Diapsiquir :
Diapsiquir clame haut et fort sa non-appartenance au Black Metal depuis maintenant plusieurs années (la sortie d'
« A.N.T.I. »), c'est sûrement ce qui était séduisant et il confirme cette nouvelle orientation en choisissant de faire un split avec Peste Noire. Un groupe pas du tout Black Metal et pas du tout apprécié par la majorité des Blackeux Lambda. On a légèrement envie de rire à l'annonce de cette collaboration volontairement provocante mais sans aucune crédibilité qui est un peu le Zemmour et Naulleau du Black Metal. Sinon, il y avait aussi Perturbator, Mondkopf, Jessica93, Scorpion Violente, Ixzo, Phuture Doom ou d'autres types nettement plus intéressants et vraiment en dehors du circuit métalleux habituel... Cependant, on comprend nettement ce choix d'alliance qui va faire bander tout les comploteurs en herbe fans du seigneur des anneaux, de Love-war-craft et d'Alain Soral. Seulement, sur Thrashocore, on ne fait ni dans la fantasy, ni dans la quenelle.
Ça se passe comment ? Hé bien Toxik essaye de faire du rap-pop. Et là, c'est la grosse crise de rire – il paraît que c'est à cause de ça qu'Anna Wintour a souri au mariage de Georges Clooney - tellement le tout sonne faux comme un tournage de Breaking Bad à Dourdan-La-Forêt. Je ne peux pas dire que j'étais confiant au départ mais là, c'est carrément la grosse catastrophe. Autant dire que « Javel » est le pire titre de 2014, essayant de se faire glauque et dérangeante alors qu'elle fera sourire par cette nullité ridicule. Un riff auto-plagié, un air de piano et deux trois ébauches de rythmiques hip-hop complètement bancales à la manière d'un Aphex Twin amputé de ses deux mains et d'un quelconque talent. Pourtant, j'y ai cru quand le type a dit « faire un disque de pop ». Je m'attendais à un truc super-clean, vraiment bien exécuté et catchy. Une sorte de Metronomy Black Metal ça aurait eu méchamment de la gueule, il faut bien l'avouer, seulement j'avais négligé un détail : quand un type sorti du Black décide de faire autre chose, il n'y arrive pas simplement parce que faire un arrangement « pop » ou même « rock » de qualité n'est pas un talent offert au premier plouc venu. Le mixage, la voix, les riffs, les effets sonores : tout est absolument nullissime, à tel point qu'on me dit dans l'oreillette que le conseil d’État souhaiterait un décret interdisant quiconque d’appeler ça « musique ». Je pense que Daft Punk a choisi le titre « Give Life Back To Music » après avoir écouté la pré-prod de « Javel ». Et voilà, encore un complot... Décidément.
Même quand Diapsiquir avait prévenu faire du rap, je me suis enthousiasmé imaginant un « Paname » saucé Satan. Seulement, les paroles sont construites sur une ribambelle de proutlines métalloïdes tellement éculées qu'elles en deviennent galvaudés. Comme si un gamin de quinze ans en T-Shirt Cradle Of Filth essayait de singer Booba après avoir bu trois panaché. Il serait temps de se renouveler un peu sous peine de finir illico comme le Kev' Adams de la scène française... Là où Diapsiquir a cependant réussi à faire du rap, c'est en se posant la question : « Qu'est-ce j'vais faire de toute cette oseille ? » parce qu'à dix-sept euros les quatre chansons, il y a de quoi téléphoner à Edwy Plenel. On notera aussi la ridicule reprise de Sheller aussi intéressante qu'un épisode de Tellement Vrai. Pauvre Willy, il a du essayer de se pendre à son carnet à spirale en entendant ce truc... Amusant de constater comme les « compositions » sentent la vieillesse nauséeuse et dépassée qui essaye désespérément de se raccrocher à un semblant de jeunesse actuelle.
Alors, c'est sûr et certain, mon avis va rameuter toutes les groupies des deux groupes qui vont m'accuser de ne « rien piger ». Je ne vais pas me faire des copains, mais comme dit l'autre, le bouchon de liège est dans leur anus et je pousse encore avec mon phallus. Un comparaison hautement vérifiable, surtout au vu du prix de cette infamie, c'est sûr que les deux groupes ont vraiment fait un acte sodomite gargantuesque de haute-volée et c'est sûrement la chose la plus réussie de ce « Rat Des Villes vs Rat des Champs ». Concernant la musique des parisiens, quitte à ne pas s'éloigner du Black Metal, j'aimerais autant qu'ils assument leur côté bitches, qu'ils aient les seins qui tapent sur les abdos comme s'il avaient fait des bêtises. En somme, un disque finalement plus Metal et moins cocktail pour débutant en musique actuelles aurait sûrement été de bien meilleure qualité.
