Depressed - Beyond The Putrid Fiction
Chronique
Depressed Beyond The Putrid Fiction
On ne le répètera jamais assez mais il est important de garder la foi et la motivation en toutes circonstances, car malgré les obstacles et les difficultés la persévérance finit toujours par payer. Parmi les nombreux exemples disponibles celui du chanteur Giovani Venttura est presque un modèle du genre, tant depuis des années son projet a enchaîné les périodes chaotiques avant d’enfin apparaître au grand jour, et d’être mis en avant. En effet bien que n’étant connu que d’une poignée d’adeptes DEPRESSED n’est pourtant pas un nouveau venu au sein de la pléthorique scène Brésilienne, vu qu’il a été fondé à São Paulo en 1998. Cependant après avoir juste eu le temps de sortir une démo l’année suivante le combo se séparait quelques mois plus tard, avant de revenir après douze ans de sommeil. Si le frontman relançait la machine en 2012 (avec une équipe totalement renouvelée à ses côtés), il fallait encore un peu attendre pour qu’enfin ce premier album voit le jour, et qu’un second split n’intervienne dans la foulée. Heureusement cette deuxième mise à l’arrêt fut beaucoup plus courte que la précédente vu que la réactivation a eu lieu l’année dernière (mais avec là-encore un changement massif de personnel). On espère en tout cas que ce retour aux affaires durera plus longtemps que la dernière fois tant ce long-format montre d’excellentes choses, et même s’il comporte quelques imperfections il aurait été dommage qu’il ne soit jamais diffusé auprès du plus grand nombre. Bien que ne cherchant pas à révolutionner le Death-Metal le quintet va pendant presque trois quart-d’heure nous renvoyer aux grandes heures de NEPHASTH et MALEVOLENT CREATION, et nous faire profiter d’un bon dans le passé plus qu’agréable et appréciable.
D’entrée on s’aperçoit avec « Beyond The Putrid Fiction » que celui-ci a cependant suffisamment d’atouts pour faire passer un bon moment, car il joue intelligemment sur l’équilibre des forces en présence entre parties blastées et ultra-rapides d’un côté, et de l’autre des passages plus lents et mid-tempo. Très classique dans l’exécution on s’aperçoit immédiatement du côté rétro du son des Paulistes, tant cela nous ramène aux années 90 et à la Floride, pour un rendu d’une efficacité redoutable qui donne envie de remuer la nuque comme il faut. Car à l’instar de cette compo le reste de cet opus possède une accroche et un groove imparables, liés notamment par un batteur au jeu précis et groovesque (qui n’est pas sans rappeler celui de Dave Culross), ainsi que par des solos nombreux dont la fluidité et le côté mélodique vont rehausser le niveau de parties rythmiques classiques mais efficaces. D’ailleurs au niveau du schéma d’écriture les gars ne se sont pas compliqués la vie en reprenant plus ou moins la même formule entre brutalité exacerbée et moments remuants plus lourds en mode brise-nuques, que l’on retrouve sur les excellents « Delight In Pain », « Unholy Conveant » ou encore « Cease And Decease ». Cependant quand ceux-ci montrent une facette plus directe et radicale ils restent là-encore parfaitement cohérents et accrocheurs, il suffit d’écouter les radicaux « Blame It On Hate » et « Descending Into Madness » pour s’en apercevoir, vu qu’ici la vitesse est mise à l’honneur et ne ralentit qu’en de courtes occasions.
Sans tomber dans la redite l’ensemble est donc suffisamment bien écrit pour éviter ce genre de défaut, même si quelques erreurs de parcours interviennent ici et là, notamment à cause d’une durée totale excessive. Car au fur et à mesure de l’avancée de l’écoute on s’aperçoit d’une certaine routine et d’une écriture moins affûtée, comme avec « Mandatory Coexistence » qui traîne trop en longueur et a du mal à se finir, ou bien encore avec la doublette « Thy Fragment Of Light »/« Cult Of Treason » monotone et répétitive, qui n’amène finalement rien de plus à un disque qui n’avait pas besoin de ce remplissage inutile.
Amputé de ces trois réalisations il aurait gagné en puissance et en densité, au lieu de cela il s’essouffle progressivement dans sa seconde moitié faisant ainsi légèrement diminuer l’attention. Mais bon il ne faut pas faire la fine bouche car le plus gros de cet enregistrement reste largement à la hauteur et n’a pas à rougir face à certains cadors du Metal de la mort. Même si elle n’est pas aussi radicale que ses compatriotes de KRISIUN et REBAELLIUN l’entité possède en son sein des arguments plus qu’intéressants et prometteurs pour le futur, et réussi enfin son envol après toutes les galères endurées. Comme quoi "Tout vient à point à qui sait attendre", le dicton est ici parfaitement en raccord avec ce qu’elle a vécu précédemment en espérant désormais qu’elle trouve une stabilité qui lui a tant manqué et qui a bien failli avoir sa peau définitivement.
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