Monolord - Empress Rising
Chronique
Monolord Empress Rising
Alors là, je vous avoue que tout dépend de vous...
Il y a « stoner » et « stoner », à peu près de la même manière qu'il y a « fumer » et « fumer ». Ouais, pas très original comme parallèle je sais mais plutôt réaliste, en ce qui me concerne. Il y a ceux qui le font comme ça, en plein air de manière plutôt légère et insouciante et qui se délectent de se promener avec tranquillité et de s'imaginer, lévitant quelques centimètres au-dessus du sol, tels des Criss Angel tétrahydrocannabinolisés. À ceux-là, on conseillerait l'écoute de Baroness, Mastodon ou High On Fire...
Et puis, il y a ceux qui sont des tanks. Qui aiment la plante, au point de lui demander si elle voudrait faire le sexe avec eux. Ceux qui violent leurs neurones à coup de bangs pharaoniques. Ceux qui font corps avec le canapé et qui ont peur de la nuit dehors. Ils apprécient la chaleur dans et à l'extérieur de leurs corps. On leur proposera volontiers un assommant sorcier électrique, un Bongripper ou encore un Sleep. Le groupe du jour, nouvellement créé et originaire du pays d'Ibrahimovic (ouais, ouais, c'est l'année de la coupe du monde, j'adapte les gars...) s'inscrit totalement dans cette lignée qui privilégie le potard de basse à fond dans le caisson plutôt que la guitare clean et spatiale. Et perso, c'est ceux-là que je préfère, ceux qui n'ont aucune pitié pour le pauvre auditeur qui a juste à rester là et à prendre sur lui pendant qu'on lui colle claques et décharges.
Monolord avait capté mon attention sur le fameux webzine Cvlt Nation qui a toujours du talent (beaucoup plus pour dénicher des groupes que pour poster des liens Instragram, ceci dit...), avec son titre éponyme : un gros caillou bien mal poli qui traînait ses aspérités sur douze minutes et des brouettes. Malgré sa longueur Siffrediesque et son appétit gargantuesque, le morceau simple mais bien construit faisait l'effet d'une bombe de lourdeur. Je n'avais pas vu une production si massive depuis le « Dopethrone » de ceux-dont-on-doit-absolument-prononcer-le-nom...
Non, bon je ne vais pas dire qu'il « fait chaud et que c'est la saison pour écouter ça ». C'est vrai, mais tout le monde le dit dans chaque chronique. Ce qu'il est intéressant de constater par contre c'est la linéarité qui régit cette production. Tout s'enchaîne et s'enfile au même tempo, avec la diversité du dernier album de Christophe Maé. Dis comme ça, on pense automatiquement « défaut » mais ce serait une erreur. Cette non-variation est la clef de l'ambiance que pose le disque. De temps en temps, sur des gros riffs présents dans chacun des titres qui forment la galette, le son se fera fatalement plus gras et étouffant. Il sera aussi couplé à la voix déformée, tournoyante et lointaine du chanteur. D'un autre côté, le groupe réduira l'oppression sur quelques instants disséminés ça et là (par exemple sur le final d' « Icon ») grâce à quelques arrangements simples mais toujours très bien exécutés et composés. Ceci dit, on peut concevoir que l'album s'enquille difficilement au début, la faute sans doute à ces subtilités non-apparentes mais essentielles à la compréhension de la chose.
Après ça, c'est l'autoroute du bonheur, il suffit de se laisser aller., doigts de pied en éventails, Manhattan dans main droite, frappe sur la table et roulée dans la main gauche. Vous pouvez rajouter le Tour de France, si ça vous distrait. Monolord sera le compagnon doré de votre été au bord des lacs, dans les voitures embouteillées sur l'A6 ou simplement en train d'essayer de pulvériser votre record à Zuma dans un long moment de paresse nocturne estivale. Oui, en fait je n'ai pas résisté à l'appel de la saison. Mais merde, c'est vrai. Et puis je suis tout le monde et nous sommes dans « n'importe quelle chronique ». Monolord signe un disque basique voire même très con mais terriblement efficace et ça mon bon monsieur, ça n'a pas de prix. « Mono » est finalement un terme qui sied si bien à la formation que nous ne sommes pas étonnés de le retrouver dans le patronyme de l'entité. Tout simplement noir, tout simplement stone. Une sortie à réserver tout de même aux adeptes du gros son qui tâche et qui a oublié de réfléchir.
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