Big Scenic Nowhere - Vision Beyond Horizon
Chronique
Big Scenic Nowhere Vision Beyond Horizon
Autant vous prévenir tout de suite, il va être difficile d’échapper à un minimum de name-dropping dans cette chronique du all star band stoner BIG SCENIC NOWHERE. Fruit de la rencontre entre Bob Balch (allez ça commence ! FU MANCHU) et Gary Arce (YAWNING MAN, à qui l’on doit la fantastique « Catamaran » reprise par KYUSS), « Vision Behind Horizon » est un instantané miraculeux de tout ce qu’on attend d’un bon disque de desert rock ; bonifié par pléthores d’invités bien connus de nos lecteurs (Nick Oliveri, Per Wiberg mais aussi Lisa Alley de THE WELL), ce premier full length fait carton plein à tous les niveaux. Un casting de rêve donc mais surtout un contenu hautement inspiré, le chassé croisé des artistes ne cédant jamais aux sirènes du fourre-tout décérébré.
Plus ou moins burné, parfois évanescent, vaporeux par séquences : « Vision Behind Horizon » porte bien son titre, déclinant chacune des heures d’une traversée en terre inconnue sans Florent Pagny ni Frédéric Lopez. Et si l’on se prend de plein fouet le coup de sirroco « The Paranoid » (l’hommage aux BAD BRAINS façon Tony Reed), c’est pour mieux se laisser surprendre par le cachet mélancolique de bon nombre de compositions (« Tragic Motion Lines », « Hidden Wall »). D’une grande douceur finalement, les 9 titres qui structurent la ballade capitalisent sur de formidables associations vocales (magnifiques Ian Graham et Lisa Alley sur « Then I Was Gone ») et un feeling floydien de plus en plus présent à mesure que l’on avance dans le tracklisting. Passée maître dans l’art de la progression dramatique, la vieille garde stoner ne se contente pas de sortir de bons riffs ; chaque ligne de clavier ou de chant, aussi inspirée soit-elle, est aussitôt suivie d’une autre encore plus savoureuse, preuve s’il en est qu’une desert session de dix minutes sur canapé peut accoucher d’un titre formidable (« Then I Was Gone », encore).
Si l’effort collectif s’avère à ce point abouti, ça tient peut-être à plusieurs facteurs : au genre pratiqué, très propice à l’impro et au brassage des musiciens ; au vécu des intervenants ensuite, tous débarqués avec un morceau, une mélodie ou un riff incasable dans leurs groupes respectifs ; au trio Bob Balch/Gary Arce/Bill Stinson enfin, quasi indissociable sur la plupart des morceaux et garant de la cohésion de l'ensemble. BIG SCENIC NOWHERE, dernier saloon où l’on cause riffs, fuzz et mellotron ? Des membres de ACID KING, BLACK FLAG et SCREAMING TREES rôdent non loin, pour un nouvel album prévu à l’été 2020 Et si vous pensiez vraiment que j’allais conclure une chronique de stoner sans citer le Sab’, branchez vous un peu sur les ondes de la lancinante « Behind The Hidden Wall » à 3:36. On ne croirait pas entendre Ozzy là bas, au loin, hurlant à la mort au sommet d’une colline arpentée par la meute ?
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