Le Goregrind a toujours divisé, et je ne peux que le comprendre. D'aucuns trouvent le genre limité, stupide, tournant en rond, préférant se concentrer sur les faux musiciens faisant les cons sur la scène de l'Obscene Extreme que sur les formations ayant, réellement, quelque chose à défendre. Une chose est certaine, c'est qu'en 13 ans d'existence et 4
full-lengths gratinés, les Tchèques de Jig-Ai auront su donner tort aux sceptiques, ceux qui affirmaient, goguenards, que ce n'était rien d'autre que du bruit. Respecté tant sur scène que sur disque, la brutalité phénoménale déployée par le trio, conjuguée à leur bonne humeur et leur imagerie oscillant entre le débile et l'ignoble, sait mettre tout le monde d'accord. C'est du moins ce que je pensais jusqu'à
"Rising Sun Carnage", indigeste monolithe de près de 40 minutes qui m'aura détourné du groupe pendant un long moment. Les amateurs le savent bien, les longueurs dans le Grindcore, ça ne pardonne pas...
Brain, Buraak et Kaspy semblent en avoir pris bonne note, puisque les voici de retour, cinq ans plus tard, avec un nouveau méfait qui fleure bon la poudre et les viscères. La rupture est consommée,
exit les pochettes
Guro, Jig-Ai dévoile une sobriété (certes relative) et une durée qui laissent présager du meilleur quant au contenu de l'opus. Coupons court au baratin :
"Entrails Tsunami" est un véritable retour gagnant qui comble l'amateur que je suis.
On a évoqué la durée, mais ce qui place réellement cette dernière livraison au-dessus du reste de la discographie du combo, c'est qu'elle est homogène et cohérente.
"Entrails Tsunami" m'apparaît comme plus mature - le mot est lâché. Les titres sont certes complètement cons, mais à milles lieues des "Ninja Gangbang" et autres "Samurai Gay Party". Moins de samples, moins de second degré, une impression renforcée par ce choix de production qui sied à merveille au trio : infiniment plus crue, nappes de guitares que l'on croirait empruntées par moment à Rotten Sound (l'ouverture du morceau-titre), percées par cette caisse claire "signature" à la peau distendue. Et Dieu sait que vous allez l'entendre, tant les rares ralentissements ne sont que des brises-nuques déguisés. Jig-Ai tabasse sans discontinuer, tête dans le guidon et main sur la fourche, dispensant des compositions qui puent l'urgence et l'envie d'en découdre, rythmées par cet éternel chuintement de siphon faisant office de parties vocales.
"Entrails Tsunami" est moins un disque de Goregrind qu'un disque de Grindcore, à mon sens, et c'est ce qui fait toute la différence. Jig-Ai fait ce qu'il sait faire de mieux, et il le fait très bien. Cette fois-ci, il cherche moins à déconner qu'à faire parler la poudre, rattrape sa faute de parcours de la plus belle des manières, en offrant à ses fans un disque qui leur fait, plus que jamais, mériter le titre de
Commando Bulldozer.
Je ne sais pas si l'on peut décemment qualifier d'
album de la maturité un skeud qui comprend des titres tels que "Boobzilla" ou "Fujiculate". Pourtant, cette dernière fournée des boulangers Tchèques est ce qui s'en rapproche le plus. Corrigeant la longueur insupportable du précédent opus, Jig-Ai reprend sa formule aux bases, conjuguant le côté étouffant de l'éponyme et le son abrasif de l'excellent
"Katana Orgy", préférant (une fois n'est pas coutume) une imagerie moins débile mise au service d'un carnage pur et simple.
"Entrails Tsunami", c'est 25 minutes de pur plaisir coupable, aussi bien pour les amateurs de Grindcore supersonique que de Goregrind suintant.
Sah, quel plaisir !
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