Pour ceux qui ne suivent pas et pour les quelques retardataires du fond, je vous rappelle que Vaal est un one-man band néerlandais dans lequel officie très justement sieur Vaal. Déjà bien occupé avec ses autres projets que sont Ravenzang et Old Tower, celui-ci a néanmoins trouvé le temps de donner en fin d’année dernière une suite au fort sympathique
Geesten Van De Verlorenen. Intitulé
Visioen Van Het Verborgen Land, ce nouvel album paru en novembre dernier via New Era Productions aurait pu se contenter de marcher dans les pas de son prédécesseur (ce qu’il fait, d’une certaine manière) sauf que son géniteur en a décidé autrement...
En effet, une seule écoute suffit à se rendre compte que Vaal n’a pas voulu reproduire à l’identique ce qui avait été fait précédemment avec
Geesten Van De Verlorenen. Cela se traduit notamment par un choix de production bien moins clivant que par le passé. Le Néerlandais a ainsi laissé de côté l’aspect particulièrement rachitique, abrasif et lointain de son premier album pour quelque chose de moins marqué et cela sans pour autant perdre en caractère et en authenticité. Le son, toujours relativement dépouillé, se veut tout de même plus équilibré mais aussi plus flatteur avec des guitares moins faméliques, un chant plus en avant et une production globalement plus facile à appréhender. Un choix qui semble faire sens puisque sans verser dans l’opéra-comique façon Dimmu Borgir, il fallait bien cela pour répondre aux nouvelles aspirations mélodico-atmosphériques de Vaal.
Car effectivement, l'autre grande nouveauté de ce nouvel album est le nombre d’interludes instrumentaux (quatre sur un total de huit nouvelles compositions) que l’on va y trouver. Ces derniers font pour l’essentiel la part belle aux synthétiseurs et autres samples (à l’exception cependant de "Zielentocht") ce qui en soit n’a rien de surprenant quand on connait les prédispositions de Vaal en matière de musique d’ambiance (Old Tower est un projet orienté Dungeon Synth). Quoiqu’il en soit, ce parti pris donne à ce deuxième album des allures de EP puisque l’auditeur n’aura ici que quatre nouveaux morceaux typiquement Black Metal à se mettre sous la dent. C’est peu et au final assez frustrant même si la durée de ces séquences reste pour le moins modérée (entre deux et quatre minutes).
Pour le reste, Vaal continue ses pérégrinations en ces terres Black Metal arides et désolées avec une musique dont les passages soutenus ont été cette fois-ci revus à la baisse. Non pas en termes d’intensité mais plutôt en termes de simple représentation puisque le one-man band alterne désormais beaucoup plus équitablement les séquences volontaires menées bon train à coups de tchouka-tchouka et autres rythmiques Punk entraînantes mais également répétitives et les passages tout simplement plus modérés. Un choix qui renforce encore davantage le côté atmosphérique de
Visioen Van Het Verborgen Land d’autant plus que les claviers sont toujours de la partie. Vaal va ainsi user à nouveau de ces nappes mélodiques et fantomatiques qui vont servir à habiller plus ou moins discrètement l’espace sonore et à nourrir une espèce d’atmosphère brumeuse et médiévale à l’image de ce château d’un autre âge juché sur ce versant montagneux boisé et enneigé. Bref, si l’influence des premiers Burzum était déjà assez évidentes sur le premier album de Vaal, elle l’est encore un peu plus aujourd'hui.
Mieux produit ou en tout cas plus facile à appréhender et surtout beaucoup plus aéré et aérien,
Visioen Van Het Verborgen Land se distingue très nettement de son prédécesseur tout en empruntant pourtant le même chemin, celui d’un Black Metal rudimentaire à l’esprit résolument encré dans les années 90. Là encore Vaal ne révolutionne rien mais le voyage n’en reste pas moins prenant et évocateur. Seule petite ombre au tableau, le ratio de plages instrumentales identique à celui de titres purement Black Metal. Dans les faits ce n’est pas vraiment gênant puisque comme on l’a vu ces interludes restent relativement courts mais, au regard de la durée contenue de l’album (trente-trois minutes), j’aurai quand même préféré pouvoir me mettre un peu plus de ces titres dits "Black Metal" dans les oreilles. Enfin bon, ne boudons pas notre plaisir, la formule proposée par Vaal fonctionne toujours très et ce deuxième album, bien que différent, se laisse apprécier avec beaucoup de plaisir.
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