Dragonlord - Dominion
Chronique
Dragonlord Dominion
DRAGONLORD est revenu en 2018 pour un troisième album. Il adore prendre son temps entre deux sorties, puisqu’il avait déjà mis 4 ans entre le premier et le deuxième opus, et que cette fois-ci c’est 13 qu’il nous a fait attendre. 13 ans ! Sans rien entre les deux. Le temps d’être bien oublié, quoi ! Mais bon, même ceux qui s’en souvenaient « n’attendaient » pas nécessairement et j’en connais peu qui couinaient d’impatience de retrouver les Américains. À la base, la formation a été enfantée par les membres du célèbre TESTAMENT. La plupart a abandonné l’affaire, et il n’en reste plus que Eric Peterson, toujours accompagné du fidèle Lyle Livingston, claviériste de légende qui posait aussi sa voix sur les débuts d’ENTHRONED (celui qui est devenu PSYPHERIA). Un seul nouveau membre les a rejoints pour finalement former un trio : Alex Bent, lié lui aussi à TESTAMENT puisqu’il a fait leurs parties de batterie en concert, mais aussi membre maintenant de TRIVIUM et UNDERLING. UNDERLING ! Enfin un nom lié au black metal dans ce gros premier paragraphe. Bon, c’est du post-black, mais ça rentre dans le black hein ! Mais effectivement, c’est cela l’histoire de DRAGONLORD, et depuis les débuts : le rassemblement de musiciens qui ne font pas du black pour faire du black…
Mais là aussi soyons prudents. C’est un black très ouvert, qui mêle beaucoup d’autres influences, et qui n’hésite pas à jouer avec les clichés et la parodie. Je ne suis pas sûr que ce soit toujours volontairement par contre… Il est ainsi vivement déconseillé d’aller voir les clips pourtant généreusement présentés à droite de cette page. Ils sont carrément gênants. Voir gesticuler maladroitement le chanteur et mater tous ces effets dégoulinants de ringardise font très, très mal aux yeux. C’est même décourageant pour ceux qui arrivaient à plonger dans les ambiances du groupe en écoutant uniquement la musique.
Parce que musicalement, il y a par moments de gros plaisirs. Personnellement, c’est lorsque DRAGONLORD se rapproche du vieux DIMMU BORGIR que je l’apprécie, avec plein d’effets, des riffs dynamiques, des vocaux principaux qui veulent terroriser, et quelques chœurs envolés. Ça fonctionne bien, si on n’est pas à la base allergique au style. « Dominion », « The Discord of Melkor », « Serpents of Fire », ces pistes sont bonnes dans le style. Il sera inutile cependant de venir chialer sur l’accessibilité des compositions, la clarté des mélodies ou la quasi omniprésence des claviers, car c’est le concept du groupe. Et j’ai envie de dire « tant mieux », parce qu’on n’a plus beaucoup de formations qui jouent du sympho. On pensera à CARACH ANGREEN dans un style plus théâtral, CHTHONIC dans un style plus oriental, ou encore LITTLE DEAD BERTHA dans un style plus « féminin », mais pas beaucoup plus. Ou en tout cas, on peut dresser une liste moins longue que pour les autres branches du black. Merci donc à DRAGONLORD de se moquer des modes.
Par contre, j’accroche beaucoup moins sur les parties qui s’éloignent du black sympho. Et elles sont finalement nombreuses. Il y a des influences thrash, death, heavy qui parsèment les 8 pistes, mais toujours dans leurs côtés les plus clairs. L’agressivité est assez relative pendant les 44 minutes. Les musiciens sont des musiciens, et ils ont envie de faire du jeu. Louable, mais les ambiances en patissent parfois. Et surtout, dommage que DRAGONLORD donne l’impression de jouer pour jouer. Dans le sens où je n’ai pas senti qu’ils avaient des choses à dire ni qu’ils avaient des compositions déjà prêtes, mais plutôt qu’ils revenaient parce qu’ils voulaient revenir. Ils ont suffisamment de talent en tant que musicien, mais pas l’inspiration… « Eh ! Vous êtes dispo la semaine prochaine ? On fait un album de DRAGONLORD ? OK, quelqu’un a des compos ? ».
Il y a par contre un titre qui ne passe vraiment pas chez moi, c’est « Love of the Damned ». Le titre aurait dû me mettre la puce à l’oreille, mais c’est une piste d’un autre genre. Toujours metal, mais avec un esprit plus hard rock et une pincée de gothic. Les vocaux masculins sont plus clairs, une femme est en guest (la belle Leah McHenry)... Disons que ce titre passerait bien sur un album de PAIN par exemple. Mais un mauvais album de PAIN... (Je dis PAIN comme j'aurais pu dire n'importe quoi en fait...) Les autres pistes de l’album s’écoutent cependant plusieurs fois sans nous faire faire la grimace. On les passe 5 / 6 fois, et on passe à autre chose, en oubliant également à quoi cela ressemblait exactement...
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