Escuela Grind - Indoctrination
Chronique
Escuela Grind Indoctrination
Escuela Grind se forme en 2016, sans sa particule "Grind", qui n'apparaîtra qu'après la sortie de deux splits et de l'EP "Non Serviam" (décidément...). Des réalisations fofolles, diablement efficaces à défaut d'être personnelles, mais qui respectaient scrupuleusement le cahier des charges Grindcore - un seul mot d'ordre, aligner les branlées. Une discographie, et un groupe que j'ai découvert sur le tard, probablement comme toi, qui lis ces quelques lignes, mais qui m'a fait belle impression. Il aura fallu attendre quelques années pour que le projet mené par la furieuse Katerina Economou sorte son premier long-format, entre deux nouveaux EPs aux titres délicieusement débiles. Malgré sa pochette franchement moche, et ses défauts qui ne manquent pas de me faire tiquer à chacune de mes écoutes, "Indoctrination", distribué par To Live a Lie et RSR, possède de sacrés instants de bravoure pour qui goûte son Grindcore quand il est lapidaire.
Justement, quitte à passer pour un sévère, attaquons cet obus par son versant le moins agréable. La branlée aurait pu tutoyer ce que le genre peut offrir de meilleur, si elle n'avait pas tant souffert de ce son de batterie. Qu'est ce que c'est que cette caisse claire en plastique chinois, dont les claquements abrutissants ruinent les plus belles accélérations des compositions ? Est-ce que le sondier a oublié de baisser le gain ? D'autant que Jesse Fuentes est loin d'être un manchot - même s'il n'est pas toujours très carré. Déboîtant son kit avec la rage d'un épileptique qui aurait oublié son Trileptal, son énergie débordante prend malheureusement un peu trop de place dans le mix, éclipsant ses petits copains, pourtant loin d'être à la traîne. Le duo Kris et Jason, responsables des cordes, dispensent des riffs qui sentent bon l'essence, entre grandes envolées empruntées au Crust et saccades dignes du pedigree des grands noms de la Powerviolence. Sans parler, évidemment, de la terrifiante frontwoman, qui brûle littéralement les planches. Chant rauque, saillies avinées, hurlements rageurs, tout y est. Pour notre plus grand plaisir.
De la pinaille ? Disons qu'à force de m'enfiler des disques de Grindcore par palettes entières, et malgré mon caractère très conciliant, même avec les pires merdes, il y a des choses qui finissent par m'agacer. C'est une impression de gâchis qui prédomine à l'écoute de cet "Indoctrination" : un simple engrenage un peu grippé peut compromettre le fonctionnement d'une mécanique pourtant redoutable de précision.
D'autant plus dommage qu' "Indoctrination" l'est, "redoutable". Incontestablement. Si l'on omet l'interlude un peu cheap à base de saxophone imité à la bouche, et l'outro qui tire franchement trop en longueur, les 17 titres de l'opus feront passer un excellent moment aux amateurs de violence débridée. Escuela Grind n'est que furie maîtrisée, aux assauts de blast-beats qui tapissent les tympans succèdent des parties mid-tempo en forme de carpet bombing, couronnés de chants en chœur parfaitement crétins, mais Ô combien fédérateurs - taillés pour la scène, en somme. On tabasse, on scande, c'est politiquement engagé sans trop sombrer dans le manichéen (ACxDC, on vous voit), ça respire l'authenticité, et la sincérité, bref, tout ce que l'on peut espérer d'un (bon) album du genre. S'il aurait définitivement gagné à être un poil raccourci, et surtout, à gagner en lisibilité en reprenant ce son de batterie infâme, "Indoctrination" reste un disque plutôt réussi, une belle petite trempe dans les règles de l'art. Et il aura eu le mérite de me faire découvrir un groupe à suivre, que j'espère bien, tôt ou tard, croiser sur les planches en Europe.
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