Create A Kill - Summoned To Rise
Chronique
Create A Kill Summoned To Rise
Si certains s’ennuient et ne savent pas quoi faire de leur vie ça n’est pas le cas de Gus Rios qui multiplie les projets et collaborations en tous genres, car le multi-instrumentiste déjà très occupé actuellement avec GRUESOME n’a rien trouvé de mieux que de créer un nouveau projet avec son acolyte Alex Marquez. Outre le fait d’avoir joué tous les deux de la batterie à différentes époques dans MALEVOLENT CREATION c’est également leur passion pour le vieux Thrash américain qui les a réunis autour de compositions où le Death a également droit de cité, et dont les rôles ont été bien définis pour chacune d’entre elles. Car à l’origine l’intégralité des musiques de ce premier album signées de son fondateur devaient bénéficier à celle-ci, sauf que son départ en 2014 (peu de temps avant l’enregistrement de l’album « Dead Man’s Path ») a mis un terme à cette idée, mais cependant il n’était pas question de jeter tout cela à la poubelle. Du coup après quelques petites modifications voici le résultat recyclé et mis en paroles par l’ancien frappeur de la bande à Phil Fasciana (sur les mythiques « Retribution » et « Stillborn »), passé depuis derrière le micro et aidé pour l’occasion par le très productif Matt Harvey (EXHUMED, GRUESOME), qui viendra également poser sa voix sur l’ultime plage. Ça ne sera d’ailleurs pas le seul invité de marque présent ici, car autour de ce trio on pourra retrouver les batteurs Dirk Verbeuren (MEGADETH, SOILWORK, ex-ABORTED, ex-YYRKOON) et Tobias Gustafsson (CUT UP, VOMITORY) venus chacun avec leurs baguettes pour jouer un morceau, ainsi que le guitariste de POSSESSED Daniel Gonzalez qui posera des solos de manière éparse ici et là.
Autant dire que sur le papier tout ce beau monde a un sacré pedigree et une grosse expérience, du coup le résultat semble déjà intéressant avant même d’en avoir écouté une seule note, et ça sera effectivement le cas tant l’ensemble va se montrer redoutable d’efficacité et de fluidité. Car d’entrée les gars nous balancent leur compo la plus courte (et auquel ils doivent leur nom de scène) qui va mettre les points sur les i au niveau de la qualité comme de l’influence, en effet rien qu’au riffing et au jeu entendu sur le kit on penserait être en présence de la Création Malveillante. Bref cela confirme qu’elle avait bien été écrite pour elle, et cette dernière pourra regretter qu’elle ne sorte pas en son nom tant ici l’ensemble de haute tenue est joué sur un train d’enfer (où se greffent aussi quelques courts blasts) tout en ne ralentissant en aucune manière. Si ce premier titre privilégie le feeling et le groove, à la place de la technique qui s’efface pour gagner en accroche, le reste de la galette sera du même acabit, à savoir un rythme mené tambour battant et une vitesse qui ne lèvera le pied que lors de quelques occasions, mais sans jamais baisser en intensité tout du long de ces quarante-et-une minutes. D’ailleurs ce schéma franc du collier et brut de décoffrage va se retrouver de façon régulière avec les excellents et radicaux « Premeditated » (à l’entrain communicatif), « Praise The Beast » et « Show Of Force » où le mélange Death/Thrash trouve là toute sa puissance. Pourtant réduire l’ensemble de cet opus à un simple déferlement de rapidité basique et dépouillée serait une erreur, certes les américains ne s’encombrent pas de fioritures mais quand ils misent plus sur l’équilibre via une légère baisse de tempo cela reste toujours aussi accrocheur. Il suffit d’entendre le très thrashy et tortueux « Crave The Blade » pour s’en apercevoir, et cela va continuer également avec les tout aussi réussis « Reap The Whirlwind » (au nom visiblement inspiré par ANGELCORPSE) où les parties plus lentes et massives sont mises en avant. Ce point trouve d’ailleurs son apogée sur le tentaculaire « Decimate » qui outre être le morceau le plus long ici présent, commence et termine de façon particulièrement écrasante, avant d’exploser et de lâcher les chevaux en son centre afin de surprendre et d’éviter toute redondance inutile. Mixant intelligemment les deux ambiances les mecs donnent largement de la place à celles-ci via le très bon « Cold Blooded » aux nombreuses parties leads, ou encore avec les denses et variés « The Sow Is Mine » et « Flesh, Blood, And Stone » où tout le panel de jeu de ceux-ci (y compris des invités) est exécuté avec panache.
