares et des voix ; l'autre n'existe pas), le duo ne parvient pas à faire fonctionner sa magie sur l'ensemble de ces nouvelles quarante-deux minutes. Pourtant, on y croit dur comme fer au départ, lors des enlevés « Born from the Serpent's Eye » et « The Old Ones Are with Us », où toute la solennité dont est capable la formation se retrouve, cette dernière se permettant même d'unir Wardruna et Harvestman dans un magnifique passage faisant ressentir le poids de la nature aussi bien que ce qu'elle transmet de religiosité. Ce n'est pas le seul plaisir ici, les quelques montées en agression s'avérant étonnamment réussies pour un projet aussi travaillé, à l'image de ce moment abrasif sur « Born From The Serpent's Eye » où l'ombre du Ulver de
Nattens Madrigal se devine.
Seulement,
Thrice Woven contient trois autres morceaux et ces derniers ne sont pas toujours à la hauteur, Wolves In The Throne Room s'amusant à y brouiller les pistes au point de s'embrouiller. Passant d'une ambiance à une autre, d'un élan mélodique et nerveux s'arrêtant net pour tomber dans des claviers sirupeux (« Angrboda »), il ne donne le sentiment que d'une belle coquille trop souvent vide, dotée d'une production étouffée empêchant un peu plus l'éclosion d'émotions. Dommage, quelques instants cherchant à percer dans cette accumulation d'idées se trouvant ici ou là (l'interlude « Mother Owl, Father Ocean » par exemple).
Peut-être attendais-je beaucoup trop de Wolves In The Throne Room, seul groupe de post-black de la belle époque à propos duquel j'avais encore un certain attachement. Et même s'il continue de tirer son épingle du jeu, conservant une identité bien à lui (ces cris black metal toujours aussi passionnés), il ne fait que proposer un temps agréable en sa compagnie, de ceux qui ne se retiennent pas particulièrement tant ils glissent sur nous, doux mais trop inconsistants. Les loups ont clairement été meilleurs qu'ici, et, franchement, malgré une bonne tenue générale, il est triste de se dire que ce sera vers ce mieux qu'on se tournera une nouvelle fois, après six ans d'attente.
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