Ulvegr - Isblod
Chronique
Ulvegr Isblod
Et bien voilà, ULVEGR a fêté ses 10 ans. 10 ans d’existence bien sûr, mais surtout 10 ans auprès de nos oreilles puisque sa première sortie avait fracassé la porte du black metal en 2011. Where the Icecold Blood Storms avait débuté ce qui allait être une discographie peut-être pas irréprochable mais particulièrement respectable, intègre et riche ! Oui, riche parce qu’aujourd’hui c’est le 6ème album qui sort. 10 ans, 6 albums, et des variations entre chaque opus tout en gardant un fil conducteur : la hargne et la haine. Les thématiques abordées ont changé à chaque sortie. Les visuels choisis ont changé à chaque sortie. La lourdeur de la production, la durée des titres, l’utilisation plus ou moins en avant des mélodies aussi n’ont jamais été les mêmes à chaque sortie. La hargne et la haine, si.
Des groupes animés par ces sentiments, il y en a beaucoup, et cela s’approche sans doute d’un pléonasme que de dire qu’un groupe de black metal est empli de haine, mais ce qui différencie ULVEGR des formations moyennes, c’est qu’il arrive à la mettre en forme et à la partager. Car tous les groupes sont capables de tabasser, de défoncer la gueule de ce sale type attaché à une chaise dans la cave. Sauf qu’ils le font dans l’obscurité et que nous ne pouvons donc pas assister à leur méfait. Pour voir, il y a besoin de quelque chose qui éclaire. La lumière ? Non, elle atténuerait la violence. Ce qui est nécessaire, c’est d’avoir… la flamme ! Et nos deux Ukrainiens l’ont toujours eue.
Cette flamme brûle encore toujours aussi fort depuis 10 ans, et le duo ukrainien la maîtrise naturellement, rodé qu’il est à jouer ensemble ici et ailleurs. ULVEGR, c’est toujours Helg au micro, à la guitare et la basse, épaulé par Odalv à la batterie. Et ils sont tellement cul et chemise qu’ils jouent aussi tous deux pour KZOHH et GREYABLAZE. Inséparables, mais pas du tout fermés au reste du monde. Ils ont souvent fait appel à d’autres musiciens par le passé, et cette fois-ci c’est à nouveau à Astargh qu’ils ont confié des parties de guitare. Lui qui joue habituellement pour ELDERBLOOD avait même fait des vocaux sur les albums de 2012 à 2017.
Isblod est un album très représentatif de cette formation ukrainienne, mais surtout l’un de ses plus extrêmes. Ce sont ses côtés les plus destructeurs qui ont été mis en avant, ce qui explique aussi une durée assez courte de l’ensemble. Il y a seulement 6 pistes, dont une dernière qui est un instrumental ambiant de 2 minutes, et l’ensemble ne totalise que 29 minutes. On ne doit pas s’en plaindre car la temporalité n’existe plus quand on se lance dans ce marathon d’agressivité. Ici, ce qui compte c’est la désintégration, l’anéantissement, le cataclysme final ! Tout cela est atteint. Une durée plus importante n’aurait rien amené de plus. Là, on a au moins l’envie d’y revenir à nouveau, sachant que notre correction auditive durera une demi-heure seulement.
L’agressivité cache cependant des petits moments jouissifs d’éclaircies, très furtifs mais qui permettent aussi d’éviter la lassitude face à une telle démonstration de force. Il y a ce riff sur « Dodt Morke », la guitare acoustique en plein milieu d’ « Isblod », il y a aussi la mélodie de fond à la finlandaise de « Vargold » ainsi que son solo guitare final… Et puis il y a les vocaux. Sans être très variés, ils appuient parfaitement sur les passages importants et attisent encore plus la flamme. Alors l’originalité n’est peut-être pas au rendez-vous, et ce n’est peut-être pas l’album le plus réussi d’ULVEGR, mais il contribue à perpétuer la légende du black metal destructeur, rappelant parfois MARDUK, TSJUDER ou encore CIRITH GORGOR...
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