Blue Hummingbird on the Left - Atl Tlachinolli
Chronique
Blue Hummingbird on the Left Atl Tlachinolli
Je me suis pris une bonne claque en écoutant cet album. En fait j’étais particulièrement curieux avant même de l’entendre parce qu’il m’avait semblé, dans mon ignorance, que le nom du groupe et le pochette étaient en totale contradiction. Tout de même… Hummingbird, c’est un colibri ! Et il sera difficile à quiconque de trouver un lien entre ce petit oiseau ridicule et le black metal. Ou alors un black metal de victime (comme on peut l’aimer parfois) qui ferait dans le post-black ! Mais la pochette est dans ce cas-là bien loin de ce que nous gratifie le post-black ! Fond noir, tête de mort toute rouge qui crache des flammes toutes rouges et le nom du groupe et de l’album tout aussi rouges ! Il suffisait pourtant d’une petite vérification pour comprendre. BLUE HUMMINGBIRD ON THE LEFT est en fait la traduction du nom d’une divinité aztèque : Huitzilopochtli. Mais alors la prochaine énigme vient de la nationalité du groupe : américaine. Des Américains qui feraient de la musique inspirée par Mexica ? Oh là, il y a fort à parier qu’en fait ils ont des origines qui les incitent à choisir cette thémétique, parce que ces énergumènes l’abordent aussi ensemble dans la formation VOLAHN. En fait VOLAHN est un one mans band pour lequel trois autres musiciens ont assuré les concerts. Et BLUE HUMMINGBIRD ON THE LEFT est devenu leur vértiable projet commun.
Et ça fait du bien leur premier album !!! Je n’avais ni écouté leur EP de 2010, ni les splits de 2014 et 2018 (qui ne contenaient chacun que deux pistes), et c’est donc une grosse révélation. L’une des plus importantes en 2019. La musique vient tout droit des Enfers, avec une violence crue et directe qui fait aussi mal que les meilleurs titres de PROFATANICA. Mais si c’était sa seule qualité, cela ne serait pas suffisant pour me convaincre autant. Non, ce qui me trucide chez nos petits colibris, ce sont les vocaux. Là, on va avoir des opinions divisées, mais j’ai totalement adhéré au choix opéré. La voix est ultra crade et bien grave, mais surtout elle est toujours suivi d’un écho ! Sur tout l’album, constamment ! Et j’adore parce que cela me donne l’impression d’être plongé au plus profond de la grotte de ces monstruosités. Ils ne sont plus humains, et d’ailleurs ils deviennent carréments bestiaux, à quelques reprises quand le chanteur imite des hurlements de loup ! Personne ne se dira « Oh, il fait bien le loup ! » mais plutôt : « Oh putain, il est perché lui ! ». Oh oui, il est malsain, il est totalement possédé ! Et ce cri m’a rappelé des cérémonies ou des cultes de Mexica où justement les hommes le lançaient !
Et bien entendu, l’autre élément qui me fait définitivement vénérer BLUE HUMMINGBIRD ON THE LEFT, ce sont les apports raisonnables d’instruments traditionnels. Flûte et tambour en introduction. L’ambiance est démentielle car cela plante un décor ritualiste ancien. On visualise très bien la séance de sacrifice qui va débuter ! Et c’est surtout employé à deux ou trois reprises uniquement, ce qui empêche de s’en lasser ! Au contraire, on en aurait bien repris un petit coup ou deux ! Résultat aussi convaincant que chez YAOTL MICTLAN ou TEZCATLIPOCA. Grosse agressivité, mélodies tueuses, vocaux originaux et puissants, ajouts presonnels bien utilisés ! C’est la formule qui m’a explosé ! Je ne serai pas suivi par tout le monde sur ce coup-là, mais tant pis, j’ai adoré ce black metal destructeur sans temps mort. 36 minutes qui me permette de dire à nouveau qu’avec 25 ans dans les pattes de black metal j’arrive encore à avoir des frissons !
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