Iron Angel - Hellbound
Chronique
Iron Angel Hellbound
Si je pensais bien vous parler d'Iron Angel un jour, je ne me doutais pas que ce se serait pour un nouvel album! Pourtant c'est bien le cas. Les Allemands se sont reformés en 2015 et ont sorti le mois dernier ce Hellbound sur Mighty Music. L'occasion rêvée pour évoquer ce combo allemand. Vous savez, l'Allemagne, ce pays qui comptait une tripotée de seconds couteaux dans les années 1980! Iron Angel faisait partie de cette scène avant son split en 1986 et nous avait offert deux albums très recommandables, Winds Of War en 1986 (avec le fils de Ritchie Blackmore en guest) et surtout Hellish Crossfire en 1985, petite bombe de speed metal sévèrement burné.
Honnêtement, je ne savais pas du tout à quoi m'attendre sur cette nouvelle offrande, la première depuis 32 ans si on omet une démo en 2007 sortie dans l'anonymat le plus total lors d'une première reformation sans succès. Ces comebacks de vieilles gloires de l'underground, c'est toujours délicat et ça tombe souvent à l'eau. Seul rescapé de la grande époque, le chanteur Dirk Schröder s'est entouré d'une toute nouvelle équipe, comprenant notamment Didy Mackel, bassiste de Not Fragile, vieux combo de power/speed helloweenophile. Il faut dire qu'il aurait été compliqué de réunir le combo originel puisque les deux anciens guitaristes sont décédés depuis... Dans ces conditions, difficile de s'imaginer ce que pouvait donner un nouveau disque. Le titre cliché Hellbound et la pochette moche, dans la plus pure tradition du groupe, laissaient penser qu'il n'y aurait peut-être pas trop de changement niveau musique.
Et effectivement c'est comme si on était resté coincé dans les années 1980 avec les mêmes musiciens! La production est juste un peu plus propre et puissante, le chant de Dirk Schröder plus mélodique avec des refrains plus catchy ("Hell And Back", "Deliverance In Black" auréolé de quelques orchestrations discrètes, "Waiting For A Miracle" le plus radio-friendly, "Hellbound" qui n'est rien d'autre qu'un hommage à "Hell Bent For Leather" de Judas Priest...). À noter aussi la rythmique vocale sur les couplets de "Purist Of Sin" qui rappelle fortement "Battery" de Metallica. Le frontman garde toutefois ce timbre rauque, éraillé et un peu de cette agressivité, ce ton acerbe qui lui avait bien réussi sur les deux classiques du combo de Hambourg. La même évolution en fait entre le très raw Hellish Crossfire et le plus affiné Winds Of War. On peut ainsi voir en Hellbound la suite logique de Winds Of War, comme si l'opus était sorti quelques années plus tard. On retrouve du coup ce speed metal teuton typique qui prend ses racines chez Exciter, Judas Priest et Accept, avec des bouts de early-Razor et Whiplash dedans. Dès le premier titre "Writing's On The Wall", je me suis d'ailleurs dit "putain ils ont encore la patate les vieux"! Ç'aurait pu être un leurre juste pour l'ouverture mais Iron Angel tient bien la cadence tout au long des trois quarts d'heure en nous offrant un festival de riffs speed old-school certes un peu répétitifs mais efficaces et certifiés d'époque, sans oublier tout un tas de solos chaotico-mélodiques souvent même dès la première minute des morceaux. Pas très marquants honnêtement mais ça colle tellement bien au style! Les Allemands s'autorisent bien sûr aussi du mid-tempo comme sur "Waiting For A Miracle", un peu le tube de l'album et le seul qui n'accélère jamais avec "Hell And Back" tout de même un peu plus enlevé, ou sur quelques séquences plus modérées telle ce démarrage sombre et plombé de "Carnivore Flashmob". Mais en général ça ne dure pas très longtemps, la formation préférant clairement les cavalcades speed.
C'est qu'ils ne sont pas revenus pour enfiler des perles nos Allemands! Et peu importe si Hellbound ne sera pas élu album de l'année. C'est vrai qu'il n'est pas exempt de tout reproche ce troisième disque inespéré: l'aspect assez répétitif des riffs et du chant, certaines compos moins inspirées ("Blood And Leather", "Hellbound"), d'autres qui traînent un peu en longueur ("Carnivore Flashmob"), les solos pas inoubliables ou encore le côté années 1980 kitschouille de certains morceaux comme "Waiting For A Miracle" ou titres de morceau (la dernière piste bien rentre-dedans "Ministry Of Metal", le "Ministère du Metal", sérieusement?!). Malgré ça, Hellbound fait plaisir à entendre de la part d'un groupe oublié dont on espérait pas grand chose. On gardera bien sûr une préférence pour Hellish Crossfire et Winds Of War mais Iron Angel nous gratifie là d'un bon retour qui suffit à me satisfaire et devrait également contenter les amateurs de vieux speed metal. Et si en plus ce nouveau disque peut permettre à certains de découvrir la formation teutonne, je dis oui!
| Keyser 23 Juin 2018 - 1174 lectures |
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