Ranger - Speed & Violence
Chronique
Ranger Speed & Violence
On ne peut pas dire que les Finlandais fassent les choses lentement, bien au contraire, car depuis leurs débuts ils aiment que ça aille vite à l’instar de leur style pratiqué, puisqu’après l’excellent EP « Knights of Darkness » en 2013, qui a été suivi de l’album « Where Evil Dwells » au début de l’année dernière, ils ont déjà trouvé le temps et l’énergie de sortir si rapidement ce nouveau bébé qui sera sans aucun doute décisif pour la suite de leur carrière. En effet beaucoup avaient été déçus par ce premier opus, non pas que la qualité ne soit pas au rendez-vous, mais malgré plein de bonnes choses à l’intérieur il n’arrivait pas à retrouver le côté furibard et je-m’en-foutiste du mini-album. Mais heureusement pour eux l’expérience acquise par les nombreux concerts donnés ces derniers temps leur a été bénéfique car ce « Speed & Violence » porte parfaitement son nom, car tout en conservant sa base construite sur la vitesse, celle-ci se fait plus technique, plus variée en y intégrant quelques passages tirés de la scène Britannique, le tout avec une plus grande technique et expérience musicale.
Parmi les vraies surprises de cette galette on peut d’abord citer l’excellent et violent « Lethal Force » qui démarre pied au plancher après un départ sous forme de roulements de toms à l’ancienne, avant d’enchaîner ensuite par un break central bien foutu et une série de solos inspirés par le JUDAS PRIEST des 80’s, qui permet à l’ensemble de garder une vraie cohésion et de l’efficacité, où la priorité reste donnée à l’énergie et le tempo élevé. Avec « Satanic Panic » on se croit au départ revenu dans « Show No Mercy » de SLAYER, car son introduction rappelle étrangement celle de « Black Magic » avec le son qui monte de plus en plus au fur et à mesure, et la rythmique basse/batterie qui est pratiquement identique. Cependant l’influence des Américains s’arrête là car dès que le chant retentit c’est l’inspiration des finlandais qui reprend le dessus, ces derniers nous gratifiant de parties plus lourdes et terriblement Heavy, ponctuées d’accélérations ravageuses de part et d’autres, pour un festival musical de six minutes qui fait mouche. Avec « Last Breath » c’est ici l’ombre du IRON MAIDEN période Paul Di’Anno qui rôde, car les riffs peuvent faire penser à ceux des débuts de la vierge de fer, et on a affaire à un morceau à tiroir vraiment réussi, qui débute par des parties rapides avant ensuite de s’alourdir et de se faire légèrement épique, avant de repartir au galop et de conclure à fond les ballons. En y mettant une bonne dose d’agressivité et beaucoup de changement de rythme les Scandinaves terminent cette galette en beauté, tout en n’oubliant pas d’y joindre au milieu de tout cela d’autres compos plus radicales et directes, mais à l’intérêt tout aussi évident.
Outre le morceau-titre ultra-classique et efficace dans la forme comme dans le fond, le quatuor nous balance un « Without Warning » burné et couillu qui sait garder sa puissance même en se fait plus massif, et un « Demon Wind » qui met quelques parties mélodiques ici et là au milieu de la déferlante (emmené par un batteur qui durant tout le disque qui concilie encore mieux que précédemment simplicité et technicité). N’oublions pas enfin les courts « Night Slasher » et « Shock Troops » qui restent à fond de la première à la dernière seconde (en y greffant quelques parties de double régulières) et qui ressemblent beaucoup à ce qui a été fait auparavant par le quartet, mais en moins linéaire. Car il est indéniable que malgré une certaine redondance et une simplicité inhérente au style, la bande continue de faire ce qu’elle aime mais de manière plus mature, ce qui fait qu’on a peu de temps-mort et donc un intérêt meilleur. Les guitaristes ont pris de la bouteille, le chant et les chœurs sont plus travaillés, et le batteur carré en toutes circonstances offre un plus large éventail de son talent, l’ensemble étant toujours parfaitement produit. Nul doute donc que ce coup-ci les gars vont grimper dans la hiérarchie et vont enfin avoir plus de visibilité car il n’y a pas de faute de goût, et le tout passe très bien le cap des écoutes multiples sans lassitude ni ennui, donnant toujours envie de headbanguer et de taper du pied, en se croyant revenu trente ans en arrière.
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3 COMMENTAIRE(S)
citer | L'album est effectivement très bon!
C'est du heavy/speed de haute volée, ya pas grand chose à redire.
Juste un truc qui me gêne, et que je retrouvais moins avant chez eux, c'est cette impression d'avoir plus à faire à un patchwork de leurs influences qu'à un véritable album bien cohérent.
On passe d'agent Steel à Maiden, de judas à slayer, ça fait un peu tribute...
Mais ça reste bien fait donc ça gêne pas tant que ça
Sinon je préfère également le côté un peu foutraque de leurs premiers méfaits! |
citer | En voilà une bonne nouvelle! Pas encore écouté mais s'il n'est serait-ce autant bon que Where evil dwells, ça promet d'être sympa! |
citer | Keyser 28/11/2016 13:24 | note: 8/10 | Très bon comme d'hab avec eux même si je garde une petite préférence pour leurs 1ers méfaits plus "raw". |
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3 COMMENTAIRE(S)
17/12/2016 19:15
C'est du heavy/speed de haute volée, ya pas grand chose à redire.
Juste un truc qui me gêne, et que je retrouvais moins avant chez eux, c'est cette impression d'avoir plus à faire à un patchwork de leurs influences qu'à un véritable album bien cohérent.
On passe d'agent Steel à Maiden, de judas à slayer, ça fait un peu tribute...
Mais ça reste bien fait donc ça gêne pas tant que ça
Sinon je préfère également le côté un peu foutraque de leurs premiers méfaits!
28/11/2016 13:59
28/11/2016 13:24