D’ailleurs pour revenir à ces derniers il faut signaler qu’on a même du mal à les repérer lorsqu’ils sont là (surtout du côté des marteleurs) tant leurs passages restent assez semblables à ce que proposent les titulaires du poste. Du coup il est un peu difficile de faire la distinction de qui joue quoi, ce qui est dommage car ils ont une touche personnelle que l’on aurait aimé entendre un peu plus. Mais ce petit point de détail ne doit pas faire oublier le super boulot abattu et l’envie communicative de headbanguer, tant le tout est calibré pour la scène où il est certain qu’il cartonnera. Avec en prime une production homogène et chaude cette première galette est une réussite indéniable qui ne se prend pas au sérieux, et où ses créateurs se sont fait plaisir. Ne cherchant en aucun cas à réinventer quoi que ce soit, ils sont juste là pour perpétuer avec force et motivation l’œuvre et l’héritage du son floridien des années 90, qui était à cette époque (avec la Norvège et la Suède) à la fois le centre du monde et l’eldorado pour tout fan de Metal extrême, qu’il soit de la mort ou noir sulfureux.
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5 COMMENTAIRE(S)
citer | Keyser 08/01/2019 13:07 | note: 8.5/10 | Jean-Clint a écrit : Keyser a écrit : Par contre le label c'est Redefining Darkness, pas Raw Skull. C'est d'ailleurs la guerre entre Gus Rios et le premier label à avoir sorti l'album et payé les frais, Repulsive Echo, qui accuse le musicien d'avoir négocié avec un autre label sans autorisation !
Apparement Raw Skull le distribue pour l'Europe, et Redefining Darkness pour les Etats-Unis et Canada. C'est modifié
Ah oui tu as raison ! Mais comme on a eu le promo par Redefining Darkness, c'est quand même mieux de mentionner ce label ! |
citer | Keyser a écrit : Par contre le label c'est Redefining Darkness, pas Raw Skull. C'est d'ailleurs la guerre entre Gus Rios et le premier label à avoir sorti l'album et payé les frais, Repulsive Echo, qui accuse le musicien d'avoir négocié avec un autre label sans autorisation !
Apparement Raw Skull le distribue pour l'Europe, et Redefining Darkness pour les Etats-Unis et Canada. C'est modifié |
citer | Ah oui ? Je n'étais pas au courant de cette histoire mais j'étais étonné de lire le label car à l'époque, c'est effectivement le gars de Repulsive Echo qui m'avait demandé si je voulais recevoir l'album. Merde...
Ce n'est pas uniquement pour le marché US ? Car sur MA, il est bien paru chez Repulsive Echo en CD l'été dernier. |
citer | Keyser 08/01/2019 10:57 | note: 8.5/10 | Une des découvertes de l'année pour moi ! Rien de neuf mais un thrash/death foutrement efficace entre Slayer, Malevolent Creation, Demolition Hammer et Razor (notamment la voix acide et haineuse ainsi que le flow, très proche).
Par contre le label c'est Redefining Darkness, pas Raw Skull. C'est d'ailleurs la guerre entre Gus Rios et le premier label à avoir sorti l'album et payé les frais, Repulsive Echo, qui accuse le musicien d'avoir négocié avec un autre label sans autorisation ! |
citer | Très bonne surprise ce premier album. Rien de bien nouveau mais néanmoins c'est suffisamment bien ficelé pour convaincre. |
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5 COMMENTAIRE(S)
08/01/2019 13:07
Apparement Raw Skull le distribue pour l'Europe, et Redefining Darkness pour les Etats-Unis et Canada. C'est modifié
Ah oui tu as raison ! Mais comme on a eu le promo par Redefining Darkness, c'est quand même mieux de mentionner ce label !
08/01/2019 11:06
Apparement Raw Skull le distribue pour l'Europe, et Redefining Darkness pour les Etats-Unis et Canada. C'est modifié
08/01/2019 11:04
Ce n'est pas uniquement pour le marché US ? Car sur MA, il est bien paru chez Repulsive Echo en CD l'été dernier.
08/01/2019 10:57
Par contre le label c'est Redefining Darkness, pas Raw Skull. C'est d'ailleurs la guerre entre Gus Rios et le premier label à avoir sorti l'album et payé les frais, Repulsive Echo, qui accuse le musicien d'avoir négocié avec un autre label sans autorisation !
08/01/2019 10:28