Dreadful Fate - Bringer Of Damnation
Chronique
Dreadful Fate Bringer Of Damnation (EP)
A peine un an et demi après la sortie de son sympathique premier opus, le radical et énergique
« Vengeance » DREADFUL FATE annonçait son grand retour sous un format certes plus court mais qui avait tout pour faire mal, surtout s’il était du même tonneau que son grand-frère. Pourtant alors que ce « Bringer Of Damnation » était annoncé aussi bien par ses soins que par son label le quatuor décidait d’arrêter ses activités de façon brutale et inattendue, sans un mot d’explication hormis un rudimentaire communiqué laconique. Cette décision a en tout cas pris tout le monde de court et restera sans doute inexpliquée, même si on peut supposer que le manque de temps de chacun des membres a peut-être joué dans la balance (du fait de leurs agendas respectifs bien chargés au sein d’autres combos), ou qu’une grosse embrouille est intervenue entre eux, ce qui ne serait pas impossible vu le caractère de certains des loustics ici présents. Cependant ils auront au moins eu l’occasion de mettre en boîte ce désormais testament musical qui défile tout aussi rapidement que son prédécesseur, et qui fait encore plus regretter ce split que personne n’avait vu venir tant le contenu proposé y est des plus réussi. Car musicalement rien ne change, et au menu de ce cru 2019 on trouve deux nouveautés, une vieillerie écrite par le bassiste en 1987 (jouant à l’époque dans MERCILESS - et tirée de la démo « Behind The Black Door »), ainsi que deux titres de l’album enregistrés sur scène l’an dernier.
Si ces deux morceaux live n’amènent absolument rien à cette réalisation, du fait d’un rendu presque inaudible (qui fait plus penser à un bootleg qu’autre chose), en revanche pour le reste c’est du choix qualitatif des plus intéressant. En effet on sent d’entrée que les choses reprennent là où elles en étaient restées il y’a presque dix-huit mois, en premier lieu avec le varié et excellent « De Vermis Mysteriis », où toute la panoplie musicale de ces vieux briscards est de sortie. Si ça joue principalement sur une rythmique élevée ceux-ci y ont ajouté des passages plus lents pour souffler ainsi que du mid-tempo imposant pour headbanguer, avant que le tout ne reparte pied au plancher et qu’un solo joué à l’arrache ne vienne se greffer et renforcer ce sentiment d’urgence. Sans surprises ni fioritures les vétérans font ce qu’ils savent faire de mieux en proposant une compo brutale mais plus dense (et aussi plus longue) que ce qu’ils proposent habituellement, et ceci va continuer car avec l’autre inédit (intitulé « Unheartly Visions ») où l’on va plonger directement vers quelquechose de plus remuant et épique, qui n’hésite à s’étirer sur la durée. Si la vitesse n’est ici pas oubliée elle sait néanmoins s’effacer afin de laisser place à de longues parties instrumentales entraînantes portées par des leads sobres bienvenus, donnant envie de partir en randonnée dans les immenses forêts suédoises. Conservant son attractivité et sa simplicité d’écriture cette plage se montre là-encore d’excellente tenue et permet de se préparer à l’arrivée de la reprise (« Total Destruction »). Celle-ci au nom totalement raccord ne va laisser aucun survivant, vu que ça va tabasser quasiment en continu via un Thrash pur et dur joué à cent à l’heure. Si le passage central voit l’apparition d’un moment plus lent et écrasant pour permettre de reprendre ses esprits, le reste va défourailler sévère de façon primaire tout en donnant l’impression d’avoir été répété et enregistré dans la foulée.
Autant dire qu’on ne peut pas faire la fine bouche car ce qui est proposé est largement à la hauteur des attentes, même si l’on sait maintenant qu’il n’y aura hélas pas de suite sous cette dénomination. Hargneux, sale et méchant le quartet sera passé tel une météorite au sein de la sphère Metal avec sa musique directe et sans prétention, qui sent la bière et la sueur (loin des productions aseptisées d’aujourd’hui), et qui nous renvoie immédiatement vers les œuvres créatrices des grands anciens. A voir maintenant ce que feront chacun des musiciens au sein de leurs nombreux projets parallèles, mais ce qui est sûr c’est que ces vingt-trois ultimes minutes à l’énergie impressionnante aideront à mieux faire passer la pilule de cette triste mise aux arrêts que l’on regrette déjà.
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