Comme je suis toujours un bon garçon en 2019, eh bien je n’avais pas écouté l’album de
NORMAN SHORES avant de le recevoir. J’ai attendu mon exemplaire, tout en grognant des commentaires déçus que j’avais pu lire sur le forum de Thrashocore, écrits par ceux qui avaient été plus rapides que moi à l’acquérir. Je ne suis pas particulièrement influencé par les opinions de mes petits camarades virtuels, mais bon, un engouement positif fait toujours plus envie que le contraire...
L’album enfin arrivé dans mon antre, j’ai d’abord eu envie de me plonger dans le livret avant d’écouter les morceaux. Il est riche en informations et il permet déjà de se plonger dans l’univers de notre Français. Au singulier, parce que le Normand est toujours seul dans son projet. C’est Fog, le boss d’Ossuaire Records, label peu actif, mais toujours intéressant. Ce Fog que l’on retrouve dans bon nombre de groupes, dans lesquels il fait souvent tout lui-même d’ailleurs :
CENOTAPHE,
SALAMANDAR,
ULFBERHT,
WELTERING IN BLOOD... Mais sans nier leurs qualités, c’est pour moi une évidence,
NORMAN SHORES est de loin le meilleur projet de la liste...
Le livret, j’y reviens. Il permet de voir que ce
De l’ombre surgit la lumière contient 8 pistes, toutes avec des titres en français : « Les lamentations de l’univers », « Macabre désespérance », « Impure immortalité »... Les paroles sont notées dans ce livret, et elles sont elles-aussi dans notre langue, ce qui me fait toujours plaisir, m’incite à me plonger dedans, à essayer de comprendre le chanteur les hurler... Une autre information qui a du sens : les dates de compositions et d’écritures apparaissent. Les morceaux ont été composés entre 2007 pour « La terre et le sang » et 2013 pour « Impure immortalité ». Les textes ont été écrit entre 2010 pour « Le vagabond » et 2019 pour « Impure immortalité ». On voit donc qu’il ne s’agit aucunement de morceaux nouvellement créés, mais bien des compositions qui trottaient dans l’esprit de Fog depuis un moment, et qui attendaient patiemment que leur tour. Dernière précision à propos du livret, on peut y trouver les origines des peintures qui sont utilisées comme illustrations. Du Max Klinger, du Odilon Redon, du Ludwig Fahrenkrog, du Alfred Kubin.
Et si le livret est complet et détaillé, la musique est quant à elle subtile et riche. J’ai alors du mal à partager les opinions croisées concernant un certain manque d’efficacité, car de mon côté j’ai trouvé que le talent s’approchait et égalait peut-être même le deuxième album de 2015,
Le tombeau de brume, qui m’avait enchanté alors que le troisième,
Norske herra, m’avait laissé sur ma faim. Ah là, non. Là, je savoure. Et je savoure toutes les pistes. Toutes ! Pas tous les passages certes, avant tout parce que certains ont du mal à se démarquer, mais je trouve de l’excellence dans beaucoup de recoins ! Sur les 8 pistes, la première est une introduction aérienne de 2 minutes et la 5ème est un intermède mariant le bruit des vagues à des chants ancestraux et coupant surtout l’album idéalement en deux. Il suit « Les jours s’assombrissent », « La terre et le sang » et « Les lamentations de l’univers » et précède « Impure immortalité », « Macabre désespérance » et « Le vagabond ».
Ce qui me plaît ? Le fait que je retrouve des ambiances aussi fortes que sur les premiers
BELENOS. J’apprécie encore le travail de Loïc, mais vraiment, Fog fait mieux que lui. Il a le même talent pour planter des paysages, mais il arrive à mieux les animer, les faire vivre, y mettre des sensations différentes. Il est moins prévisible aussi...
Et ce qui me tue ?
« Les jours s’assombrissent » : le dynamisme tue, une telle entrée en matière tue, les chœurs épiques tuent.
« La terre et le sang » : la progression du morceau tue, le break à 3:01 tue, la répétition des paroles « La terre le sang » par la voix principale aidée de chœurs à la fin du titre tue, la capacité à ne pas lasser sur 10 minutes tue.
« Les lamentations de l’univers » : la mélancolie qui fait son apparition à la 6ème minute tue, les chœurs épiques sur une guitare lumineuse tuent, les hurlements finaux de Fog tuent.
« Impure immortalité », la mélodie du riff principal tue. Les accélérations tuent. La hargne tue.
« Macabre désespérance » : l’introduction mystique tue, les petits airs d’
ARCTURUS dans la façon de chanter tuent, , les ressemblances avec
LES CHANTS DE NIHIL tuent, les vocaux encore plus audibles que sur les autres pistes tuent (même si j’ai l’impression d’entendre qu’il faut « défroquer Bernard le sale »).
« Le vagabond » : le rythme plus lent tue, les chœurs du Valhalla tuent, le final acoustique et ses déclamations tuent.
Voilà, je suis mort à plusieurs reprises tout le long de l’album, et je suis arrivé sans m’en rendre compte à plus de dix écoutes au compteur. Et ça continue, je le savoure sans lassitude, et le place effectivement à la même hauteur que
Le tombeau de brume.
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