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Death Feast Open Air 2008

Live report

Death Feast Open Air 2008 Premier jour
Le 12 Juin 2008 à Hünxe, Allemagne
Avec les annulations successives de Suffocation, Brodequin, Deranged, Abominable Putridity et Resurrection, puis celle de dernière minute mais de moindre importance de Defloration, l'affiche du Death Feast cuvée 2008 prenait un sérieux coup dans l'aile. Surtout que c'est Unleashed, groupe certes sympathique mais vieillissant, qui remplaçait les New-Yorkais, et Hackneyed, inconnu au bataillon, qui doublait les Suédois, récemment séparés. Heureusement, l'annonce de la présence de Cephalotripsy en lieu et place de Brodequin, d'Hour Of Penance pour remplacer les Russes et de Mass Infection afin de combler l'abscence de Defloration redonnait à tout le monde de l'espoir. Et finalement, cette affiche avait quand même sacrément de la gueule!


Comme prévu, le camping ouvre à 15h le mercredi 11 juin. Bien indiqué, l'emplacement, un endroit paisible au milieu des champs nommé Schwarze Heide dans la petite ville de Hünxe en Rhénanie du Nord-Westphalie, s'avère idéal. Une grande tente sur la gauche servira aux petits-déjeuners, aux cocktails, au repos, et à la retransmission des matches de l'Euro. Cerise sur le gâteau, la possibilité de se garer près de sa tente pour une practicité maximale. Et au fond du terrain, cachée derrière barrières et affiches, se dresse l'unique scène, prête à accueillir pendant trois jours la crême de la brutalité. D'abord quasi vide à mon arrivée, le camping se remplit peu à peu au fil des heures. En guise de voisins, j'ai la bonne surprise d'avoir des Lettons (!), arrivés après deux jours de route. On croisera d'ailleurs tout au long du fest de nombreuses nationalités, des Allemands bien sûr mais aussi des Français, des Néerlandais, des Belges, des Anglais, des Suédois, des Finlandais et j'en passe. Comme quoi si le death métal parle souvent de démembrement, il sait aussi rassembler!



SORE (13h15-13h45): c'est à un groupe inconnu qu'incombe la lourde tâche d'ouvrir le Death Feast. Peu de monde encore devant la scène en raison de l'heure mais déjà une bonne ambiance, notamment grâce à la distribution gratuite de bières spéciales au nom du groupe. SORE pratique un death métal sympathique, assez groovy (avec en plus un son très correct) mais manquant de blasts et de brutalité. A noter un bon frontman masqué comme Hannibal Lecter et une reprise d'Impetigo ("Boneyard") en final.


VERMIS (14h-14h30): on enchaîne avec un groupe que je ne connaissais pas non plus, encore des Allemands du coin (Düsseldorf). On aura le droit à un brutal death ultra monolithique pratiquement composé que de parties blastées et de riffs evil, avec un chanteur XXL à la voix bien puissante. Malheureusement, des blasts à n'en plus finir, c'est sympa mais l'ennui pointe vite le bout de son nez et la bouillie sonore n'aide pas non plus à jouir pleinement du spectacle. Plus de variations auraient été les bienvenues.


SUFFOCATE BASTARD (14h45-15h15): le premier groupe que je tenais à voir, leur 1er album Acts Of Contemporary Violence faisant montre d'un potentiel certain malgré quelques lacunes. C'était également l'occasion de découvrir le nouveau chanteur. Assez semblable au précédent, le bonhomme a un flow impressionnant et nous sort quelques éructations pas piquées des vers. J'aurais malgré tout apprécié plus de diversité dans son chant. Concernant la musique en elle-même, ce fut comme sur CD, très chaotique, très changeant et donc fort jouissif. Le bon son était également au rendez-vous et la déception ne le fut pas. Par contre, la pluie commence à faire son apparition et elle ne lâchera pas les festivaliers de la journée. Bonne prestation du troisième combo allemand d'affilée.


MASS INFECTION (15h30-16h): la première grosse claque pour le premier groupe non teuton. Les trois Grecs nous offrent un brutal death classique ultra bandant avec riffs dans la plus pure tradition du style et blasts à foison. Quelques soli agréables se feront également entendre. Seul point noir: l'absence du deuxième guitariste qui n'a pas pu venir, pour donner encore plus de poids au death jouissif des Hellènes!


