Chaque album de Deströyer 666 est un évènement en soi, mais c'en est encore plus un quand le groupe met plus de six ans à écrire un album. Pourquoi ce délai ? Reverra t-on bientôt le groupe en France ? Shrapnel répond.Comment voyez-vous le fait que vous êtes considérés comme un groupe culte depuis Phoenix Rising ? Votre popularité semble être encore grandissante avec Defiance.
On a travaillé sacrément dur toutes ces années donc dans un sens tu récoltes ce que tu sèmes. Je ne suis pas si sûr que ne nous soyons cultes, mais je suis d'accord sur le fait que le groupe semble toucher un public plus large ces temps-ci. Nous étions très attendus avec Defiance... Je pense que le temps qu'on a pris entre nos albums nous a aidé d'une certaine façon...
Terror Abraxas a été une sortie très confidentielle, sans aucune promotion (au moins en France), était-ce voulu ou non ?
Terror Abraxas était une chose que nous voulions faire pour essayer et reprendre le contrôle du groupe. Nous avons eu quelques problèmes avec Season Of Mist pendant les dernières étapes de la fabrication de Cold Steel. De mauvaises photos (et une mauvaise pochette) ont été utilisées, et des problèmes de mise en page nous ont poussé à vouloir faire quelque chose avec un plus petit label comme Iron Pegasus. Nous voulions l'enregistrer là où nous avions l'habitude et être pleinement en charge de la mise en page. Bien sûr il y a des problèmes avec le fait de travailler avec un label underground, comme le manque de promotion qu'un petit label fera en comparaison d'un plus gros. Mais c'était un compromis que nous cherchions à faire. Nous savions que si les gens le voulaient, ils seraient capable de trouver ce disque. C'était une sortie underground pour des metalleux underground ! Ironiquement, nous avons depuis réglé nos problèmes avec Season Of Mist et re-signé avec eux pour Defiance. Donc tout va bien.
Pourquoi y a t-il eu un délai de six ans entre Terror Abraxas et Defiance ?
Un tas de choses se sont déroulées depuis cette époque. Peu après la sortie de Terror Abraxas, le groupe était presque cramé. Ça a été une longue épreuve depuis que nous avons quitté l'Australie. On a travaillé incroyablement dur, et sacrifié beaucoup de choses, plus qu'aucun groupe que je connaisse. On vivait ensemble, littéralement collés les uns aux autres, travaillant dans la même industrie d'électronique, et on poussait le groupe aussi loin que nous pouvions, ce qui nous a complètement usé. Le visa de Simon a expiré et il a décidé de retourner en Australie. Le mien a expiré aussi et j'ai choisi de traverser la Manche pour aller vivre en Angleterre. KK n'a pas trop su quoi faire pendant un moment. À un moment, on a même eu une conversation au téléphone où on s'est mis d'accord pour arrêter. Je ne parviens pas à me souvenir ce qui s'est passé pour que l'on se remette sur les bons rails, on sentait juste qu'il fallait que nous redevenions un groupe. On est passé par une longue période où on n'a rien fait, puis on s'est réuni occasionnellement pour répéter en Hollande. Puis, on a commencé à s'envoyer les uns aux autres de nouvelles idées sur lesquelles on a travaillé, et l'enthousiasme de tout le monde a commencé à revenir. Ce n'était qu'au moment où ces idées ont commencé à former le squelette de ces chansons que tout s'est remis à rouler comme avant. Bien sûr, on a écrit incroyablement lentement, ça n'a pas aidé, et maintenant avec le gigantesque éloignement entre nous, les choses bougent à vitesse d'escargot. On a fait des tas de répétitions qui n'ont mené à rien, pas aussi productives que nous le voulions, ce qui a vraiment ralenti les choses. On a traversé une période où le groupe commençait à retrouver son esprit, mais la productivité était super lente. Ce n'est qu'à partir du moment où on a pu se remettre à écrire efficacement qu'elle s'est mise à grandir à vue d'œil. Il y a maintenant trois pays différents entre les membres du groupe, donc on ne peut pas travailler comme un groupe normal. KK vit maintenant au Danemark, Mersus en Allemagne, et Matt et moi-même à Londres. Nous avons dû être très organisés pour être capables de répéter. On ne se dit pas « tient si on répétait là ? », on doit regarder les vols à bas coût, organiser notre temps libre, tout planifier pour que ces putains de répétitions aient lieu ! Ça demande un maximum d'efforts pour que quoique ce soit soit fait. Prendre l'avion pour aller répéter est aussi ridicule que ça en a l'air, c'est foutrement cher, et c'est sans mentionner tout le putain de temps perdu pour aller à l'aéroport et attendre là bas. Putain de merde, ça me stresse rien que d'y penser. Donc tu peux voir que ça a été une sacrée curée pour sortir cet album, ce qui sous bien des aspects des aspects nous rend plus fiers encore maintenant que c'est fait.
