Panzer Squad - Ruins
Chronique
Panzer Squad Ruins
Malgré les années qui passent, les modes plus ou moins passagères, et un renouvellement de sa scène Hard-Rock et Metal l’Allemagne reste bel et bien indissociable de sa scène Thrash, qui continue encore aujourd’hui d’être une des plus actives en Europe. Portée autant par des vieux briscards toujours aussi motivés que par une nouvelle génération qui compte bien perpétuer leur glorieux héritage elle maintient le cap malgré les difficultés, un choix qui semble payant tant on assiste un peu partout à retour en force du style qui fait plaisir à voir. Venant d’Osnabrück en Basse-Saxe PANZER SQUAD a déjà quelques années au compteur et représente apparemment l’avenir au sein de son pays, tout en restant confiné dans un passé glorieux tant l’ombre des maîtres locaux est présente. En effet on est ici en plein retour dans les 80’s, à l’heure où SODOM, KREATOR ou DESTRUCTION venaient tout juste d’apparaître, d’ailleurs le jeune combo ne cherche pas à s’en affranchir, même s’il n’hésite pas à y intégrer une bonne dose de D-Beat et de relents Punk. Après un premier opus sorti de façon hyper confidentielle en cassette et en à peine cent exemplaires, nul doute que son successeur bénéficiera lui d’une visibilité importante et méritée, car outre une signature chez leurs compatriotes de Testimony Records (dont le catalogue qualitatif continue progressivement de s’étoffer) il voit l’ensemble des compositions être plus matures, tout en accentuant leur côté direct et bas du front. Il faut dire que cela leur a été aussi un peu contraint par la force des choses suite au départ de leur second guitariste, qui n’a finalement pas été remplacé, et permet ainsi aux rescapés de renforcer le côté primaire et sauvage de leur musique.
Si cette fougue est aussi imposante et efficace c’est grâce à une durée idéale d’écoute, car les mecs n’ont pas cherché à étirer inutilement leurs morceaux (seul deux sur les treize dépassent les quatre minutes), ce qui renforce cette pression et intensité qui ne faiblissent à aucun moment. Vitesse et fougue sont en effet les maîtres-mot de ce “premier“ véritable album qui ne va jamais décevoir et s’écoute aussi vite que le rythme général qui ne ralentira qu’en de rares occasions. Ca n’est pas le démarrage qui va contredire ce ressenti, vu qu’avec « Extinction » on revient trente ans en arrière tant ça privilégie la simplicité et l’efficacité, le tout joué à fond et agrémenté de quelques ralentissements en mid-tempo pour bouger la tête et reprendre son souffle. Doté d’une construction prévisible et d’une production à l’ancienne (avec voix en réverb’ et instruments sonnant live), ce titre d’ouverture donne le ton et la pêche tout en piochant des éléments déjà entendus ici et là pour sonner encore plus old-school. D’ailleurs ceux-ci vont apparaître dès la plage suivante intitulée « Death Toll » dont le démarrage joué sur les toms rappelle étrangement le fameux « Whiplash » de METALLICA, avant ensuite de conserver un riffing assez similaire à celui de la paire Hetfield/Hammett et d’offrir de nouveau une copie impeccable. Par la suite ce schéma sans concessions va se reproduire à plusieurs reprises et toujours avec brio, c’est le cas avec les endiablés « Sewer Rat », « Singular Purpose » et « Shut In » (qui ne faiblissent jamais tout en proposant quelques parties remuantes super accrocheuses), ou les ultra-courts (moins d’une minute) « Victims Of War » et « Warsystem » (une reprise des suédois de SHITLICKERS) qui sentent incontestablement le Punk et le D-Beat, et s’intègrent totalement avec le reste de cette galette.
Cependant réduire l’œuvre du trio à une avalanche de vitesse sans finesse serait une erreur et même totalement réducteur, car même si elle prend la majeure partie de l’espace disponible celui-ci malgré sa jeunesse a l’intelligence de savoir un peu lever le pied quand il le faut, comme sur le très varié et homogène « Escapist ». Ici après une introduction qui monte doucement en température l’ensemble va jouer les montagnes russes afin de surprendre et d’éviter la lassitude, comme sur également « Societal Funeral » où des blasts font carrément acte de présence, bien calés entre les passages plus explosifs et ceux plus lents. Avec la doublette « Delusionist » et « Approaching The End » les teutons nous dévoilent toute leur panoplie de jeu, notamment sur le second titre où l’on a droit carrément à une longue et angoissante introduction particulièrement sombre qui permet un début différent de ce qui a été entendu jusque-là. D’ailleurs pour rester dans les choses qui sortent de la routine de ce disque on peut citer « Zombie Shot » et « After The Bombs » différents tous les deux, mais qui ont comme point commun d’être divisés en trois parties distinctes (explosives en continu en ouverture et conclusion, et plus lourdes en son centre), avec une noirceur plus affirmée pour ce dernier morceau original qui conclut les hostilités.
S’il y’a parfois tromperie sur la marchandise entre le contenu et la présentation ça n’est ici absolument pas le cas tant cette livraison porte parfaitement bien son nom, et ne laisse que ruines et désolation derrière elle. A l’instar des norvégiens de CONDOR l’an dernier les trois compères signent une des œuvres de Thrash à l’ancienne les plus intéressantes depuis un bon moment, dont l’énergie communicative ne tombe pas dans la linéarité et l’ennui, grâce à suffisamment de cassures et de variations. Autant dire que les gars ont réussi un vrai coup de maître qui rend un bel hommage à ses illustres compatriotes et au Big Four d’outre-Atlantique, tout en ne se contentant pas de reprendre ce qui a été créé auparavant. Car bien que ne renouvelant absolument pas le genre ceux-ci ont quand même de nombreux arguments personnels à faire valoir et il serait franchement dommage de n’y voir qu’un énième ersatz des œuvres de Mike Sifringer, Tom Angelripper ou Mille Petrozza, tant leur avenir semble prometteur et méritent une attention logique et méritée.
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2 COMMENTAIRE(S)
citer | Tiens, ils ont repris la même pochette que sur le deuxième album de Serocs, The Next. /SAR
Et par Serpent Lord également:
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2 COMMENTAIRE(S)
04/09/2018 20:12
03/09/2018 15:16
Et par Serpent Lord également: