[ A propos de cette chronique ] Enfin c’est moi qui chronique
PESTE NOIRE ! J’ai cru que jamais je ne pourrai m’occuper de leurs sorties tant jusqu’à maintenant le hasard m’avait privé de cette envie. J’ai toujours été doublé par untel ou untel avec les sorties de Famine. Sans parler de mon ancienne tanière, vous irez constater que depuis mon arrivée sur Thrashocore en 2012, c’étaient Geisterber (
L’Ordure à l’état pur /
Peste Noire) et Matpewka
(La Chaise-Dyable) qui avaient eu le « bonheur » de descendre les œuvres de l’un des plus populaires visages français. Alors je le dis tout net, je n’ai jamais été d’accord avec leurs notes. Sauf celle de l’album éponyme de 2013 qui avait miraculeusement décroché un 8/10. Mais entre nous, sincèrement, les yeux dans les yeux : Est-ce que L’ordure à l’état pur peut ne récolter que 4.5/10 ? Pire,
La Chaise-Dyable méritait-il un 2/10 ? Pardon ? « Oui, parce que c’est subjectif. » ? « Oui, parce qu’on a quand même encore le droit de ne pas aimer un album » ? Pfffffff. C’est bon,alors demain je fais les chros de
GORGUTS et attention, ça va froler le 0 pointé !
Oui, je suis colère, mais d’un autre côté, je comprends que j’exagère moi aussi dans mon reproche. J’ai bien été très dur avec le nouveau
MONDFINSTERNIS, parce que le style musical avait changé du tout au tout et que ma déception ne pouvait se cacher… Mais voilà, ce sont les arguments énoncés qui n’arrivaient pas à me convaincre. Et là je vais faire une digression, et aussi être un peu plus général, mais j’ai du mal à saisir les reproches de certains concernant l’attitude de Famine. Elle est jugée exécrable. Il serait une honte, il serait la lie de notre scène. Je peux comprendre le commentaire venant de personnes qui s’intéressent toujours à ce qu’il y a derrière la musique, mais quand je l’entends de la bouche de ceux qui affirment habituellement qu’ils peuvent « écouter du NSBM parce que c’est la musique avant tout, et que les idéologies ne les atteignent pas », je tique sur la petite contradiction. Il y a donc des personnes qui ne supportent pas la musique de Famine à cause de ses discours, à cause de ses interventions, à cause de son caractère. Bien. Ils n’ont donc pas besoin d’écouter ce nouvel album pour savoir qu’ils ne l’aimeront pas. Ils font un blocage sur le personnage... Soit !
D’ailleurs l’autre extrémité du camp n’est pas beaucoup plus pertinente. Oui, ceux qui aiment
PESTE NOIRE tout simplement parce qu’ils sont impressionnés par Famine sont tout autant hors propos… C’est aimer ou haïr le groupe pour des raisons extra-musicales.
Donc je vais m’expirmer pour les autres, ceux qui ne sont pas encore ni dans un camp, ni dans l’autre. Ceux qui ont envie d’écouter la musique originale, personnelle, et finalement unique de
PESTE NOIRE. Et comme pour une fois, comme ENFIN j’ai la main, je vais en profiter pour faire un rapide topo. J’ai découvert le groupe à la sortie de La Sanie des siècles. Ça a été un énorme coup de cœur, et je le remets encore de temps à autres maintenant. Les riffs sont marqués à jamais dans mon esprit. Par contre Folkfuck Folie m’avait dérouté, mais aussi intrigué. J’avouerais que c’est celui que j’écoute le moins, tout en reconnaissant que c’est celui qui jetait les bases de la folie
PESTE NOIRE, des éléments qui allaient faire du groupe une formation culte... Par la suite, j’ai attendu chaque album avec curiosité, et intérêt. Et à chaque fois il y a eu des pistes qui sont parvenues à se glisser dans mon panthéon personnel. Mais c’est justement ce qui fait l’originalité de Famine chez moi : le fait que chaque album contienne des pistes énormes et d’autres que je zappe tout bonnement. Ça veut dire que les titres ne se ressemblent pas. Ça veut dire que ce n’est pas uniforme, et c’est rare, en fait !
Mes gros classiques à partir de là :
Ballade cuntre lo Anemi francor : « La mesniee mordrissoire », « Ballade cuntre les anemis de la France »,
L’ordure à l’état pur : « J’avais rêvé du nord », « La condi-hu »
Peste Noire : « Demonarque », « La bêche et l’épée contre l’usurier »
La Chaise-Dyable : « Le dernier putsch », « Dans ma nuit ».
Ces morceaux sont en haut du haut du haut du haut de mes titres favoris. Pas seulement du groupe, mais de tout. Et ça, même si Famine mangeait son vomi, caressait des enfants ou se promenait uniquement vêtu d’une couche-culotte. Il pourrait même me pisser dessus, cela n’y changerait rien, le talent de ces morceaux est là, bel et bien là !
