Lord Ketil - Long Lone Among the Wolves
Chronique
Lord Ketil Long Lone Among the Wolves
Oh l’autre eh ! Il arrive de nulle part et il est carrément choisi comme meilleur album de l’année par Sakrifiss ! Eh oui. Même si « arrive de nulle part » est tout de même exagéré vu que le groupe lillois avait déjà sorti en 2016 The Way of the Opponent. Mais la sortie avait été très confidentielle. Sa suite, Long Lone Among the Wolves, sort chez le très sympathique Ogmios Underground, label de plus en plus qualitatif dirons-nous. Et cette fois-ci, le multi-instrumentiste Alkorne Al Krahan se voit accompagné, au chant, de Psycho, déjà bien connu pour son travail chez les anciens extrêmistes du BM : HATS BARN. Je dis « anciens » parce qu’ils ont mis un peu d’eau dans leur vin ces dernières années, et semblent moins fermés à propos de ce qui peut être ou pas intégré dans le black. Je les voyais comme des amateurs de black pur à l’ancienne, ils ont su ajouter récemment quelques effets. C’est une autre histoire, sur laquelle on est déjà revenu il y a quelques semaines, mais qui explique tout de même la présence de notre Psycho dans LORD KETIL, groupe qui se met encore moins de limites.
LORD KETIL joue du black metal, c’est une certitude, mais il va être difficile de lui coller une étiquette unique. Il a envie de, et parvient parfaitement à, naviguer entre les flots de plusieurs branches de notre art. Black mélodique, black épique, black dépressif ou mélancolique, black ritualiste. Vocaux gutturaux, vocaux hurlés, vocaux clairs, vocaux saturés… Alors on ne sent pas de limite à l’écoute des 12 pistes, tout en restant dans le bon goût de la musique sombre et agressive. On ne va pas jusque dans le post black, le progressif ou le mièvre. On a un contenu à la fois varié et cohérent. Et irrésistible. C’est impossible de résister aux déferlantes que sont « Wild Hunt », « The Last Ride », « The Ageless Monarch », « Deadsman’s Word » et « Seven Witches Came to Sabbath ». Ces morceaux ont une énergie énorme. Un coup de mou dans ta vie morne ? Eh bien écoute ces pistes et tu te sentiras aussi fort que si tu étais tombé dans la marmite de Viagra. C’est le même constat avec « Blood Flowed to the River » qui se permet en plus d’ajouter de la cornemuse, des chœurs, de la tension électrique !
Et d’un autre côté plusieurs pistes viennent freiner l’ardeur trop forte. Un gros seau de glaçons pour refroidir ta monstrueuse trique. Désespoir et souffrances sur le pourtant dynamique « The Gate of Aeon », ainsi que sur les plus lancinants « Exsanguination », « From Ashes to Ashes », et « Land of the Midnight Sun ». On se retrouve subitement à l’opposé des sensations ressenties sur les pistes envolées. La sinistrose nous envahit l’esprit. Et c’est excellent.
Alors LORD KETIL est devenu mon meilleur album de l’année. Pas AORLHAC qui a une production un poil trop propre. Pas SACRIFICIA MORTUORUM qui manque d’un poil d’accessibilité. Pas BROUILLARD qui est un poil trop linéaire. LORD KETIL.
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