Hellsword - Cold Is The Grave
Chronique
Hellsword Cold Is The Grave
Régulièrement surnommée la "Suisse des Balkans" la Slovénie n’a en revanche pas la même importance sur la scène Metal que sa "cousine" helvétique, tant celle-ci est relativement peu importante et surtout quasiment inconnue par chez nous. Néanmoins les choses sont doucement en train de changer et c’est tant mieux vu que quelques noms intéressants émergent de l’underground local, et notamment les vieux briscards d’HELLSWORD qui sortent enfin leur premier album… douze ans après leur création et sept après leur précédente livraison sous la forme d’un Ep. Bien que le trio soit resté stable depuis ses débuts on ne peut pas dire qu’il ait été effectivement très prolifique, même s’il a bien fait de prendre son temps pour pondre cet opus tant celui-ci va se révéler être très agréable tout en rendant un hommage sincère et appuyé à nombre de vétérans du Black/Thrash joué à fond les ballons. Car durant un peu plus de quarante minutes les slovènes vont embarquer l’auditeur dans un voyage régressif et bas du front (à la production rugueuse et naturelle), où règne l’ombre des vieux VENOM et BATHORY, ainsi que de NIFELHEIM et d’un soupçon de DESTRÖYER 666… autant dire que les amateurs de subtilité et finesse pourront facilement passer leur chemin. Les autres au contraire y trouveront aisément leur compte tant la musique des trois acolytes va maintenir une cadence élevée de façon quasiment continue, aidée en cela par une écriture certes simplissime mais très redoutable même si l’on va avoir régulièrement la sensation qu’ils recyclent à l’infini leurs mêmes plans et riffs.
Cependant tout cela ne va avoir aucun impact sur l’accroche de cette galette tant ces ambiances chaotiques et volcaniques vont largement faire oublier ces défauts, car dès les premières secondes de « Cold Is The Grave » on est totalement happé par cette vitesse de folie, ces notes de guitare reprises en boucle et ce chant possédé par le diable. Ne ralentissant qu’un court moment (afin de laisser le soin au mid-tempo de s’exprimer et de permettre à l’ensemble de respirer un peu), le reste du temps est un défilé continu de hargne joué à cent à l’heure qui ne va pas chercher plus loin que de faire le plus de victimes sur son passage. Si tout cela est déjà particulièrement efficace la suite va l’être tout autant et d’abord via la doublette « Call Of The Sepulchre »/« Satan, Death And Fear » qui trouve le moyen d’être encore plus dépouillée, tant c’est rudimentaire à outrance mais sans jamais ralentir la garde via des accents Punk plus affirmés et une envie furieuse de headbanging. Si ces deux compositions donnent le ressenti légitime d’être un copier-coller on ne va pas leur en tenir rigueur, tant la fougue immédiate et la simplicité de l’ensemble permet de mettre le cerveau en veille et de servir de défouloir général, un constat global qui sied parfaitement à cette homogénéité globale.
Car hormis peut-être le moins inspiré et générique « Chains Of Mortality » (et encore c’est franchement pour chipoter), jamais on n’est pris de bâillements ou par l’ennui tant l’ensemble passe en permanence comme une lettre à la poste, et ce même quand les mecs osent lever le pied comme avec « Cursed Blood ». Point d’explosivité ici ni de chance d’être flashé par un radar car ça se fait plus lourd et rampant sans pour autant y perdre en intérêt, vu que l’accent est ici mis sur des relents Heavy forts sympathiques et qui passent très bien les écoutes successives. S’il montre une facette différente du reste le résultat n’en reste pas moins cohérent et agréable, prouvant que les gars savent aussi être à l’aise quand ils ralentissent l’allure, même s’ils n’ont pas voulu en abuser vu que cette plage plus massive sera la seule de ce long-format - le reste repartant sur les mêmes bases que précédemment (celle où la pédale de frein est inconnue au bataillon). Car entre « Riders Of Wrath » qui pue la mort et la sueur par tous les pores ou encore l’épique et guerrier « Baphomet’s Shrine » (dont on peut largement sentir l’influence de K.K. Warslut et ses acolytes) il ne va pas y avoir une seconde de répit et c’est profitable tant ça ne laisse pas le temps de cogiter ni de se poser des questions.
Alors certes il est évident que tout cela sera oublié ou presque dès l’écoute terminée et que ça ne changera aucunement la donne dans le genre, mais néanmoins cette folie ambiante et cette radicalité jouissive au possible font un bien fou et font d’autant plus regretter l’absence prolongée des jumeaux Gustavsson et la disparition irremplaçable de Quorthon. Bref pas besoin de tergiverser une plombe avant de se décider à prendre du bon temps autour de ce disque sans concessions que l’on écoutera d’une oreille autant distraite qu’attentive, que ce soit une bière à la main comme installé dans le canapé. En ces temps compliqués c’est en tout cas toujours ça de pris et ça donne sacrément envie d’envoyer bouler tous les râleurs, boulets et casse-couilles professionnels en leur faisant un bon doigt d’honneur bienvenu, chose à laquelle cette sortie parvient facilement et efficacement de par son côté je-m’en-foutiste jouissif au possible !
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