Danzig - Danzig
Chronique
Danzig Danzig
J'ai un un DRH dont la phrase favorite était "Le droit mène à tout à condition d'en sortir". En écoutant ce matin Danzig, le premier album de DANZIG, le groupe fondé par Glenn Danzig à la fin des années 1980, je me suis pris à le parodier en pensant : "Le Hardcore mène à tout à condition d'en sortir".
A l'évidence, cette pensée va me valoir quelques regards noirs du côté des fans de Hardcore, mais force m'est de constater que le Hardcore, le vrai, celui qui a existé aux Etats-Unis pendant la décennie 1980 s'est ensuite globalement éteint ou transformé, notamment par adjonction de Metal dans la formule. La bouillonnante scène Hardcore qui s'est construite dans quelques métropoles américaine a été immortalisée par le livre American Hardcore écrit par Steven Bush et édité en France par Camion Blanc. Je vous en recommande chaudement la lecture.
Mais pour en faire ma synthèse personnelle, nonobstant un intérêt certain (et globalement mal restitué par les traces sonores d'époque), le Hardcore a surtout contribué à donner naissance à d'autres choses en ajoutant une grosse dose de violence Punk dans le Heavy Metal. Les vétérans qui sont passé par la scène Hardcore et on ensuite poursuivi leur carrière musicale ont souvent plus marqué les mémoires avec leur deuxième partie de carrière, parfois dans des genres musicaux très différents de leurs premières passes, comme les BEASTIE BOYS, SUICIDAL TENDENCIES ou FUGAZI (ex MINOR THREAT).
Une autre sortie de piste remarquable est celle opérée par Glenn Danzig, même si son raccrochage au courant Hardcore est plus militant que musical, son premier groupe, THE MISFITS ayant plutôt opéré dans un Horror Metal / Shock Rock / Proto Thrash. Mais ce sont là des querelles de clocher. THE MISFITS a été l'un des pionniers de la scène New Yorkaise et un Must See Live Band pendant la première partie de sa carrière. Le groupe se sépare en 1983 et Glenn Danzig part fonder SAMHAIN. Le chanteur est alors repéré par le producteur Rick Rubin qui lui propose de monter un projet solo dont il produirait le premier album.
Cet album, c'est Danzig. Paru en août 1988, il n'a rien à voir avec le Hardcore ou le Thrash. C'est un pur album de Hard US, bien dans le ton de son époque. Souvent résumé à l'hymne "Mother", ce premier opus est un joyau de Hard US badass. Toutes les chansons sont taillées comme des tubes, avec collection de riffs poilus et arrangements aux petits oignons. Les ambiances sont quand même plus Rock que Metal et l'ensemble est facile à écouter. C'est le genre de disque qui passe tout seul. On ne se fait pas de noeuds au cerveau, si vous voyez ce que je veux dire.
Evidemment, la star du disque, c'est Glenn Danzig et son chant qui évoque un petit peu celui de Jim Morrison, notamment sur "She Rides". Le bonhomme a du coffre et les changements de rythme et d'intonations donnent à ses morceaux une appréciable texture, par exemple sur "Mother" évidemment, mais également sur "Evil Thing".
Les lyrics sont sulfureux et leur mise en image à l'avenant (le video clip de "Mother" a été censuré par MTV). Les puristes ne rangeront peut être pas cet album dans le Hard US mais il en est pour moi un vibrant archétype, à mettre sur le même piedestal que les premiers SKID ROW : des albums qui ont capté l'essence capiteuse et malsaine du Hard US sans tomber dans le piège de la ballade minaudière (spécialité de MÖTLEY CRÜE) ou de la chanson de remplissage.
| rivax 11 Novembre 2018 - 1457 lectures |
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