Nous avions quitté les anciens Californiens de Vaamatar peu de temps après la sortie d’
Evil Witching Black Metal paru en mai 2020 chez Bitter Misery Records. Depuis, le duo originaire de Los Angeles a poursuivi discrètement son chemin, attisant au passage la curiosité et l’intérêt de certains à commencer par Iron Bonhead Productions qui lui non plus n’a pas manqué de trouver semble-t-il son compte dans cette chouette première démo. Du coup, c’est sur le label allemand que le groupe signait son retour en mai dernier avec la sortie de ce premier album intitulé
Medievalgeist.
Pour ce retour aux affaires, Vaamatar ne s’est pas embêté puisqu’il a choisi de confier les clefs de la boutique à un seul homme. C’est Greg Wilkinson (nouveau bassiste d’Autopsy et co-propriétaire des célèbres Earhammer Studios) qui signe ainsi l’enregistrement, le mixage et le mastering de ce premier essai longue-durée. L’artwork, lui, est l’oeuvre du Bosniaque Osman Ramadanović (membre d’Obskuritatem, Sulphuric Night et Niteris mais également illustrateur et graphiste de renom pour tout un tas d’autres formations telles qu’Arazubak, Arcanist, Black Cilice, Blutumhang, Carved Cross, Lamp Of Murmuur, Nächtlich, Revenant Marquis et bien d’autres encore). Bref, un projet entre de très bonnes mains qui ne demandait plus qu’à convaincre une fois la lecture lancée...
Alors évidemment en signant sur Iron Bonehead Productions et en allant enregistrer leur premier album aux Earhammer Studios sous la houlette de Greg Wilkinson, il était clair que les deux membres de Vaamatar avaient dans l’idée de franchir un cap. De fait, l’arrivée des Américains sur le label allemand devrait normalement leur offrir davantage de visibilité alors que cette production plus équilibrée et surtout bien moins famélique devrait leur permettre de séduire certaines oreilles jusque-là récalcitrantes à ce genre de sonorités beaucoup plus dépouillées et bancales. Ce choix, s’il s’entend et se comprend aisément, fait néanmoins perdre une partie de ce charme d’antan. Car on pourra bien dire ce que l’on veut mais ce genre d’approche volontairement déglinguée n’est pas sans donner lieu à des atmosphères particulières que malheureusement on ne retrouve plus une fois passée entre les mains de producteurs expérimentés aux moyens techniques plus conséquents.
Cependant, cela ne fait pas pour autant de
Medievalgeist une déception ni même un mauvais album. C’est même plutôt le contraire car le duo a su conserver l’essentiel de ce qui faisait le sel de sa première démo : cette énergie et cette intensité, cette capacité à lever le pied de temps à autre et surtout cette dimension mélodique particulièrement développée qui lui avait permis de tirer aisément son épingle du jeu. Ainsi la plupart de ces six titres sont menés une fois encore à un rythme relativement soutenu malgré des durées plutôt conséquentes s’étirant globalement entre cinq et huit minutes et de nombreuses séquences plus en retenues lors desquelles Vaamatar va pouvoir nuancer son propos et ainsi offrir autre chose que des salves de blasts entêtantes menées tête baissée. Le groupe aujourd’hui relocalisé à New-York a toujours eu en effet un petit peu plus à proposer, que ce soit grâce à ces mélodies qui n’ont rien de bien compliqué mais qui n’en finissent plus de vous hanter ("Medievalgeist", "Hallowed Flesh", "Axe Of Dolor", "Midnight Montpelier") ou bien grâce à ces nombreux changements de rythmes qui font du Black Metal de Vaamatar une musique variée et dynamique qui n’a aucun mal à convaincre (« Medievalgeist » de 3:01 à 5:27, les premières secondes de "Plundering Claws" ainsi qu’à 1:01, l’introduction acoustique de "Midnight Montpelier", etc). Il faut dire à ce titre que si les moments les plus calmes tranchent effectivement de manière significative avec ces assauts évoqués plus haut ("Spit & Gravel" qui joue pour l’essentiel la carte du mid-tempo hypnotique avant une conclusion beaucoup plus musclée), on notera également une certaine prédisposition pour accoucher de passages plus chaloupés et particulièrement entrainants à l’esprit Rock’n’Roll évident ("Medievalgeist" à 3:01 et 6:02, "Plundering Claws" à 2:32, "Hallowed Flesh" à 2:48, "Axe Of Dolor" à 2:59, "Midnight Montpelier" à 4:10).
Album sans grande originalité (et ce n’est pas grave) mais aux propos variés,
Medievalgeist s’impose comme une suite relativement logique à la première démo déjà bien en place de Vaamatar. Certes, la formation a perdu un petit bout de lui-même en faisant le choix d’une production plus équilibrée et plus avantageuse mais c’est surtout histoire de pinailler un petit peu car à l’inverse la basse se fait par exemple particulièrement bien entendre tout au long de ces quarante minutes. Même chose pour madame Nicole D. définitivement bien en voix derrière ses fûts et qui n’a pas à rougir de quoi que ce soit et apporte même une petite touche féminine subtile à l’ensemble. Bref, les raisons de se laisser séduire par le Black Metal de Vaamatar ne manquent pas et si vous avez encore un doute sur le sérieux du projet, je vous invite à lancer la lecture de ces quelques titres. On en reparle ensuite.
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