Reaper - The Atonality Of Flesh
Chronique
Reaper The Atonality Of Flesh
On prend les mêmes et on recommence, tel semble être le crédo pour le duo suédois qui avait déboulé en force il y’a presque un an et demi avec le furibard
« Unholy Nordic Noise », bourré de puissance et d’énergie et qui malgré sa courte durée laissait l’auditeur sur les rotules. Rien n’a changé en effet sur le fond comme la forme, on ne sait toujours rien sur l’identité du binôme qui est toujours entre les mains du label Allemand et recycle avec facilité les mêmes éléments que précédemment, à savoir un Black Metal ultra-speedé totalement rétro et primitif… bref le genre de musique qui ne s’embarrasse pas de futilités et n’est pas là pour faire dans la dentelle. Car à l’instar de son prédécesseur ce nouveau cru va sentir bon les vieux disques de VENOM, BATHORY et CELTIC FROST, de par une rythmique endiablée qui ne ralentit pratiquement jamais et un son cradingue où la reverb’ est de mise, chose qui va exploser aux oreilles d’entrée via le redoutable « Dogs Of The Crumbled Firmament », qui ne laisse pas de temps à la réflexion.
On est en effet plongé directement dans le bain de cette furia sonore à la dynamique continue portée par un batteur que l’on pourrait croire dopé aux amphétamines, et par un riffing épuré agressif au possible qui ajoutent tous les deux à ce côté primal. Tout ceci bien que se ressemblant énormément sur la longueur ne va être nullement un problème tant les gars arrivent à légèrement diversifier leur jeu afin d’éviter de tomber dans la redondance, tout en ne s’éternisant pas sur la longueur. Car à une exception près chacune des compos va osciller entre deux et trois minutes trente secondes, ce qui permet de garder la force nécessaire sans avoir le temps de devenir linéaire (ce qui n’est jamais simple quand on évolue dans un style pareil), que ce soit via le Punk et entraînant « The Sweetness Of The Wound » ou le foutraque « Come Nature, Come Cruelty, Come Death », aux légers accents mid-tempo et au solo déglingué. Si un court interlude (« Nightgaunts ») aux arpèges doux et sombres permet de souffler, la suite va reprendre sa cavalcade infernale que ce soit avec l’enlevé « Raid The Heavens » qui sent bon le EXCITER avec Dan Beehler, ou encore avec le bordélique mais maîtrisé « Architecture Of The Flame » qui bourrine encore plus fort sans jamais lever le pied.
Si ça va encore miser sur la vitesse et la pédale d’accélération à rallonge via les aussi réussis « Me, You And The Juices Of Death » et surtout le punkisant « Thru With You » ronronnant et couillu, les deux compères vont ralentir nettement l’allure sur l’étonnant « Rise Epimetheus » beaucoup plus glauque et sombre. Ici on se retrouve dans le contre-pied total de ce qui a été entendu jusque-là, vu que le tempo est totalement bridé et lorgne sans vergogne vers le Doom le plus écrasant et poisseux, aidé en cela par un chant totalement possédé, qui font donc une compo totalement à part sur cet opus, mais tout aussi réussie, montrant que les mecs savent être aussi crédibles quand ils s’alourdissent que quand ils rallongent la durée de leurs plages. En effet avec « Piss, Bile And Violence » (et ses six minutes au compteur) ceux-ci nous proposent plus de temps pour apprécier le retour des uppercuts et différents crochets tant ça ne débande pas un instant (et où se greffe plusieurs leads afin d’éviter l’écueil de la monotonie). Si tout cela passe bien on sent quand même une certaine limite d’écriture, et autant sur un seul titre par disque ça passe très bien autant avec plus le constat serait sans doute différent.
Si le tout donne la sensation d’être pratiquement identique en continu (comme pour la précédente livraison) cela fait cependant tellement du bien par où ça passe qu’on s’en fout totalement, et ce même si ce deuxième chapitre n’a peut-être tout à fait la même folie que le premier (cela n’est néanmoins pas un problème). Faisant faire un voyage bénéfique dans les années 80 on y trouvera sans peine la satisfaction de se vider la tête complètement et de mettre ses neurones et son cerveau en repos intégral durant un peu plus d’une demi-heure, ce qui en ses temps de délire sanitaire et de paranoïa hygiéniste est plus qu’agréable, voire même indispensable, que ce soit pour les oreilles délicates comme les plus abîmées.
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