Baneful Storm - Invocations
Chronique
Baneful Storm Invocations (EP)
Le nom de Baneful Storm ne doit pas vous dire grand-chose pour la simple et bonne raison que le groupe n’a sorti qu’une seule petite démo via sa propre page Bandcamp. Une autoproduction tout à fait confidentielle (326 likes sur la page Facebook du groupe) qui a néanmoins réussi à trouver son chemin jusqu’aux oreilles de Darragh O'Laoghaire, patron du fameux label irlandais Invictus Productions. Celle-ci lui a tellement fait d’effet qu’un pressage CD est même prévu pour le mois de septembre (avec à la clef un nouvel artwork ainsi qu’un nouveau logo).
Mais si bien d’autres groupes ont déjà réussi le tour de force d’être signé sur la base d’une démo prometteuse même pas adressée au label, aucun n’était jusque-là français. Car oui, Baneful Storm est né en terres parisiennes des mains d’un jeune homme du nom de Julien Corbel Blond aka Jolyon Dagon. Vous aurez beau chercher sur Metal Archives ou même ailleurs, il semble que celui-ci soit totalement inconnu dans le milieu rendant la chose encore plus surprenante lorsqu’on entend la qualité de l’ensemble.
Car en effet, vous l’aurez déjà probablement compris, cette première démo intitulée Invocations possède quelques sérieux atouts mais aussi un très gros défaut. Enfin si tant est que l’on y soit sensible… Alors commençons peut-être par les choses qui pourraient fâcher, le manque flagrant de personnalité. En gros amateur de la scène Death floridienne, Jolyon Dagon puise l’essentiel de son inspiration chez Morbid Angel. Attention, pas le Morbid Angel aujourd’hui en bout en piste, non plutôt le Morbid Angel de Altar Of Madness. Et une chose est sûr, Julien (puisqu’il est ici le seul maître à bord derrière chaque instrument), n’a pas fait semblant. La ressemblance est tellement frappante (les premières notes de "Damned To Fire" ainsi que break sur "Blasphemy" qui tous les deux renvoient directement au titre "Chapel Of Ghouls") que c’en est presque indécent. Alors il est évident que certains s’en offusqueront, préférant cracher sur ce qui s’apparente pour eux à un plagiat éhonté et sans saveur. En ce qui me concerne, toujours aussi peu regardant sur ce genre de détails sans grande importance, je me range bien évidement du côté de ces quelques personnes enthousiasmées par ce qu’ils ont eu à entendre et écouter sur Invocations.
Si nous sommes donc à peu près tous d’accord pour dire que Baneful Storm est un groupe qui n’a rien de bien original à proposer, ceux tombés sous le charme ne pourront que s’accorder sur la qualité des compositions imaginés et développés par le français à qui tout cela a pris vraisemblablement pas mal de temps et d’énergie. Tout seul derrières les manettes, avec l’aide d’une boîte à rythmes qu’il a fallu programmer au mieux pour justement ne pas donner l’impression d’une boîte à rythmes (même s’il faut bien avouer que cela s’entend tout de même un petit peu), Jolyon Dagon s’en tire avec les honneurs surtout lorsque l’on sait que le gars a enregistré cela (presque) tout seul dans son coin dans un petit home studio planqué quelque part dans un appartement parisien ou dans un garage d’une maison de banlieue...
Qualité des riffs à l’inspiration tout aussi chaotique et malfaisante (même les solos semblent tout droit sortis de l’imagination de Trey Azagthoth avec en sus un petit côté à la Sodom pas désagréable), intensité exacerbée (beaucoup de cavalcades et surtout une hargne et une bestialité tellement symptomatique des années 80 que l’on peut ici palper à chaque instant), transitions au groove tout aussi redoutables (celle de "Thushazotho" à 1:22 ou celle de "Blasphemy" à 1:30 par exemple), chant arraché et tout aussi follement démoniaque que celui de David Vincent ou Glen Benton, le tout sur fond d’atmosphères blasphématoires et infernales... Oui, le cahier des charges est ici consciencieusement respecté. Même "Sang" ou "Sulphur", servant respectivement d’introduction et de conclusion, ne sont pas sans rappeler les quelques interludes souvent un peu trop grandiloquents imaginés par Morbid Angel (comme par exemple "Ascent Through The Spheres" ou bien "Hymnos Rituales De Guerra").
Bon, je pense que vous avez très largement saisi l’idée derrière ce premier EP de Baneful Storm. Point d’originalité ici mais plutôt un hommage sacrément couillu et particulièrement réussi au grand Morbid Angel des (tout) débuts. Bon, bien entendu les ficelles sont grosses, beaucoup trop grosses (surtout si Jolyon Dagon souhaite un jour apporter une suite à ce Invocations) mais franchement vu la gueule de Morbid Angel aujourd’hui, je suis bien content de pouvoir encore m’enfiler ce genre de morceaux à l’énergie et à l’atmosphère aussi prenante. Non, il n’y a là rien de très original mais putain que c’est bien branlé !
| AxGxB 30 Mai 2018 - 899 lectures |
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