Degial - Predator Reign
Chronique
Degial Predator Reign
Bien que n’étant pas le plus connu des groupes Suédois, le quartet d’Uppsala n’est pourtant pas le moins intéressant de son pays qui semble retrouver du poil de la bête en matière de Death sombre. Agissant depuis plus d’une décennie, et formé de vieux briscards ayant fait partie notamment de WATAIN et REPUGNANT, ou jouant actuellement dans VORUM, ce troisième opus était attendu au tournant comme celui de la rédemption. Car après avoir marqué les esprits avec le tonitruant « Death’s Striking Wings », son successeur « Savage Mutiny » voyait lui une petite baisse de régime malgré des qualités évidentes, mais plus rares. Du coup vu l’expérience et le pedigree de chacun de ses membres il était indispensable pour eux de corriger le tir, sous peine que leur formation commune reste à jamais un espoir déçu, et ne rejoigne la cohorte de groupes prometteurs disparus corps et biens.
Heureusement dès les premières notes du morceau-titre on va être rassuré sur la forme comme sur le fond, tant le combo semble avoir retrouvé l’inspiration et la qualité de son excellent premier album. Dès ce titre d’ouverture il nous sort toute sa palette noire et brutale, alternant facilement entre blasts déchaînés et parties où la double n’hésite jamais à entrer en service, tout comme les passages plus lourds et écrasants qui permettent à l’auditeur de reprendre son souffle avant une ultime rasade de vitesse qui fait mouche. Particulièrement affutés et revanchards les gars mettent les points sur les i dès le départ de cette galette avec ce bijou d’une redoutable efficacité, qui trouve le moyen de faire oublier la précédente au bout de quelques minutes seulement, et cela va continuer par la suite où pas une once d’ennui n’apparaît à l’horizon. N’ayant pas changé son fusil d’épaule le gang privilégie toujours la violence sans concessions où la rapidité est de mise, comme avec « Thousand Spears Impale » qui ne baisse pas en intensité, mais sans jamais être en surrégime, grâce à une durée qui ne dépasse pas les trois minutes, et qui permet ainsi de ne pas s’égarer dans des sempiternelles longueurs ennuyeuses. Ce schéma se retrouve un peu plus loin avec le suffocant « Hellstorm » aux solos arrachés et à l’ambiance apocalyptique, d’où émerge quelques cassures sur un tempo plus lent comme pour laisser une chance de survie à l’auditeur, à l’instar de « Annihilation Banner » furibard et remuant, d’où émerge une violence extrême mais maîtrisée.
Car bien que reprenant une recette éprouvée, l’ensemble des compos se trouvent requinquées par la haine qu’il s’en dégage et par l’intelligence de ces créateurs qui ont laissé plus de place aux parties lead que par le passé. Ceci permet d’aérer les titres, et ainsi de renforcer la cohésion globale, sans tomber dans un mur sonore impénétrable (ceci est évité grâce à la qualité de la production très brute, mais aussi chaude car on entend bien la basse dans le mixage final). Cela se ressent également avec « The Savage Covenant » qui met en avant un côté plus massif et presque épique, où le mid-tempo se fait presque remuant et où les accélérations sont plus rares qu’ailleurs, néanmoins ni la puissance ni l’accroche ne sont prises en défauts tant on se laisse happer par cette tuerie. Ce même terme sied aussi à « Devil Spawn » qui ressemble assez largement au morceau cité précédemment, mais qui bénéficie d’un peu plus de férocité tout en laissant le temps à l’orage qui arrive de s’installer via une longue introduction brumeuse et obscure. Alors que la fin approche avec le simple et redoutable « Triumphant Extinction » place est laissée ensuite au long « Clangor Of Subjugation » qui débute de manière classique et speedée avant qu’un break n’apparaisse et que la suite ne soit totalement différente. Sur un rythme très lent cette seconde partie sera en fait un long instrumental où la pression tentaculaire montera progressivement en température mais sans jamais exploser, du coup cet étirage ne sert pas à grand-chose hormis meubler et faire durer un peu plus longtemps un disque qui n’en avait absolument pas besoin.
Pendant trente-neuf minutes les scandinaves nous offrent un récital de haute tenue majoritairement très rapide, où malgré de nombreuses variations de rythme la cohésion reste toujours parfaite, grâce à une construction générale impeccable. Avec probablement leur meilleure sortie à ce jour les mecs clôturent une année 2017 assez incroyable en matière de bourrinage intensif, et démontrent qu’il ne fallait pas les enterrer trop vite car nul doute que celle-ci va tourner un bon moment sur les platines et sur les supports en tous genres. Ceci permettra donc aisément de démarrer les fêtes du bon pied, et d’écouter autre chose que les sempiternels chants de noël sirupeux et autres niaiseries signées Disney et compagnie … et heureusement d’ailleurs !
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