En résumé, Diapsiquir est mort, la chatte à Arkhon Infaustus.
FleshOv :
0 / 5
Peste Noire :
Bon je ne vais pas vous mentir, Peste Noire est sur le déclin depuis « L'Ordure à l’état pur ». Cependant, l'album éponyme de 2013,
« Peste Noire », m'avait un peu plus ravie. Malheureusement, il s'est épuisé trop vite. On l'écoute une trentaine de fois et ensuite on le range pour ne plus y retoucher avant très longtemps. L'impression qui se dégage de l'ensemble de la discographie de Peste Noire est étrange. Le Moyen-Age sordide, malade et crapuleux était enluminé de mélodies prenantes, d'une atmosphère terreuse et verdâtre, de passages envoûtants et émouvants qui dégoulinaient de difformités et d'harmonies. Par ailleurs, les convictions générales passaient par le choix de textes précis (François Villon - « Ballade cuntre les anemis de la France »). De plus, rien de mieux que de se servir de Baudelaire pour mettre en musique « la fangeuse grandeur » ou « la sublime ignominie ». Jusque là, Peste Noire avait toute ma sympathie et mon respect. Un projet intelligent et intègre, c'est tout ce que je demandais. Mais depuis « L'ordure à l'état pur», on passe à quelque chose de beaucoup plus clair, de plus facile, de plus accessible, de plus « tubesque » à la limite du burlesque, du cirque, du foutage de gueule. Finalement, on découvre un nouveau Peste Noire qui essaye de ne plus rester sur ses acquis et essaye tant bien que mal de se renouveler. Échec. L'émotion que l'on trouvait est peu à peu anesthésiée par une déferlante d'ajouts inutiles : l'accordéon, la trompette (etc). Absence de fougue, de mélancolie et place à la rigolade ! Du coup, cette nouvelle sortie de Peste Noire était très attendue. Un « vrai » renouvellement ?
Que dire ? Le son est crasseux et les riffs sont du grand Peste Noire. On le reconnaît. C'est sûrement le point positif, le seul. On ne peut pas remettre en cause que KPN a une identité, ce que peu de groupes réussissent à avoir. Mais ça s'arrête là. Et pour cause, on s'ennuie terriblement en l'écoutant. Les deux morceaux sont dénués de sensations, de sentiments, d’intérêts. Ils sont entièrement vides à tel point que «Le rat des villes et le rat des champs » et « Dans ma nuit » sont construit de la même façon. De plus, l'accordéon tape sur les nerfs. Je peux comprendre qu'on veuille donner une certaine ambiance : Black Metal-Musette-Vieille France. Cependant, pourquoi nous cassez les oreilles avec d'aussi longs passages à l'accordéon ? Cet instrument n'est pas dérangeant en soit mais fallait-il encore savoir bien s'en servir...Solo d'accordéon dans le deuxième morceau, solo de guitare dans le premier morceau. En soit, ces parties font office de remplissage. Sinon, pour être très claire, il me semble que Famine est considéré comme un bon parolier. Ah bon? Non ! C'est une catastrophe intégrale. Au moins, il a eu le « bon goût » de prendre une fable de La Fontaine ce qui nous évitera de subir, encore une fois, cette logorrhée anti-littéraire digne d'un enfant de quatre ans.
Toutefois, déception il y a quand même quant au choix du concept de du split. Peste Noire nous avait habitué à quelque chose d'un peu plus profond, avant. La seule chose qu'on retient est la suivante : Diapsiquir = le rat des villes et Peste Noire = Le rat des champs. Mais encore ?
C'est un traitement simpliste de la tradition et de la modernité qui s'affrontent et s'entremêlent. J'aurais aimé entendre de la vraie modernité du côté Diapsiquir, la vraie ville, la vraie banlieue. J'aurais aimé entendre la vraie tradition, la vraie campagne chez Peste Noire. Cependant, aucun des deux ne proposent quelque chose d'entier et de marquant qui pourrait renouveler le Black Metal. Le postulat de base était attrayant et il part vite en désuétude avec des morceaux au milieu. Aucune cassure nette entre les deux milieux.
J'avais espoir que Peste Noire changerait pour revenir aux sources ou alors proposer quelque chose de totalement différent. Ni l'un, ni l'autre. Il est stagnant et facile. Bref, je n'aime pas ce Peste Noire de l'entre-deux qui cherche le strass et les paillettes.
Matpewka :
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