Deathcult - Cult Of The Goat
Chronique
Deathcult Cult Of The Goat
Au sein de la pléthorique et inépuisable scène norvégienne l’heure semble être à un retour en force après une période un peu plus creuse, où elle s’est faite dépasser par ses voisins scandinaves (Finlande et Islande en tête), cependant 2017 a remis les pendules à l’heure malgré un opus de TAAKE légèrement décevant, au contraire d’un WHOREDOM RIFE de haute tenue. D’ailleurs parler de la formation légendaire de Hoest n’est pas anodin, car dans la multitude de projets où le blondinet intervient il a enfin trouvé du temps pour DEATHCULT, dont on finissait par croire qu’il ne donnerait jamais de suite au très bon « Cult Of The Dragon » sorti en 2007. Une décennie est passée, entre temps ses acolytes Thurzur et Skagg n’ont pas chômé non plus car outre le fait d’avoir beaucoup joué live à ses côtés au sein de sa formation principale, on a pu entendre ceux-ci dans INFERNAL MANES, SIGFADER ou encore GORGOROTH (où évoluait également le quatrième larron de la bande Meistermann, qui a depuis mis les voiles). Désormais en trio la bande n’a pas changé de vision ni de fusil d’épaule, car c’est encore une fois Satan sous ses différentes forme qui est mis à l’honneur, via une série de morceaux relativement simples et longs, qui laissent le temps aux ambiances de s’installer même si l’on reste dans quelquechose de musicalement très simple et direct, à l’instar des nombreux groupes où ont joué ses membres.
D’ailleurs l’ombre de ces fiers et cultes guerriers s’entend immédiatement sur « Climax Of The Unclean » qui ouvre les hostilités de manière brutale et bas du front, car après une intro à la basse c’est le blast et le chant criard qui retentissent durant un bon moment, le tout sur une base légèrement épique avant de laisser la place à plus de lourdeur. La vitesse va s’effacer au milieu du titre au profit d’un mid-tempo remuant et écrasant (où se glisse d’ailleurs un court solo) tout en réduisant le rythme progressivement, permettant ainsi de faire une transition réussie avec la dernière partie qui va retrouver le plaisir de jouer à fond. Celle-ci va conclure tout en explosivité et rapidité ce premier morceau, classique et déjà-entendu sur la forme mais hyper accrocheur et agréable sur le fond, du coup bien que sans surprises et reprenant un schéma connu depuis longtemps ce démarrage mené tambour battant se montre très prometteur pour la suite. Ceci va être confirmé dès les premières notes de « Bloodstained Ritual » qui est une tuerie absolue aux accents Thrash qui lorgnent sans vergogne aussi bien du côté de l’Allemagne avec SODOM et consorts, que vers leur pays natal avec TSJUDER ou AURA NOIR. Ne s’arrêtant pas une seconde et donnant envie de prendre une épée et de partir au combat, cette compo s’appuie sur de la double à haute dose, quelques courts ralentissements, et des hammerblast bien placés pour redonner de l’énergie si celle-ci venait à manquer. Brutale juste comme il faut, et remuante à mort cette pépite se digère parfaitement et ne souffre d’aucune longueur malgré sa durée à rallonge. C’est d’ailleurs une constante qu’on retrouve tout du long, vu que l’ensemble tourne en moyenne aux alentours des sept minutes (mais qui pour l’instant ne pose pas de problème), comme avec l’excellent « Ascension Rite » qui est décomposé comme un triptyque et commence de la manière la plus violente qui soit avec une succession de hammerblast déchaînés, puis de se faire plus lourd et technique tout en étant plus noir et oppressant. En effet si la lumière était déjà quasiment absente jusqu’à présent elle a ici totalement disparu et ça n’est pas la fin sous forme d’explosion et de vitesse rutilante qui la fera revenir (même si quelques notes de violoncelle en arrière-plan tendent à prouver le contraire) vu qu’ici tout espoir est vain et que l’obscurité a définitivement pris le dessus, comme avec « Man Versus Beast » qui s’enchaîne dans la foulée. Très porté sur la variété des rythmes (et légèrement moins intéressant que le reste entendu jusque-là) il conserve néanmoins sa force blasphématoire par une voix féminine qui récite en conclusion et en français à la fin un dérivé du "Notre Père" revu et corrigé de façon provocatrice. Dans la foulée de ces paroles dans notre langue nationale la tuerie « The Oath » déboule de manière crue et sent bon les relents de Punk et le projet majeur du bassiste, vu qu’on y retrouve le même sens du riff à la fois coupant et direct et son énergie contagieuse qui fait bouger le public comme un fou.
Après cette boule de nerf jouissive place au long et scolaire « Devilgoat » qui durant dix minutes va se contenter de répéter la même recette en faisant le grand écart au niveau de la vitesse, mais avec cette fois-ci moins d’accroche et plus d’ennui, car ça aurait pu être facilement raccourci et ça tombe dans une certaine répétition. Heureusement afin de surprendre l’auditeur le combo y a intégré des notes de sitar et du chant religieux qui permettent au morceau de gagner en profondeur, et en intérêt également avant l’arrivée de l’outro finale qui va sortir des sentiers battus. Car nulle trace d’électricité ici, on reste dans un registre où le piano et le violoncelle se mélangent, tout en gardant une grosse froideur et de l’angoisse, car on pourrait croire qu’on a affaire à un polar ou un thriller poisseux et suffocant qui met mal à l’aise, pour un résultat étonnant mais très prenant.
Sans être d’une violence débridée et ravageuse, cette galette se montre plus maîtrisée et subtile qu’il n’y parait de prime abord, alors oui ça ne prend pas de risques, c’est convenu mais en même temps on ne demande au genre de se renouveler. Du coup les "true" purs et durs, comme les plus ouvert y trouveront leur compte sans problème, vu que l’expérience des mecs se suffit à elle-même pour faire un bon album, mis en avant par sa production organique, équilibrée et idéale à écouter. Ni un chef-d’œuvre ni un futur classique, cette galette se suffit à elle-même et fait passer un très bon moment malgré ces quelques petits et légers défauts, et on aura plaisir à la réécouter de temps à autre vu que le tout passe très bien et ne demande pas une attention de tous les instants.
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