GOROD (16h15-16h55): le premier des trois groupes français invités entre en scène sous les yeux curieux de celui qui a beaucoup apprécié son dernier opus, Leading Vision. Les Bordelais ont créé une rupture avec les formations précédentes par leur death métal moderne plus mélodique, et donc moins brutal mais plus technique avec tappings et polyrythmies, emballé d'un groove très agréable. Bon son et bonne prestation dans l'ensemble avec des musiciens tout sauf statiques (notamment le bassiste) et un chanteur velu plutôt agité. A noter pour ceux qui ne le savent pas que le batteur est une batteuse, cachée derrière son kit, et qu'elle se débrouille assez bien même si son jeu relativement simple se focalise plus sur le groove que sur la technique et la brutalité. GOROD aura par ailleurs reçu un accueil assez chaleureux, ça fait plaisir! En espérant pour eux que ce concert leur aura fait un peu oublier l'annulation du Paris Death Feast car pour avoir discuté avec les Aquitains par la suite, ils avaient quand même bien les boules (billets de train achetés...).


WAKING THE CADAVER (17h10-17h50): qui dit groupe à la mode dit beaucoup de monde, avec en prime les premiers vrais moshs pour les Américains. Du brutal slam death typique ("Slamming Gore Groove" comme ils aiment se qualifier) avec la plupart du temps des vocaux ridicules ("ree-ree") mais une grosse présence scénique et un gros son. Je n'adhère pas vraiment à leur attitude de wiggers mais il faut avouer qu'en live c'est très entraînant!


WORLD DOWNFALL (18h15-19h): l'Allemagne est de retour mais aurait mieux fait de rester en retrait. Pas grand monde pour cette formation de death/grind mou et peu inspirée. Comme quoi on a beau se nommer d'après le meilleur album de grind de tous les temps, ce n'est pas pour autant qu'on fait de la bonne musique! Chanteur sympathique toutefois (même s'il parle un peu trop) avec ses dreadlocks blondes, son t-shirt Kiss et ses slams dans le public.


DEGRADE (19h15-20h): on reprend les choses sérieux avec les Suédois de DEGRADE et leur brutal death à la sauce blasts et groove. Excellents vocaux de Manne, le sympathique chanteur et du guitariste, renforçant la brutalité et le groove du combo scandinave. Bonne prestation dans l'ensemble même si je n'ai pas vraiment été transcendé.


CEPHALOTRIPSY (20h15-20h40): viendra, viendra pas, on a eu le droit à ce petit jeu jusqu'au dernier jour. Finalement la bande à Ochoa est bien là, pour le plus grand plaisir de la foule qui attendait les Californiens de pieds fermes. Si le trio paraît un peu perdu sur la grande scène, notamment le tout petit et frêle guitariste qui a l'air d'être en pleine puberté, il a malgré tout envoyé la sauce. Et quelle sauce!? Pachydermique et ultra groovy (même pas besoin de basse) avec un chant d'Ochoa absolument dantesque (moins glaireux que sur album toutefois et bien aidé par un mix très avantageux), CEPHALOTRIPSY a mis tout le monde d'accord avec son slam death efficace en diable. C'est certes ultra répétitif et techniquement limité mais d'une jouissance hors norme en live. Gros regret par contre, les Américains quittent la scène au bout d'à peine une demi-heure, soit près de vingt minutes de moins que prévu, et sans dire au revoir...


INVERACITY (21h15-22h): je les attendais avec impatience, je n'ai pas été déçu excepté un son approximatif au début. Des putains de bons riffs death, du bon gros blast, un chanteur petit mais carré (au look de skin, manquait plus que les bretelles!) qui growle méchamment (même si ça ne vaut pas l'ancien frontman Marios) = gig excellent! Les Grecs finiront en plus sous un déluge, comme pour annoncer la fin du monde!


ROMPEPROP (22h15-23h): je commençais à ressentir la fatigue, enchaîner les groupes et rester debout sous la pluie, ça use. ROMPEPROP ne m'intéressant pas vraiment, c'est de loin que j'ai suivi une partie de la performance des Néerlandais. Même si je n'apprécie que très peu ce type de goregrind à la voix pitchée chasse-d'eau, il faut avouer que les Bataves savent mettre l'ambiance. Jouets de plage en plastique pour divertir la foule, guitariste au costume squelettique, riffs simples ultra entraînants, il y avait tout pour faire la fête!


BEHEADED (23h30-0h30): malheureusement je n'avais plus la tête à ça et c'est dans la tente que j'ai finit cette 1ère journée de fest en manquant les Maltais de BEHEADED, groupe que j'apprécie pourtant beaucoup. Oui c'est une honte, mais je vous emmerde!


Malgré un temps désastreux (pluie + froid) alors que les températures atteignaient les 35°C l'année dernière et le fait d'avoir raté BEHEADED, cette 1ère journée fut très bonne avec une ambiance fort sympathique et des groupes intéressants. Hâte déjà d'être au 2ème jour, en espérant que la météo se fasse plus clémente!

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