Yob - Our Raw Heart
Chronique
Yob Our Raw Heart
‘’Notre coeur cru’’, c’est bien la traduction littérale du nom de ce dernier effort de YOB. Bien loin de l’image d’un vulgaire bout de viande, ce sont effectivement nos émotions qui vont être mises à l’épreuve face à ce disque. Et quel album, car non seulement produit dans des conditions difficiles (le chanteur et guitariste lead Mike Scheidt a dû être hospitalisé suite à de graves problèmes de santé), il va surtout représenter la synthèse de ce que le trio Doom originaire de l’Oregon,USA, a su nous livrer jusqu’à présent.
C’est donc quatre ans après la parution du très bon et très lourd The Path To Ascend que les Américains refont surface. Réputés pour leur Doom lent aux touches psyché, c’est avec surprise qu’on constate une certaine agressivité dès les premières notes d’Ablaze, le premier morceau.
On dénote un chant placé bien plus en valeur qu’auparavant, très loin du growl assez récurrent chez les autres compères du genre. On pourrait le comparer à une complainte, une expression jouée à coeur ouvert, et c’est de là que le nom de l’album prend tout son sens, YOB a décidé de se lâcher pleinement à travers ce huitième album.
On y retrouve une certaine variété en terme de sonorités. The Screen, le second titre, nous envoie au coeur d’une haine profonde, le riffing en devient presque celui d’un Death Doom sombre et caverneux. Pour ma part, il s’agit d’un de mes coups de coeur de l’album, car il incarne parfaitement ce bouillonnement de colère plus ou moins contrôlé qui gît au plus profond de chacun d’entre nous.
A l’inverse, YOB nous fait don d’une oeuvre sublime s’étalant sur un peu plus d’un quart d’heure avec le morceau Beauty in Falling Leaves. Doté d’une intro au son clair et tout en arpèges, le titre est l’expression de la mélancolie même. L’expression de notre admiration des choses éphémères, mais aussi le chagrin de les voir disparaître lentement.
On note le retour de leur touche psychédélique, récurrente sur la sortie de 2014, avec ses mélodies hypnotiques et l’utilisation intelligente d’un petit Phaser et un Delay assez court.
Le refrain y est explosif, probablement l’un des plus épiques jamais composé par le groupe, toujours dans son contexte mélancolique propre au style. La longueur du morceau permet facilement à l’auditeur d’imager la musique, on peut y entrevoir, comme son titre l’indique, un arbre somptueux perdre lentement chacune de ses feuilles.
L’expressivité de YOB est clairement à son paroxysme, il est difficile de ne pas ressentir ce bouillonnement et cette tempête émotionnelle que le groupe érige au fur et à mesure que l’album progresse.
Original Face, avant-dernier titre de l’album, fait office de hit pour l’album, on fait face à un orage de riffs monstrueux, où Mike semble perdre totalement le contrôle de ses émotions et laisser sa rancoeur hurler à sa place.
L’album finira par s’achever sur le titre éponyme, Our Raw Heart, la synthèse de plus d’une heure d’expressivité intense. Le titre, bien plus calme que son prédécesseur, décrira le constat de la vraie nature humaine, des êtres condamnés à vieillir, mais avec la capacité de ressentir et percevoir des choses. Nous vivons, nous voyons et nous disparaissons, sans laisser de traces.
Un mélange de beauté et de désespoir, c’est probablement cette dualité que YOB tente d’exposer à travers son dernier album.
Musicalement, c’est un succès total pour le groupe. Les longueurs que l’on pouvait leur reprocher sur les efforts précédents se sont estompées, et le trio a su garder l’essence même de leur son, pour la distiller sur près d’une heure et quart de musique.
Et ça, ça part tout de suite dans le Top 10 de l’année !
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