Alors que le groupe Néo-Zélandais vient de sortir sur Osmose sont deuxième album intitulé
The Grand Tormentor, revenons si vous le voulez bien sur leur précédent méfait, l'affreux et repoussant
Beheaded Ouroboros. Sorti en 2010 sur le label Irlandais Invictus Productions, ce premier album fait donc suite à la compilation
Curses Of Annihilation, un disque regroupant les deux premières démos de Witchrist. Ainsi, si vous n'êtes pas familier avec la musique des Néo-Zélandais, je vous invite donc à vous tourner dans un premier temps vers cette précédente chronique.
Pour les autres, ceux qui ont déjà posé leurs oreilles sur la musique noire et haineuse de Witchrist, les titres de
Beheaded Ouroboros s'inscrivent dans la parfaite continuité de ceux déjà proposés par le groupe. A savoir un Death Metal obscure et boueux d'une rare densité. Car Witchrist, comme l'essentiel des groupes issus de cette nouvelle scène Néo-Zélandaise, se plait à jouer sur le caractère hermétique et aliénant de sa musique. Ne cherchez donc pas une once de finesse chez Witchrist qui prend plaisir à rendre l'auditeur totalement schizophrène par le biais d'une production étouffante et moite qui n'a de cesse de vous écraser et de vous faire mordre la poussière, mais grâce aussi à des cris aliénants et complètement dérangés, des guitares sournoises et vicieuses totalement dénuées de mélodie et bien sur des ambiances tout sauf sympathiques et chaleureuses...
L'album débute avec le redoutable "Sorcerer Of Lightning", un long titre de plus de huit minutes qui fait froid dans le dos. Cris et growls primaires viennent se mêler à des cloches lointaines avant l'arrivée d'un riff lourd et sinistre accompagné d'une batterie tout aussi écrasante. Puis le rythme s'intensifie légèrement tout en restant relativement lent. Ainsi, pendant tout ce temps, Witchrist nous entraîne dans les méandres de sa propre folie, accélérant et ralentissant la cadence au gré de ses envies perfides, alternant les vocalises entre cris extatiques et growls profonds et bestiales. Fou.
L'aspect foutraque et boueux reprend le dessus lorsque le groupe se décide à passer la seconde avec un tryptique pas piqué des hannetons. L'enchaînement "Devour The Flesh", "Temple Of War" et "Adoration Of Black Messiah" fait mal au crâne. On retrouve le Witchrist primaire et malsain de
"Curses Of Annihilation" dont la musique est faite de riffs sourds et poisseux, de growls plaintifs et lointains, de plans rythmiques presque bordéliques restés bloqués sur les mêmes BPM. Le tout est une fois de plus servit par une production volontairement opaque qui fait la part belle à la batterie, plaçant les guitares légèrement en retrait en appliquant également pas mal d'effets sur les voix pour leur donner de l'espace et du mouvement. Un choix intéressant mais comme toujours pas forcément évident à appréhender.
On constatera cependant que Witchrist tente de s'extirper légèrement de la recette qu'il a appliqué jusque là, notamment en privilégiant des rythmes mid-tempo qui n'hésitent pas à lorgner sur le Doom. Je vous parlais en début de chronique du très bon "Sorcerer Of Lightning". Il faut y ajouter le très hypnotique "The Cauldron" et ses rythmes lancinants ou encore l'excellent "Judgement And Torment" qui vient conclure cet album en jouant sur cette dualité Doom/Death foutraque. Pour le reste, il n'est pas rare de trouver des breaks bien lourds comme sur "Devour The Flesh" à 0:55, "Adoration Of Black Messiah" à 3:17, "Shrine Of Skulls" à 1:14... Des sonorités Doom totalement assumées et que l'on devrait également retrouver sur le nouvel album.
En attendant, si je n'ai rien à reprocher à ce premier album, on regrettera tout de même de voir que Witchrist nous ressert encore certains titres déjà présents sur
Curses Of Annihilation. Ainsi, sur les huit titres qui composent ce
Beheaded Ouroboros, seuls cinq sont de véritables inédits. En effet, issus de la dernière démo de Witchrist intitulée
Ancient Tombs (parue en 2008), on retrouve une fois encore les titres "Devour The Flesh", "Deathbitch" et "Judgement And Torment". Alors certes, ces trois titres ont été une fois de plus revisités (le tempo semble avoir été ralenti), mais les retrouver sur chaque sortie du groupe depuis maintenant deux ans, ça commence doucement à suffire.
Au final, ce
Beheaded Ouroboros est le signe pour Witchrist d'une légère et discrète évolution. Les Néo-Zélandais ont ainsi réussi à s'extirper de l'ombre de Diocletian dans laquelle il semblait coincé jusque là. Je ne sais pas encore de quoi est fait le nouvel album
The Grand Tormentor mais si les titres sont à l'images de ceux présents sur le split en compagnie de Morbosidad, il y a fort à parier que le groupe se soit rendu légèrement plus accessible. A confirmer. En attendant,
Beheaded Ouroboros demeure une très bonne acquisition pour tous les amateurs de Death Metal à la sauce Néo-Zélandaise.
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