Monolord - No Comfort
Chronique
Monolord No Comfort
Ma rencontre avec Monolord date d’Empress Rising, son premier effort longue durée, que j’avais assez modérément apprécié. Vaenir, le suivant, m’inscrivait dans des sentiments proches tant j’ai toujours estimé que les suédois abusaient de la ressemblance avec l’immense Windhand. No Comfort va-t-il rectifier le tir ?
Les accents très stoner, ultra rock, qui ouvrent l’album et The Bastard Son laissent à penser que… non. La soupe est toujours la même, gouleyante, attrayante mais très, très proche, en moins bien, en moins profond, avec un son plus brut, de Windhand. Même la voix, désormais, semble faire preuve de mimétisme. Alors bien entendu, les bon ingrédients des bonnes recettes sont tous réunis : la gratte qui égrène son riff ultra mémorisable, la voix hantée et lointaine, psyché à souhait, la basse ronde comme les fesses d’une gironde et cette batterie mid-tempo un brin possédée. Mais voilà, dès The Bastard Son, la redite fait son œuvre, au-delà même d’ailleurs de l’inspiration Windhand puisque le riff de ce premier titre rappelle de manière troublante celui d’Empress Rising… The Last Leaf enquille sur des bases identiques mais avec une durée plus ramassée ; plus dynamique, ce titre présente un avantage majeur : il offre au combo suédois de basculer vers un stoner plus original, au grain plus fort, avec une basse très mise en avant, qui apporte précisément ce grain très distinct. La voix est plus robotique, plus noyée dans l’écho, plus lointaine encore, ce qui confère une aura différente au morceau, comme ces brefs soli qui aèrent la structure ou qui lui donnent un côté très « velouté », très soyeux en fin de titre.
De manière assez étrange, le groupe choisit néanmoins de briser sa dynamique en plaçant pile à mi-parcours une sorte de… ballade stoner de près de 10 minutes, qui déstabilise. Larvae ralentit considérablement le tempo, la guitare s’affiche en mode aérien, subtile et gracieuse, le chant se fait doux, la basse ronronne et étire ses accords. Le choix d’avoir ainsi placé ce morceau peut se discuter tant, en lui-même, il présente de nombreux atouts (jolies mélodies, son rond et chaud, tempo lent immersif) mais également le risque de trancher peut-être trop abruptement dans la dynamique instaurée par les deux premiers titres. On remarque que No Comfort, le titre final, reprend exactement les mêmes codes, trois morceaux plus loin, pour clore l’album sur une note de désespoir, comme autant de jalons posés sur le chemin de la déchéance. Ses plus de 10 minutes expriment les mêmes sentiments d’abandon, dopé par un minimalisme musical identique.
Entre les deux, Skywards et Alone Together auront repris les commandes de la machine à bœufs, au son d’une gratte hyper 70’ et d’une basse abrasive à souhait. Les futs sont martelés avec l’énergie du désespoir et la patte Windhand est de nouveau très présente, jusque dans les montées en puissance, avant explosion (Skywards et son intro ; la gratte sèche sur l’intro de Alone Together).
Ce nouvel album de Monolord est, comme souvent avec le combo suédois, de qualité. On sait par avance ce qu’on va y trouver et on y trouve ce qu’on vient y chercher. Si la comparaison avec Windhand risque de lui coller à la peau encore quelque temps, certaines évolutions (ces ballades stoner) commencent à démarquer le groupe du gros des troupes.
| Raziel 18 Avril 2020 - 1511 lectures |
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