Vomit Forth - Northeastern Deprivation
Chronique
Vomit Forth Northeastern Deprivation (Compil.)
Ça fait longtemps que je ne vous avais pas parlé d’un groupe signé sur Maggot Stomp Records. Un mois, un mois et demi tout au plus... Label californien particulièrement actif et suivi de près par des dizaines de metalheads en quête de nouveautés plus ou moins confidentielles à se glisser sous la dent, j’en suis donc encore à essayer de rattraper mon retard après qu’il a enchainé les sorties ces dernières semaines (200 Stab Wounds, Disembowel, Infestment, le nouveau EP de Fluids annoncé pour début mai...). On va donc aujourd’hui s’intéresser au cas des Américains de Vomit Forth.
Originaire du Connecticut, le groupe compte depuis 2018 trois sorties à son actif. La dernière en date est un EP deux titres autoproduit sorti sur Bandcamp en janvier 2019. Intitulé Northeastern Deprivation, celui-ci nous est également proposé par Maggot Stomp sous la forme d’une compilation regroupant au delà de ces deux titres, les morceaux du EP Inherit Laceration et de la démo éponyme sortis tous les deux en 2018. Neuf titres pour une durée contenue d’un tout petit peu plus de vingt minutes. Un format idéal pour découvrir le Death Metal de ces Américains plutôt versés dans une lecture assez brutale du genre.
Compilation oblige, on note évidemment de légères différences de son entre chacune des trois sorties. Les moyens mis à disposition de Vomit Forth n’étant bien évidemment pas les mêmes que dans les années 80, il n’y a là rien de rédhibitoire mais ces nuances, même subtiles, ne sont pas sans se faire entendre malgré tout (production moins dense et compact pour les morceaux les plus anciens, son de guitare systématiquement différent entre chaque sortie). De ce côté là il n’y a donc pas vraiment d’homogénéité (comme n’importe quelle compilation en fait) mais au moins cela permet de savoir où on en est chronologiquement parlant et, encore une fois, cela n’est en aucun cas un handicap puisque dans l’ensemble le travail de production apporte aux compositions de Vomit Forth ce qu’il faut de puissance et de caractère (on appréciera par exemple cette caisse claire à la Defeated Sanity sur les titres de la démo, ces guitares globalement très abrasives ou cette atmosphère Brutal Death des années 90/00 loin d’être désagréable).
Comme évoqué un peu plus haut, les Américains pratiquent un Death Metal relativement brutal dont l’une des qualités essentielles est d’aller droit au but. Avec des titres tournant pour la plupart aux alentours des deux minutes, Vomit Forth ne s’embarrasse effectivement d’aucune fioriture, tapant là où ça fait mal à coups de blasts punitifs, tchouka-tchouka entrainants et autres riffs nerveux histoire de couper court à toutes protestations inutiles (on saura en effet apprécier ces moments menés tête baissée comme sur "Immortal Disseverance" et son début en fanfare, "Pillar Of Rot" à 1:09, "Inherent Laceration" à 0:20, "Entanglement" à 0:33, "Rites Of Suffering" à 1:17, "Torn Open" à 0:48 et ainsi de suite). Un choix plutôt bien vu qui va ainsi permettre de ne jamais trouver le temps long en dépit d’une formule qui clairement ne respire pas la grande intelligence.
En effet, si Vomit Forth ne fait pas semblant lorsqu’il se met à accélérer la cadence, il se révèle également très à l’aise quand il s’agit de ralentir le tempo afin d’y glisser quelques séquences pleines de groove. Un groove vicieux et un brin pataud ("Immortal Disseverance" à 0:49, "Pillar Of Rot" à 1:25, "Inherent Laceration" à 0:46, les premières mesures de "Entanglement" ainsi qu’à 1:36, "Rites Of Suffering" à 1:46, etc) qui rappelle notamment la scène new-yorkaise (Suffocation, Internal Bleeding, Pyrexia, Dehumanized...) et en fera chalouper plus d’un. Ces ralentissement vous feront également perdre quelques neurones au passage mais comment résister à de tels moments qui sont de véritables invitations à la bagarre ?
Relativement homogène en dépit de quelques nuances davantage liées aux différences de production qu’à une quelconque variation de style (même si on trouve un sens de la mélodie plus développé sur les morceaux les plus récents à l'image de ces leads présents sur "Immortal Disseverance" et "Pillar Of Rot"), cette compilation s’avère idéale pour faire connaissance avec le Brutal Death à l'ancienne de Vomit Forth. Certes, il n’y a encore une fois rien de très original dans ce que proposent les Américains mais ce n’est pas ici une raison valable pour bouder son plaisir, bien au contraire. Car outre l’efficacité indiscutable de ces moments où les attaques se font le plus soutenues, on appréciera également ce groove irrésistible ainsi que ce sens aiguisé de la concision qui donne à la musique du groupe un côté bref et catchy.
| AxGxB 1 Mai 2020 - 789 lectures |
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