Trio new-yorkais formé vraisemblablement en 2020 (même si j’ai un léger doute étant donné que cette première démo a été enregistrée en janvier dernier), Gravesend a sorti ce mois-ci sa toute première démo via le très discret label Stygian Black Hand (Hulder, Antichrist Siege Machine, Plague, Spite, Këkht Aräkh...). Et ce sera tout pour ce qui est des présentations puisqu’à l’exception des initiales des trois membres du groupe, ce sont les seules informations dont on dispose à ce jour.
Intitulée
Preparations For Human Disposal cette démo parue notamment au format cassette a été enregistrée et mixée par Nolan Voss (Anicon, Belus, Blood Incantation...) et masterisée par Brad Boatright (Audiosiege Studio). Un savoir-faire indéniable au service d’une production abrasive et particulièrement conquérante.
Il faut dire que Gravesend n’est pas là pour amuser la galerie. On le sentait déjà venir avec cet artwork en noir et blanc, ce logo acéré et agressif et ces morceaux de grillage servant de cadre ici et là mais cela se confirme dès les premières notes de "Tombstone Vandalism", une introduction au synthétiseur particulièrement anxiogène avec ces samples en arrière-plan et ces sonorités angoissantes façon film d’horreur des années 80. D’ailleurs l’usage de ces sonorités synthétiques ne va pas se limiter à cette seule introduction ni même à la conclusion de "End Of The Line" (qui reprend d’ailleurs le thème de "Tombstone Vandalism") puisqu’en plus de ces voix fantomatiques servi sur "From Rikers To The Grave", elles vont aussi permettre à Gravesend de poser un interlude ("Scurrying") à seulement quelques minutes de la fin. Il règne ainsi à l’écoute de
Preparations For Human Disposal une atmosphère de fin du monde particulièrement menaçante.
Une ambiance que vont très bien cultiver les quelques titres dispensés durant ces quatorze minutes apocalyptiques. Sans grande originalité (on pense effectivement beaucoup à des groupes comme Diocletian, Warpvomit, Crurifragium, Eggs Of Gomorrh, Antichrist Siege Machine, Caveman Cult, Revenge...) mais avec cependant beaucoup d’efficacité, le trio new-yorkais va ainsi se charger de faire transpirer l’auditeur sans jamais vraiment relâcher la pression. Certes, l’attaque est de courte durée (moins de quinze minutes) mais la virulence du propos est telle que la déflagration n’en est que plus jouissive.
Pourtant, Gravesend n’est pas le groupe le plus radical qui soit. En effet, le trio n’est pas sans apporter de la nuance à son propos à l’aide de séquences mid-tempo écrasantes (les quarante premières secondes de "Rats Among Us", "Verrazzano Floater") ou bien de courts passages au groove martial et totalitaire
("Methods Of Human Disposal" à 1:11, "Scum Breeds Scum" à 0:50, l’entame de "From Rikers To The Grave" et "End Of The Line"). Une approche plus subtile qui n’y paraît de prime abord (même s’il faut bien se dire que ça reste du Black Metal tout ce qu’il y a de plus bas du front) et qui offre ainsi aux compositions des Américains un minimum de relief dans un genre extrêmement balisé et peu enclin à l’originalité.
Le reste du temps, comme suggéré un peu plus haut, Gravesend va le passer à tout détruire à coups de riffs éclairs, de blasts punitifs et de hurlements pour le moins vindicatifs. Une démonstration de force en bonne et due forme qui tape là où ça fait mal et qui donne tout simplement envie de tout casser autour de soit. En effet, difficile de ne pas péter un plomb sur des titres comme
"Methods Of Human Disposal" ou des séquences comme celles que l’on peut trouver sur "Scum Breeds Scum" à 1:09, "From Rikers To The Grave" à 0:37 ou l’entame de "End Of The Line".
Nouveau venu dans ce petit monde élitiste qu’est celui du Black Metal bestial et sauvage dans lequel évoluent notamment les formations évoquées plus haut, Gravesend fait preuve ici de très bonnes dispositions en la matière. De la production aux compositions en passant par l’exécution de ces dernières, les Américains n’ont pas à rougir de quoi que ce soit et tiennent haut la main la comparaison face à ces groupes impitoyables. Reste maintenant à savoir si les new-yorkais seront capables de donner suite à cette très bonne première démo. En attendant, si vous avez besoin d’une bande-son pour accompagner vos séances de musculation ou casser quelques murs à la maison, Gravesend se fera un plaisir de vous accompagner pendant ce petit quart d’heure musclé.
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