C’est la guerre mais cela n’empêche vraisemblablement ni les Russes ni les Ukrainiens de continuer à jouer du
metal. Tant mieux pour eux, pour nous également, mais qui sont les plus vilains ?
Depuis 2023, année de naissance de
VYR MUK, le projet n’a eu de cesse de proposer des formats courts (cinq EP plus un
split) mais également des sorties plus conséquentes puisque deux albums sont parus cette année :
Crimson Fields of Sorrow en avril puis
Chants of the Tenebrous Depths courant octobre. C’est à ce dernier que je vais m’intéresser, en commençant par préciser que si la formation est avant tout un
one-man band mené par
Vladyslav Blizniuk, il s’est ici entouré d’une ribambelle d’invités afin d’occuper le chant. Ainsi, la voix du
leader ne pourra être entendue que sur « Harvest of Innocence », alors que parmi les intervenants les plus illustres nous trouverons le chanteur de
FLOSCULE. Bon, pas de quoi subjuguer les foules, c’est juste histoire d’expliquer que tous les amis sont au rendez-vous pour filer un coup de main.
Alors que ma précédente chronique, mitigée, s’interrogeait sur la direction que souhaitait réellement prendre l’artiste, je dois dire que je suis pris de court dès l’ouverture « Uncontrolable Rage ». En effet, la puissance de feu a été démultipliée et la musique s’oriente de plus en plus vers un
death metal rapide et quasiment symphonique (« Stillborn Sin ») certes convenu mais extrêmement bien maîtrisé. Parler d’influences
BEHEMOTH ne serait pas honteux et alors que je craignais que la succession de vocalistes entraîne une perte d’homogénéité, il n’en est rien. Il faut admettre que de ce côté-là ça ne rigole pas du tout, certaines performances étant simplement dantesques, sur « Der swarze Hunger » par exemple où
Neron Ferot pousse un hurlement terrifiant qui n’en finit pas. Quel souffle !
J’apprécie également le fait que
Vladyslav Blizniuk n’ait apparemment pas cherché à écrire en fonction du choix des voix. Peut-être est-ce aussi pour cela que l’album se tient si bien : il y a une vraie ligne artistique, les riffs et les claviers pouvant s’accommoder des voix criardes (surtout la sienne en l’occurrence) comme gutturales (majoritairement celles de ses comparses). J’en arrive donc à la conclusion que je préfère largement
VYR MUK lorsqu’il est… seul. Concernant l’instrumentation, il n'a clairement besoin de personne pour l’appuyer, même si les claviers sonnent parfois un peu datés et, vocalement, son timbre réintroduit les compositions dans une dimension
black metal que je trouve bien plus intéressante, car plus personnelle, que son pendant
death indépendamment de la qualité indéniable des interprétations. D’ailleurs, cette noirceur profonde transparaît bien dans l’« Outro » instrumentale, ce qui met d’autant plus en évidence le fait que l’inspiration profonde de l’Ukrainien provient de l’obscurité et non pas de la mort.
Par conséquent, ce
Chants of the Tenebrous Depths s’avère être une excellente surprise de la part d’une formation dont je n’attendais rien de particulier mais qui démontre ici sa capacité à progresser, l’orientation vers la scène polonaise n’étant finalement pas ce qui pouvait arriver de pire.
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