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In Flames + Sepultura + Dagoba

Live report

In Flames + Sepultura + Dagoba Le 03 Avril 2006 à Clermont-Ferrand, France (Coopérative de Mai)
Comme le dit un de nos bons vieux proverbes franchouillards : « tout vient à point à qui sait attendre ». Grand admirateur de Sepultura depuis de nombreuses années, cela faisait déjà un bon moment que je croisais les doigts pour une hypothétique venue des Brésiliens sur le sol Clermontois. Ce souhait enfin exhaussé, ce n’est pas l’annonce récente de l’absence d’Igor qui allait me faire renoncer à ce concert. D’autant plus lorsqu’on sait que les suèdois d’In Flames ainsi que les espoirs français de Dagoba étaient également de la fête. En tout cas, je ne devais sûrement pas être le seul à me réjouir de cette annonce, la Coopé étant pleine à craquer en ce lundi.

Malgré tout, c’est devant un public clairsemé que les Dagoba entament leur show, la faute incombant à une programmation avancée de 30 mn par rapport à l’horaire prévu. Shawter ne manque pas de le faire remarquer tout en insistant sur le fait que, pour leur part, cela ne change rien : les marseillais sont venus là pour mettre le feu, quelles que soient les conditions. Et ils s’y emploient à merveille. On a beau dire ce que l’on veut sur Dagoba, on est forcé de reconnaître que sur scène, le groupe sait assurer le show. Même si leur prestation m’a paru moins frénétique que lorsque je les avais vu sur scène en octobre 2003, le groupe sait occuper la scène et se révèle très carré dans l’exécution des morceaux : Shawter surprend par la puissance de son chant clair tandis que Franky a vraisemblablement scotché tout le monde grâce à la qualité de son jeu de batterie. La set-list est majoritairement axée sur les morceaux du dernier album « What the hell is about » et même si, en ce qui me concerne, je n’ai écouté que quelques titres de ce disque, nul besoin de connaître par cœur la discographie des marseillais pour être automatiquement entraîné par la musique. L’énergie et la puissance parlent d’elles-mêmes et Shawter n’a pas besoin d’en faire des tonnes pour inciter le public à se bouger. Les hits « The man you’re not » ou « The white guy » (bien qu’entaché d’un problème technique nous privant de guitare pendant quelques secondes) font monter l’adrénaline et mettent le public dans des conditions propices pour accueillir le très attendu quartet brésilien. Pour ma part, ces (trop courtes) 30 mn de show de Dagoba auront en tout cas été suffisantes pour me massacrer la nuque et les cordes vocales.

Du coup, un peu freiné dans mon élan, je décide de me retirer sur les premières marches des gradins pour assister à la prestation de Sepultura, choix d’autant plus judicieux que, l’assistance s’étant cette fois massivement pressée devant la scène, je bénéficie d’un meilleur point de vue sur les 4 brésiliens. Mettons les choses au clair d’amblée. Primo : à aucun moment Roy Mayorga ne m’a fait (oui j’ôse) regretter l’absence d’Igor Cavalera. Il a été tout simplement impressionnant. Secundo : oui, il faut se rendre à l’évidence, Max n’est plus là. Cela fait bientôt 10 ans qu’il a quitté le groupe et a été remplacé par Derrick Green. Et malgré tout ce qu’on a pu dire sur ce dernier, et bien j’ai trouvé qu’il a assuré comme un chef. Alors, certes, il n’empoigne sa guitare qu’en de rares occasions. Certes, il n’a peut-être pas l’Aura de son cultissime prédécesseur. Seulement voilà, sa prestation vocale a été impeccable, que ce soit sur les morceaux récents ou sur les classiques du groupe tels que « Dead Embryonic Cells » (miam), « Arise » (remiam) ou « Troops of Doom ». J’avoue sincèrement avoir été surpris car je ne croyais pas voir ces morceaux si bien exécutés. De plus, même si Andreas Kisser est aujourd’hui quasiment seul en charge des guitares, ils parvient parfaitement à enchaîner riffs et soli, sans que les morceaux ne perdent en puissance comparé « aux originaux ». Les musiciens montrent une telle énergie et surtout une telle envie d’être là (ils se permettront même un mini-bœuf sur "Into the void" de Black Sabbath) qu’on ne peut être que conquis par leur prestation. Je ne dis pas que je n’aurai pas préféré entendre plus de vieux morceaux parmi cette set-list très équilibrée entre morceaux de la période post-Max et classiques du groupe mais le constant est là : à aucun moment le concert n’a perdu en intensité et c’est bien entendu par « Roots Bloody Roots » que le groupe finira d’achever un public qui, comme moi, n’aurait pas été contre un peu de rab.