Peux-tu nous en dire plus sur le nouveau membre du groupe, Matt, qui joue aussi chez Razor Of Occam ?
Matt est quelqu'un que nous connaissons depuis longtemps. C'est aussi un australien qui a grandi dans le même trou perdu que KK dans le sud du pays. Donc il fait partie de notre cercle rapproché depuis des années. C'est l'homme derrière Razor Of Occam, c'est aussi un scientifique mais tu ne devinerais jamais comment il se transforme en une espèce de singe quand il boit comme un trou !
La moitié des membres de Deströyer 666 joue aussi dans Razor Of Occam (Shrapnel et Matt), que penses-tu des comparaisons entre les deux groupes ?
Deströyer 666 est plus varié grâce aux chansons et tempos que nous créons. Razor Of Occam est beaucoup plus dans une optique thrash/speed au niveau des riffs. Je devine qu'il y a des éléments similaires, mais je pense réellement que Defiance et Homage To Martyrs ne sonnent pas pareil.
Pourquoi avoir choisi d'aller au Necromorbus Studios ?
Le Necromorbus fait du bon boulot, aussi simple que ça. Bon studio, bonne sonorité et le résultat a toujours de la puissance... et c'est ce que nous voulions avec ce disque. Nous voulions un album puissant qui t'en décolle vraiment une derrière le crane. J'ai aimé tous les albums sur lesquels le Necro a travaillé, donc pour moi c'était un choix évident.
Qui a fait le chant clair sur « A Sermon To The Dead » ? Comme pour « Lone Wolf Winter », je n'ai jamais lu une opinion négative sur cette chanson, et en plus elle est souvent vue comme la meilleure chanson de l'album. Est-ce que vous allez utiliser plus de chant clair à l'avenir ?
Le chant clair est fait par Mersus. Il se prend pour une espèce de chanteur... mais on l'encourage à rester derrière son kit autant que possible. Si les morceaux requièrent ce type de chant à l'avenir, alors nous pourrions en réutiliser à l'avenir... tout dépend de comment ça marche avec le titre. Je ne suis pas un grand fan de ce type de chant pour la musique que nous faisons mais si ça colle à l'esprit du morceau alors il n'y a pas de problème.
Comment était-ce de jouer au Hellfest ?
Le Hellfest était un festival très cool. Il y avait vraiment une grande variété de groupes à l'affiche, c'était intéressant. On a vraiment pris du bon temps, et on nous a bien pris en considération. Le bar du backstage était un excellent coin pour boire et également un bon endroit pour se débarrasser des gens.
Il y avait des rumeurs après votre dernier concert à Paris comme quoi vous ne monteriez plus sur scène... on dirait que c'était faux. Allez-vous faire plus de concerts pour Defiance, en France en particulier ?
On va organiser une tournée européenne qui aura clairement Paris en ligne de mire. Paris a toujours été une putain de bonne ville où jouer pour nous.
Est-ce que vous vous concentrez sur le prochain album ? J'espère qu'on aura pas à attendre encore sept ans pour le prochain !
Oui, certaines chansons sont déjà en construction. Il n'y aura pas un gros délais entre les sorties cette fois-ci.
Que penses-tu de la scène australienne d'aujourd'hui, a t-elle beaucoup changé depuis que vous êtes parti ?
Ça fait un moment que je suis parti, donc je ne suis probablement pas la meilleure personne à laquelle demander. Il y a toujours des groupes de tueur qui font des choses brillantes. Les nouveaux Nocturnal Graves et Cemetery Urn sont des putains de bons albums de metal australien. Quelques groupes élèvent toujours l'étendard haut, ce qui bien à voir et entendre !!
Au niveau metal, comment est l'Europe comparée à l'Australie ?
L'attitude est la même... ou dans bien des cas plus extrême que bien des européens... Mais la scène avec les concerts... il n'y a pas de comparaison possible, c'est le jour et la nuit. Ça ne pourrait pas être plus différent, enfin, au moins quand je vivais là bas. Il y a juste tellement de concerts, et festivals ici... l'Australie avait un festival pour un moment, mais on ne peut pas le comparer aux douzaines et douzaines de concerts et festivals qui se tiennent ici littéralement tout le temps. Les européens ne savent pas à quel point ils sont bien ils sont bien lotis à ce niveau là.
Est-ce que tout le groupe pourrait retourner en Australie un jour ?
On a prévu d'y retourner pour tourner bientôt mais le groupe ne se relocalisera jamais en Australie. L'Europe est le centre névralgique pour le metal, sans aucun putain de doute. L'Australie est le plus beau pays du monde... qui propose tellement d'excellentes choses. Mais la musique n'en fait malheureusement pas partie.
Merci pour l'interview, je te laisse conclure.
Merci pour l'interview !!!
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