John Garcia - John Garcia and The Band Of Gold
Chronique
John Garcia John Garcia and The Band Of Gold
Le John Garcia nouveau est arrivé et c'est de la bonne came qui ne sent pas la banane.
Le John Garcia nouveau, je le comparerais plutôt à une fondue savoyarde, moi. Parce qu'il est bien gras et bien épais de partout, mais plus on s'approche du fonds, et plus il devient épais.
Mais avant de déflorer la pucelle, j'aimerais remettre l'église au centre du village.
Pour ceux d'entre vous qui ne le connaitraient pas, John Garcia est la voix de KYUSS. Le gars est né en 1970. Il a co-fondé le gang qui a donné ses lettres de noblesse au Stoner (non, KYUSS n'a pas "inventé" le Stoner, non KYUSS n'est pas le BLACK SABBATH du Stoner). Il a maintenu le projet à flots, contre vents et marées après les départs de Nick Olivieri (basse), Brant Bjork (batterie). Mais il n'a pas pu sauver KYUSS de l'explosion quand Josh Homme (guitare) est allé fonder QUEENS OF THE STONE AGE dans son coin.
On ne va pas faire d'évidences rétrospectives. A l'époque de KYUSS, les garçons avaient la vingtaine, étaient stone la plupart du temps et ne mesuraient probablement pas que leur groupe allait devenir légendaire.
Après le split de KYUSSS en 1997, John Garcia n'a jamais raccroché. Il a fondé plusieurs formations avec lesquelles il a enregistré un ou plusieurs disques toujours dans le même style et toujours avec leur grain propre.
La plupart des formations de John Garcia sont constitués de musiciens à la réputation au mieux locale. Il n'y a qu'avec VISTA CHINO, son pénultième projet, que John Garcia a retrouvé son ami et complice de KYUSS, Brant Bjork.
Cette remarque sur les line-up ne doit pas être perçue comme une critique. En effet, le point commun à tous les disques de tous les groupes de John Garcia, c'est leur qualité.
Le point le plus cocasse à propos de John Garcia et de ses groupes, c'est que aucune de ces formations n'a splité. Elles sont toutes mises en sommeil et le chanteur les réactive de temps à autre, en général à l'occasion d'une tournée ou d'un festival. En France, on a pu entendre le chanteur avec presque toutes ses formations et notamment la dernière, JOHN GARCIA, le groupe qui porte son nom.
Cette dernière itération de John Garcia a été fondée en 2014 à l'occasion de la sortie d'un album également appelé John Garcia. La version studio de la galette est un album choral sur lequel John Garcia fait intervenir une trentaine de musiciens de session plus ou moins connus. A côté de ses potes pas connus, John Garcia a invité des pointures, notamment Danko Jones, Nick Olivieri ainsi que le guitariste des DOORS, Robby Krieger sur la chanson "Her's Bullet Energy".
John Garcia a construit un groupe de scène pour l'accompagner sur la tournée de ce disque. Comme le courant passait bien, l'idée de pérenniser un groupe pour enregistrer d'autres albums avec une formation qui s'appellerait JOHN GARCIA s'est forgée pendant ces sessions.
Le line-up réuni pour ce dernier opus n'est pas forcément celui que vous avez vu jouer avec John Garcia ici ou là, mais l'idée était de construire un album avec un groupe et pas juste d'enregistrer des chansons avec des musiciens de session.
Entre les deux, le décidément versatile chanteur a sorti The Coyote Who Spoke In Tongues, un album acoustique sur lequel il reprend des classiques de KYUSS en mode unplugged.
Et nous voila rendus à ce 4 janvier 2019 qui voit sortir de terre le dernier né de la famille Garcia, un disque à la sobre pochette rétro et au titre clinquant John Garcia and the Band Of Gold est son titre et les 11 morceaux (un instrumental et dix chansons) vont vous donner des frissons tout partout. Car oui, j'ai une bonne nouvelle pour les amateurs de Desert Rock : c'est de la bonne came.
Dans un genre certes prévisible et très classique, mais drôlement bien maîtrisé et superbement interprété. Avec la cohérence d'ensemble qui faisait défaut sur John Garcia pour la raison que j'ai expliquée, JOHN GARCIA envoie du rêve à pleins tubes.
Il y a dans cet opus une belle tension et un beau gras. Je ne vais pas vous faire le coup du track by track ni découper mes morceaux préférés comme à la boucherie pour mettre en valeur tel bon plan de basse et tel pur solo de gratte. Non, je ne vais pas me prêter à cet exercice chirurgical parce que, ce que j'apprécie par dessus tout dans ce nouveau disque, c'est justement l'écouter in extenso pour d'une part découvrir de nouveaux détails cool à chaque écoute et surtout prendre un énorme pied avec chacune des chansons. Elles sont belles, elles sont grasses, elles avoinent la pouliche.
Les fans de gras qui tâche en auront pour leur argent. Les amateurs de Desert Rock bien poussiereux ne seront pas non plus déçus du voyage. Mais ceux qui seront le plus à la fête, ce sont les fans de John Garcia. Car après un éponyme un peu décousu et un unplugged poussif, le brun John revient plus en forme que jamais. il te balance ces montées dans les aigus qu'on aime tant, il fait naitre en toi des souvenirs des meilleurs moments de sa longue carrière. Surout, il incarne sa musique avec ce chant chaud et dense que tu reconnais aisément.
Il EST John Garcia. Unique. Eternel. Formidable.
| rivax 10 Janvier 2019 - 2093 lectures |
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