Et je regretterai d’autant plus cette trop courte prestation de Sepultura que le set d’In Flames me convaincra moyennement. Pourtant, les suèdois avaient mis de nombreux atouts de leur côté pour faire de leur prestation le clou de la soirée : rideau qui tombe sur la scène dès l’entame du premier morceau (« Pinball Map ») provocant son petit effet, jeux de lumières impressionnants (même s’ils empêchent parfois de voir nettement les musiciens) et surtout une set-list très fournie, remplie ras-la-gueule de classiques, et elle aussi assez équilibrée entre vieux morceaux (« Moonshield », « Behind Space », « Episode 666», « Colony » ou « Bullet Ride ») et titres issus de « Come Clarity » (« Take this life », « Leeches », « Come Clarity », « Crawl Through Knives » notamment). Oui mais voilà, j’ai trouvé que la prestation d’In Flames manquait franchement de patate, à l’image de son frontman Ander Friden. Le public peine à réagir, sauf quand Ander les « force » un peu comme sur le pourtant très entraînant « Only for the weak » et, dans un sens, c’est compréhensible car le peu d’énergie que dégage le chanteur n’est pas vraiment source de motivation. De plus, son chant fut souvent en dent de scie (notamment le chant clair sur « Bullet Ride) à tel point qu’on en aurait presque apprécié les quelques rares défaut dans la sonorisation masquant certaines parties de chant. En revanche, rien à redire sur les autres musiciens, l’exécution des morceaux étant plutôt irréprochable. Malheureusement, j’ai senti qu’il n’y a jamais eu, durant tout le set, de véritable alchimie entre le groupe et le public, les suèdois me paraissant un peu « ailleurs » et pas des plus motivés. Le final sur le triplé « The Quiet Place », « Touch of Red » et « My Sweet Shadow » issue de « Soudtrack tou your escape », bien qu’ultra-efficace et jumpant, ne changera d’ailleurs rien à la chose. Pour moi, l’impression fut mitigée, l’ennui m’ayant presque guetté par moments.

J’ai entendu que certaines personnes du public imputaient ce manque de patate à l’orientation plus Nu-metal des derniers albums. La set-list étant assez partagée entre morceaux des anciens albums et ceux des dernières livraisons du groupe, je ne crois pas qu’il s’agisse là de la raison majeure. J’ai eu pour ma part l’impression que, contrairement à Dagoba (qui promeut un nouvel album et doit se faire sa place sur la scène metal internationale) et Sepultura (qui lui aussi promeut un nouvel album ambitieux et a à charge de reconquérir une partie de son public parti avec Max), In Flames n’avait pas grand chose à prouver. Du coup, ils restent pros dans l’exécution des morceaux mais font leur set de manière « pépère », sans montrer trop d’entrain.

Au final, le bilan de cette date est plutôt positif : un public venu massivement, deux prestations très énergiques pour Dagoba et Sepultura et une set-list de qualité pour In Flames. Des éléments qui font largement oublier le show en demi-teinte d’In Flames

1 COMMENTAIRE(S)

Tyhaich citer
Tyhaich
05/04/2006 11:53
Je suis du mème avis que toi sur presque tous les points et surtout pour In Flames. Anders avait un peu l'air de s'emmerder et quittait régulièrement la scène pendant les morceaux.

Only For The Weak aura eu le mérite de faire jumper les 1500 personnes présentes a Anvers !

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