Ayant volontairement snobé la sortie du « Unarmed – Best Of 25th Anniversary » sorti en début d'année –
pas que je sois un intégriste des « Keeper's » originaux mais entendre pour la énième fois les sempiternels « I Want Out » ou « Future World », même revisités, ne me disait absolument rien – voici venu le temps, novembre oblige, de retrouver HELLOWEEN dans sa forme la plus métallique, l'artwork quasi monochrome et les déviances visuelles contenues dans le livret annonçant une citrouille en forme de grenade dégoupillée et une salve de titres plus radicaux que ceux délivrés par le passé. Pourtant, contrairement à
« Gambling With The Devil » qui démarrait en trombe avec le morceau le plus violent jamais composé par le groupe (« Kill It »), « 7 Sinners » pratique l'art du contrepied avec une entrée en matière toute en rondeurs, de courte durée, qui pose néanmoins les bases du chamboulement rythmique opéré ici par les allemands.
Si « Gambling » était un pur album de speed metal très porté sur les guitares lead, « 7 Sinners » s'affiche plutôt comme le pendant direct d'un album plus inhabituel comme « The Dark Ride », sur lequel les citrouilles s'essayaient avec succès à un accordage plus grave des guitares rythmiques, les motifs traditionnels en twin s'effaçant en partie au profit d'un riffing plus moderne. Rebelote sur « 7 Sinners » donc, à ceci près qu'une large place est faite au batteur Dani Löble, visiblement ravi de se dégourdir les jambes sur quelques morceaux plus propices à la double pédale comme « Are You Metal ? », « My Sacrifice » ou encore « Far In The Future », pour ne citer que ceux là. Un goût prononcé pour la baston qui ne va pas sans quelques réaménagements de dernière minute comme l'absence non regrettée de l'éternelle ballade mais surtout l'introduction de parties saccadées venant à intervalles réguliers se mêler aux structures plus classiquement heavy/speed. Avec pour conséquence directe une puissance brute donnant à « 7 Sinners » une coloration particulière –
on évite ainsi l'écueil de l'album de plus qui n'apporte rien, c'est toujours ça de pris – même si cela s'opère au détriment de ce qui fait d'ordinaire le charme d'un groupe comme HELLOWEEN : twin guitars sous l'éteignoir d'une production signée Charlie Bauerfeind (BLIND GUARDIAN, GAMMA RAY), riffs trop souvent fonctionnels servant de rampe de lancement aux éclairs de génie de l'impeccable Andi Deris et, plus ennuyeux, raréfaction des solis malgré quelques notables fulgurances (le break de « Far In The Future », dont la gémélité avec le title track de « The Dark Ride » saute illico aux oreilles). Pour finir de tirer l'album vers le bas, pointons enfin du doigt la faiblesse d'un tracklisting plombé par deux squelettes sortis du placard à mi chemin (« Long Live The King », qui bourrine vainement sans une once de subtilité et la mielleuse « The Smile Of The Sun », transat assuré pour les neurones), l'usage de claviers martiaux pas toujours opportuns et une fin de parcours foutraque sauvée par le morceau de bravoure final.
Album inégal mais pas inintéressant, « 7 Sinners » nécessitera quelques coupes franches pour être pleinement apprécié (exit donc les fadasses « My Sacrifice », l'inutile spoken words « Not Yet Today » ainsi que les pistes 6 et 7), d'autant que le tableau n'est pas si noir avec un titre signé Sascha Gerstner qui arrive à la cheville de « Mr. Torture (« Who Is Mr. Madman ? », bien aidé par le thème de « Perfect Gentleman » repris à la sauce X-Files), une sucrerie de Markus Grosskopf qui n'égale toutefois pas le caviar « Final Fortune » (« World Of Fantasy »), une pitrerie de Weiki avec solo de flûte péruvienne à la clé (« Raise The Noise ») et une poignée de bons titres se dévoilant au fil des écoutes comme « You Stupid Mankind », sorte de « The Departed » Pt. 2, « The Sage, The Fool, The Sinner » ou encore la speedée « If A Mountain Could Talk » : Andi Deris assurant le service après vente avec sa classe habituelle, on saluera la bonne forme de citrouilles ayant le bon goût de prendre un minimum de risques en misant sur la lourdeur, même si ceux-ci ne s'avèrent réellement payants que sur l'autoproclamée metal anthem « Are You Metal ? », pas si éloignée de ce que peuvent proposer les garnements de CHILDREN OF BODOM. Bon skeud à la durée de vie somme toute modeste, « 7 Sinners » a donc le profil de l'album sympa à ressortir du placard une fois usés les bien supérieurs
« Better Than Raw », « Keeper Pt. 2 » et
« Gambling With The Devil ». Faute de mieux et vu la morosité du marché actuel, on s'en contentera !
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