Le nouvel album de
DIMMU BORGIR a mis 8 ans à sortir, et il contient 10 pistes. Leurs titres sont tous en anglais, alors j’en propose une traduction, basée sur les mots anglais que j’ai pu comprendre, mais aussi et avant tout sur ce que les écoutes m’ont soufflé.
« The Unveiling » : Coucou c’est nous
« Interdimensional Summit » : Mon chœur mon amour
« Ætheric » : Ætheric et Obhelic
« Council of Wolves and Snakes » : Les loups, les serpents, les chacals
« The Empyrean Phoenix » : Vivement Noël
« Lightbringer » : On vous apporte la lumière
« I Am Sovereign » : Poursuite à dos de caribou
« Archaic Correspondence » : L’Arc-en-ciel dans le noir
« Alpha Aeon Omega » : Alpha Romeo Achetons
« Rite of Passage » : Croquer dans la vie
Oui, j’essaie de glisser un peu d’humour, mais c’est toujours ainsi quand on essaie de positiver, de ne pas sombrer dans le désespoir... Pourtant j’avais envie d’aller dans le sens contraire de tous. Comme beaucoup je n’aime pas encenser un groupe que tout le monde apprécie, et j’ai envie de donner sa chance à celui qui essuie un maximum de critiques. Mais attention, je ne perds pas non plus la raison et là, je dois avouer comprendre, et partager, la déception générale.
Pas sur le style pratiqué. Que
DIMMU BORGIR ne soit « plus » ou « presque plus » ou « pas assez » black metal ne me dérange pas. Le groupe a depuis longtemps dépassé le stade des étiquettes pour proposer une musique et des ambiances qui lui sont personnelles. Je ne classe pas vraiment le groupe.
DIMMU BORGIR, c’est
DIMMU BORGIR. Et finalement Eonian joue dans la même cour que l’album précédent,
Abrahadabra. S’il faut faire des reproches à ce style, alors ils existaient déjà il y a 8 ans. Oui,
DIMMU BORGIR fait une musique extrêmement cinématographique. C’est du grand spectacle, du metal pour Disney, avec les beaux costumes, avec les sons et lumières adéquats, avec la carrosserie qui brille. La surenchère était difficile à négocier d’ailleurs tellement « Gateways » et autres « Dimmu Borgir » avaient été au bout des choses. Ce n’est donc pas pour cette raison qu’il faut en 2018 cracher sur les Norvégiens. Le virage avait été plus que négocié, il était déjà derrière nous.
Non, ce qui est le plus dérangeant avec ces 10 nouvelles créations, c’est avant tout leur qualité plus faible. Elles sont moins marquantes et même celui qui espérait des feux d’artifice, des guirlandes lumineuses, des Jack Sparrow bondissant au rythme d’un pseudo black metal orchestral est déçu. Il n’y a pas la magie un peu naïve du prédescesseur. Shagrath, Silenoz et Galder ont pourtant essayé. C’est peut-être même là leur erreur. Ils ont voulu tartiner un peu trop les morceaux. Les claviers, les chœurs, les orchestrations gomment trop le reste. On a l’impression qu’ils ont essayé d’en mettre tout le temps, partout, trop. Sans que ce soit nécessaire. Et c’est gavant, pas agréable, lourdingue à plusieurs reprises.
La faute est suffisamment grave, mais ce n’est pas la seule à déplorer. Car étrangement, la formation a en même temps semblé vouloir retrouver quelques sonorités de ses débuts. C’est assez perdu dans l’ensemble surdécoré, mais on entend bien quelques arrangements qui auraient pu se trouver sur un
Enthrone Darkness Triumphant. Le genre de petite mélodie qui vient hanter l’esprit comme avec le culte « Entrance ». Sauf que là, c’est ajouté à ces grosses orchestrations étouffantes, et que l’effet est quasiment nul. C’est comme si on comparait les anciens albums à des paysages naturels, et les nouveaux à de grosses constructions urbaines. Eh bien là on retrouve les deux ensembles à quelques reprises - je pense à « Lightbringer » - et le résultat est un petit balcon fleuri sur la terrasse du 40ème étage d’un building futuriste.
Ces éléments font que cet album ne satisfait pas. Pourtant il y a de bonnes idées. Pourtant il y a des passages qui rappellent que les compositeurs ont encore des idées. Mais ils les noient. Ils n’arrivent pas à les mettre en valeur avec succès. Et l’album se dirige inévitablement vers le classement de fin d’année, destiné à trôner dans la catégorie des déceptions... Pour d’autres raisons que
In Sorte Diaboli, mais toutes aussi bonnes... Sauf si. Sauf si avec le temps et la digestion passée, les oreilles arrivent à s'ouvrir pour faire abstraction du négatif et mettre plus en valeur le positif. Car je le redis, il y a bien des passages qui parviennent à faire envie !
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