Blood Red Fog - Thanatotic Supremacy
Chronique
Blood Red Fog Thanatotic Supremacy
BLOOD RED FOG a toujours été mauvais, très, très, très mauvais... pour ma santé mentale. C’est véritablement un groupe que je suis, dont j’attends les sorties, et qui ne me déçoit pas. C’est normal, les Finlandais qui le forment sont totalement possédés, et ils arrivent à transmettre leur haine, leur torture, leur malaise.
Et cette fois-ci encore ! Ce quatrième album est un nouveau trophée à ranger aux côtés des autres, 4 ans après un On Death’s Wings qui avait gagné sa pastille d’ « album de l’année » sur Thrashocore. BLOOD RED FOG est excellent parce qu’il est toujours aussi passionné, instantané, dérangé et imprévisible qu’à son habitude. Un œil sur le livret montre bien que la troupe ne s’est pas calmée. Ah si, une photo surtout montre que le groupe vit dans son monde. Attention, vous allez voir un zizi !
J’ai pourtant eu un doute, énorme, en commençant l’écoute de Thanatotic Supremacy. Le premier titre ne fait pas dans la dentelle. Il prend tout de suite les couilles de l’auditeur dans sa main, et il serre bien fort. BLOOD RED FOG a toujours eu de l’agressivité en lui, mais là, il la lâche totalement. Du moins pendant 5 minutes, car la piste va sur les trois restantes glisser les mélodies vicelardes qu’on attendait. Ah oui ! Ah oui ! Comme chez un MGLA, comme chez un CLANDESTINE BLAZE, il y a des passages qui viennent rendre belle la tempête dévastatrice.
Et les pistes suivantes reprendront les formules, avec un dosage légèrement différent de l’un à l’autre. On oscille en tout cas constamment entre du gros martelage haineux et des caresses légères à base de trémolos. Et les vocaux, eux, arrivent à coller aussi bien à l’un qu’à l’autre. Presque pleurés, ils sont le fait d’un être torturé qui se débat, qui postillonne au ciel, qui court au ralenti dans un marais.
Les riffs sont terriblement attirants, quelques parties au clavier viennent sublimer la tension, la batterie ne faiblit pratiquement jamais… Tout cela pour un résultat qu’il ne convient pas d’écouter en public, surtout pas dans les transports en commun. Pour deux raisons. D’abord parce que les parties agressives pourraient vous donner envie de vous en prendre physiquement à votre voisin de siège. Ensuite parce que les parties plus mélancoliques parviennent à fissurer notre carapace et à nous rendre sensibles envers ces mêmes passagers.
Comment dire… J’écoutais l’album dehors. J’ai vu une grosse, j’ai entendu sa voix dans ma tête : « Je me hais, je voudrais être mince ! ». J’ai vu un homme en costume : « Je me hais, je voudrais brûler ce costume, et le chef avec ». J’ai vu un enfant : « Mais où est passée la couleur toute rose du monde ? On m’aurait menti ? ». En fait cet album a le pouvoir de faire entrer dans la misère de tout ce qui nous entoure, de nous éveiller aux douleurs des autres. Et la nôtre, par extension.
Bref, un album qui fait vibrer, qui fait haïr, qui donne de la pitié, qui convainc que le black metal est toujours et encore efficace en 2018…
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