Bien que Vortex Of End soit français et existe maintenant depuis plus de dix ans, je n’avais encore jamais prêté attention à son nom ni même posé mes oreilles sur leur musique. Pourtant le groupe originaire de Paris n’est pas resté les deux pieds dans le même sabot puisque sa discographie, déjà bien fournie, compte une démo (
Satanik Nuklear-Engined Turbodefekator - 2006), un album (
In Satan And Plutonium We Trust - 2007), un EP (
Fanatik Spiritual Devotion - 2008) et un split en compagnie de Morzhol (2011). A cela s’est ajouté en août dernier un deuxième album intitulé
Fvlgvr.Lvx.Terror qui vient marquer au passage sa collaboration avec le label Deadlight Entertainment (Merauder, Cult Of Occult, Primal Age...). Il était temps de faire connaissance d’autant que nombreuses sont les dithyrambes à l’égard de ce deuxième album.
On appréciera pour commencer le soin et le niveau de détail apportés à l’objet. L’artwork des plus graphiques est signé des Parisiens d’AAAAA-Atelier (dont on se souvient de l’excellent travail sur l’album
Verse Of Fire de Temple Of Baal). Le tout est livré dans un superbe digipack au carton particulièrement épais.
Comme vous l’aurez compris, je n’ai donc aucun élément de comparaison pouvant attester d’une quelconque évolution, positive ou négative. Quelques lectures faites ici et là laissent néanmoins supposer qu’un (grand) pas à tout de même été franchi qualitativement parlant entre
In Satan And Plutonium We Trust, premier album de Vortex Of End et
Fvlgvr.Lvx.Terror. Libre de toutes attentes, vierge de tous jugements, je n’ai eu pour ma part qu’à me laisser malmener par le Black / Death abrasif d’un groupe qui, semble-t-il, a mis ces quatre dernières années à profit pour élever son niveau de jeu et de composition.
Car
Fvlgvr.Lvx.Terror, s’il n’est pas le meilleur album de l’année, n’en constitue pas moins une excellente surprise qui au fil des écoutes va très vite s’avérer capable de se hisser parmi les meilleures sorties de 2015. Cette réussite, Vortex Of End la doit dans un premier temps à des compositions solides qui cachent derrière leur relative simplicité, des constructions plus complexes et tendues qu’il n’y paraît. Car derrière certains de ces passages plus simples qui me font parfois penser aux Belges de Possession (notamment ces chœurs lointains sur "Fvlgvr.Lvx.Terror", "Atomeaters", "Black Blood Kapala" et "Svbconscious Stygmata" ainsi que certains de ces riffs entêtants comme sur "Exponential Adoration"), on trouve également (et surtout) des séquences plus personnelles et/ou travaillées comme par exemple les quelques riffs dissonants et lumineux de "Fvlgvr.Lvx.Terror", ceux un peu plus perchés d’"Atomeaters" qui donnent la sensation étrange de grimper vers des cieux obscurcis, les mélodies plus en retenue de l’instrumental "Winds Of Adversity", la construction atypique de "Svbconscious Stygmata" avec une deuxième moitié instrumentale bien plus mélodique... Autant de petites choses qui font une réelle différence même si la musique de Vortex Of End s’inscrit indiscutablement dans une démarche orthodoxe (ces quelques passages où l’on distingue plus aisément un chant en français y contribuent d’ailleurs grandement).
Mais ce n’est pas le seul atout du groupe français qui tend à affirmer son identité à travers une production plus rugueuse que ce que l’on a l’habitude de trouver dans le genre. Entre cette guitare abrasive et cette basse aux rondeurs indécentes on est bien loin du groupe de Black/Death lambda. Une production qui ne cherche pas à rendre hermétique le contenu de cet album mais plutôt à braquer sur lui une lumière ténébreuse et impitoyable. On appréciera également cette dynamique constante que Vortex Of End s’applique à mettre en place au travers de compositions dont le rythme n’est jamais figé. Outres ces fulgurances redoutables, ce sont surtout ces quelques passages plus pesants et obscurs (rappelant le Black/Death sale et organique de certaines formations canadiennes) qui permettent d’apporter de la diversité à la musique des trois français. Une dualité (quelque peu déséquilibrée, c’est vrai) qui permet la construction d’atmosphères tour à tour intenses, agressives, vengeresses, lumineuses, glaciales et même épiques. Enfin, Vortex Of End a le bon goût de ne pas traîner en chemin. Ce n’est pas que je n’apprécie pas ce genre d’albums lorsqu’ils dépassent des durées souvent rebutantes (le
Death de Teitanblood en est la preuve la plus flagrante) mais cela permet surtout d’éviter quelques longueurs et autres maladresses mal venues. Le tout est ici bouclé en trente-huit minutes et c’est bien suffisant.
Bien que ce nouvel album de Vortex Of End ne respire pas particulièrement l’originalité ou la prise de risque, le groupe a su montrer à travers ces quelques titres qu’il était tout de même capable d’offrir davantage qu’un simple Black/Death empreint d’orthodoxie.
Fvlgvr.Lvx.Terror est un album agressif aux constructions plutôt intéressantes et suffisamment personnelles pour que l’on puisse reconnaitre aux Français une certaine identité. Nul doute en tout cas que les Parisiens devraient réussir à gagner davantage d’exposition (et de reconnaissance ?) avec un tel disque qui ne souffre d’aucun défaut particulier et met plutôt à l’inverse un paquet de qualité en avant. A bon entendeur...
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