Voilà dans quel état d’esprit j’ai abordé le nouvel album. Et même si je suis toujours prudent envers les commentaires qui ont pu être faits par ceux qui aiment s’exprimer vite, trop vite parfois, j’étais tombé sur des avis négatifs forts, avec comme principaux reproches les deux auto-reprises, la coupure trop nette entre les deux parties de l’album, et des influences rap malvenues, lourdes, inadaptées à la musique de
PESTE NOIRE. « Bouhou, cet album est une farce avec des passages de rap ».
Alors j’ai envie de répondre tout de suite à la dernière partie. Famine semble lui-même revendiquer les influences rap, et la communication / promotion a voulu jouer là-dessus, parce que c’est décalé, parce que c’est tout à fait le genre de glaviot que Famine aime balancer dans sa musique. Il aime faire ce qui va faire brailler, ce qu’il ne convient pas de faire. Il semble toujours aimer aller à contresens, et perturber les codes. Cependant il le fait aussi parce qu’il aime véritablement ce style. Mais finalement, non seulement ces éléments ne se retrouvent que sur quelques titres, mais en plus ce ne sont absolument pas des parties de rap comme les discours des pro ou anti rap peuvent l’entendre. Moi qui ne suis pas du tout connaisseur du style n’ai pas du tout eu l’impression d’écouter du rap. Sur « Aristrocrasse », titre dévoilé à la sortie de l’album ? Moui... Influence je veux bien, mais finalement c’est plutôt un texte déclamé. Les ambiances restent fidèles à Famine. Sur « Domine » ? Là aussi c’est moyennement flagrant. Il y a quelques accents au début du titre dans quelques passages des voix, mais c’est exagéré de classer ce morceau dans le rap... Cette piste, qui ferme l’album, conserve les spécificités de Famine, et se fait sur sa deuxième partie sensible et poignante. « Sensible et poignant » sont deux adjectifs qui accompagnent souvent les meilleures compositions de
PESTE NOIRE. Des adjectifs qui cotoient aussi « entier », « sincère », « révolté ».
Cette deuxième partie, qui en a donc heurté plus d’un, ne me perturbe aucunement. Je m’en inquièterais presque tant je n’ai pas été choqué par les sonorités... Par contre, je ne les encensent pas non plus, car c’est un fait indéniable, je suis plus attiré par les guitares et la fougue de la première partie, proche de ce nous avions sur les albums précédents. Et ce sont surtout deux pistes qui se démarquent à nouveau, pour venir squatter mon esprit : « Aux armes » et « Songe viking ». On retrouve sur le premier cette astuce toujours efficace qu’a Famine de faire avancer son titre pour glisser peu à peu ses éclairs de génie. Là, ce sont aussi bien des mélodies qu’une trompette, en passant par l’imparable citation qui fait écho à Rochejaquelein.
« Si j’avance,
Même dans la boue et les ténèbres,
Suivez-moi,
Prenez part au combat !
Si j’recule, tuez-moi.
Si j’avance,
Même dans la boue et les ténèbres,
Suivez-moi,
Prenez part au combat !
Si je meurs, vengez-moi
Au refrain des sirènes. »
Le deuxième aussi prend en traitre. Avec un début qui n’annonce rien d’exceptionnel pour se transformer juste avant la deuxième minute en un hymne épique. On relève la tête, on regarde au loin, on est happé par l’ambiance soudainement éclairée...
Donc voilà, j’ai eu mes deux pistes d’excellence comme d’habitude. Donc le reste n’est pour moi que bonus. Et si rien de cultissime ne viendra par la suite, il n’y aura pas rien de partie désagrable. « Raid éclair » manque d’originalité et ne se démarque que grâce à l’intervention de Monsieur
MOLOTH. « 666 millions d’esclaves et de déchets » n’est pas non plus marquant et n’a d’intérêt que de découvrir une nouvelle version de ce titre tiré de la démo Macabre Transcendance... que tout le monde avait sûrement pu entendre sur la compilation de démos également. Reprise anecdotique donc. La version électrisée de « Des médecins malades et des saints séquestrés » permet elle aussi de voir le titre sous un nouveau jour, sans toutefois le rendre plus efficace que l’orginale. « Noire peste » contient un violoncelle et une grosse machine. Le mélange me laisse assez indifférent...
Alors le verdict... Je constate que les critiques étaient amplifiées. Que je n’ai pas entendu un album équilibré Black Metal / Rap comme j’en avais peur. Mais je ne peux pas dire non plus que cette partie dite « expérimentale » soit le futur que j’espère pour
PESTE NOIRE. Ce style ne m’a pas convaincu, mais sans me rebuter. Et comme à chaque sortie, il y a des pistes qui m’ont semblé au-dessus, et les autres qui restent plus modestes. Ma note est donc de 7/10, en-dessous de la plupart des autres albums, mais tout de même une mention honorable...
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