Wyrms - Altuus Kronhorr - La monarchie purificatrice
Chronique
Wyrms Altuus Kronhorr - La monarchie purificatrice
J’ai découvert WYRMS en 2013, avec son deuxième album, Morcar Satoric, et cela a été un vrai coup de foudre. Il a fallu être patient et attendre 5 ans pour en avoir une suite, mais cela valait le coup, un gros gros coup même. Altuus Kronhorr - La monarchie purificatrice est au moins au même niveau. Peut-être même au-dessus.
WYRMS est toujours français, et toujours mené par le même quatuor : Tedd, Zayl, Max et Marc. Sauf que si l’on en croit le livret, ce dernier est devenu un homme de l’ombre qui s’occupe de l’enregistrement, du mixage et du mastering. Musicalement, nos gaillards jouent toujours un black metal très « français », dans le bon sens du terme, avec des compositions particulièrement brutes et nerveuses, mais qui laissent beaucoup de place aux mélodies déchainées. Et elles sont ultra inspirées ! Encore plus que par le passé, WYRMS mise beaucoup sur les guitares. Les riffs explosent aux oreilles. Ce sont elles qui semblent les héroïnes des titres, alors même que la batterie est également surexcitée et alors même que les vocaux font un boulot énorme. C’est simple, il n’y a pas un morceau où les riffs ne nous donnent pas envie de lever les yeux au ciel pour hurler « Hallelujah » d’un rictus démoniaque !
L’instrument vient ainsi conforter des morceaux qui se font entrainants, galopants, agressifs et par moment mélancoliques. Et bien que la tendance soit à l’énergique, il y a tout de même une bonne variété de rythmes, et des évolutions constantes mais toujours logiques. L’album est déchainé, et dans ce registre, le point d’orgue est « Les Viviers du Diable », une piste inarrêtable, totalement possédée avec un goût de rancœur qui rappelle DODSFERD. C’est énorme ! Il n’est stoppé qu’une minute avant sa fin par une guitare acoustique qui permet un atterrissage en douceur. Sur d’autres pistes, comme sur « Mes fantômes de jouvence » les atmosphères se font médiévales, et c’est à SUHNOPFER qu’on se met à penser. D’autres parties de l’album, comme « Les échos du passé » sont par contre un poil plus posées, moins rentre-dedans, avec plus d’espace et un côté plus épique. Ça aussi, c’est terriblement efficace.
La maîtrise est impresionnante d’un bout à l’autre. Et comme c’est le cas avec les meilleurs groupes, WYRMS donne l’impression que c’est facile. C’est évident, l’album a été peaufiné, les pistes très travaillées, mais on a un résultat qui pue l’humain, qui est organique et donne l’impression d’être spontané.
Je parlais des guitares qui ont le beau rôle, mais au fil des écoutes, on se laisse emporter par les autres éléments, notamment ce chant malin. Il ne s’amuse pas à varier les intonnations, ni à tenter des aigus insensés. A la place il va se mettre à lancer des rires malsains, à tousser, à cracher... Bref, il donne une impression d’insantané, de « live ». Ça fonctionne parfaitement. Et les paroles sont en français, et audibles par moments. La bonne nouvelle c’est que contrairement aux albums précédents, les textes sont dans le livret. Un livret assez fourni d’ailleurs, avec de nombreux illustrations. Les paroles sont virulentes, et donnent envie de les hurler ensemble !
Quelle réussite ! Les amateurs de BM français vont être charmés. Non, les amateurs de black, tout court, vont être charmés. Un black qui donne des forces, qui vient nous tirer par le col, et nous convaincre que tout n’est pas perdu. Allez, rejoignez la horde !
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