Sorti il y a un peu plus d’un an sur Triangulum Ignis et Terratur Possessions, on ne peut pas dire que je sois particulièrement en avance pour vous parler de ce split réunissant d’un côté les Espagnols de 13th Moon et de l’autre les Norvégiens de Ritual Death. Deux groupes dont je vous ai déjà parlé à l’occasion de précédentes sorties (
Abhorrence Of Light et
Ritual Death) et dont je vous parlerais encore prochainement puisque le premier a sorti il y a quelques semaines une compilation de ses deux premières démos et que le second vient de dévoiler un nouvel EP éponyme.
Proposé sous la forme d’un 7’’, ce split de onze minutes intitulé
Mors Triumphans ne propose rien de plus qu’un inédit par groupe et par face. L’artwork, signé Mar.A (Cultes Des Ghoules, Death Like Mass, Temple Desecration...), s’il est d’une sobriété incontestable, se révèle néanmoins fort plaisant. Enfin, on trouve également à l’intérieur deux inserts, le premier avec une obscure photo pour chaque groupe complété soit avec les paroles (13th Moon) ou une citation
">">(Ritual Death), le second sous forme de carte postale avec quelques informations d’usages. Bref, un bel objet (surtout dans sa version dorée) qui saura ravir les nombreux collectionneurs.
Sur la face A, on retrouve les Espagnols de 13th Moon qui nous reviennent avec leur premier nouveau morceau depuis la sortie d’
Abhorrence Of Light en 2014. Evoluant à l’époque sous la forme d’un duo, le groupe a vu son effectif doublé avec l’arrivée en 2016 de Sha'arei Maveth (Funeral Mantra) à la basse et de Neter-khertet (Decapitated Christ, Suplhur Seas...) à la batterie. Du sang neuf pour un groupe revigoré à en juger par la production bien moins cryptique que ce à quoi le groupe nous avait habitué jusque-là. Ainsi, sans pour autant dénaturer le propos de son Black Metal toujours aussi authentique, il est vrai que l’on ne retrouve plus ces atmosphères de caveau humide qui émanaient tout au long de ce premier EP. Un sentiment d’ailleurs renforcé à l’époque par ces interludes où on pouvait entendre l’eau qui goutte du plafond de ces obscures caves souterraines. Du haut de ses sept minutes et trente-cinq secondes, "Veneration Of The Mighty Dead" fait ses débuts au son de cloches qui tintent et de voix de religieuses en deuil avant d’attaquer comme il se doit à coup de blasts soutenus, de riffs en trémolos à la fois redoutables d’efficacité mais également soulignés par de sinistres mélodies. Le tout appuyé par un chant rauque et lointain qui va conférer au Black Metal de 13th Moon une atmosphère certes moins cryptique mais toujours aussi attachée à cette notion de rituel qui caractérise l’univers visuel et musical des Espagnols depuis leurs débuts. D’autant qu’ici le groupe vient calmer le jeu le temps d’une séquence mid-tempo qui vous transporte dans les plus obscures profondeurs de la Terre. Une séquence qui laissera sa place à un dernier assaut avant de s’estomper lui-même face à un orgue mettant ainsi un poil final à la célébration occulte de 13th Moon.
Sur la face B, ce sont les Norvégiens de Ritual Death qui prennent le relais. Nous les avions laissé après la sortie d’un EP éponyme d’excellente facture. A l’époque, nous ne savions pas grand-chose à leur sujet même si j’avais néanmoins ma petite idée sur la question :
Aussi, je mets ma main à couper que Ritual Death est un groupe issu de la prolifique scène de Trondheim et que l’on y trouve des membres de Mare, Celestial Bloodshed, One Tail, One Head ou Dark Sonority. Un détail sans grande importance mais néanmoins confirmé depuis puisque Ritual Death compte effectivement dans ses rangs un certain Luctus (Behexen, Dark Sonority, Mare, One Tail, One Head) ainsi que Nosophoros (Dark Sonority, Mare...) et H. Tvedt (Dark Sonority, ex-Celestial Bloodshed). Pour ce retour aux affaires, on ne peut pas dire que Ritual Death se soit particulièrement foulé. En effet, "Señor De La Tumba" n’est clairement pas le morceau le plus intéressant qu’ait composé Ritual Death. Principalement parce que du haut de ses trois minutes et quarante secondes, celui-ci se contente pendant près de trois minutes d’aligner ad nauseam le même pattern jusqu’à ce qu’enfin, Luctus se décide à chanter à cinquante secondes de la fin quelques lignes sur un rythme un peu plus soutenu (mais avec les mêmes riffs qui derrière tournent en boucle). Certes, le riff principal ainsi que le rythme se veulent tous les deux très entêtants alors que la production abrasive donne à ce titre un certain charme mais quelques minutes supplémentaires ne lui aurait à mon avis pas fait de mal.
13th Moon/Ritual Death, un split qui sur le papier avait tout pour plaire mais qui au final s’avère un brin décevant à cause uniquement du titre des Norvégiens qui en dépit de l’atmosphère qui s’en dégage n’atteint pas l’excellence de son premier EP jugé à l’époque très prometteur. En revanche, le morceau des Espagnols est quant à lui vraiment très bon et laisse augurer du meilleur pour la suite même si, en effet, on a entre-temps quelque peu perdu en matière d’atmosphère. Certainement pas indispensable, ce disque revêt néanmoins suffisamment d’intérêt pour tous les amateurs de 13th Moon qui trouveront ici un groupe en grande forme.
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