Kronos + Hate + Necroticism
Live report
Kronos + Hate + Necroticism Le 26 Février 2009 à Tours, France (Concert Prod l'Entrepôt)
Pour une fois, je ne vais pas râler sur le fait qu'un concert à Tours n'a encore une fois pas attiré grand monde, pourtant, ce fût bien le cas. Mais c'est sûrement dû au fait que le concert était limité à 70 entrées, ce qui n'a pas empêché qu'à peine une soixantaine de metalleux soit présente à vue de nez (ou alors la dizaine d'autres se cachait dans les toilettes). Pourtant ce n'est pas tous les jours que les polonais de Hate passent en région Centre, et je crois même pouvoir affirmer que c'est la première fois ! C'est pareil pour Kronos qui n'a pas joué à Tours depuis environ trois ans, alors que Mike et Richard y travaillent ! A vue de nez, le public était bien plus composé de proches de Necroticism et Kronos que d'habitués des concerts tourangeaux, et c'est d'autant plus dommage que la salle, bien que très petite bénéficie d'une excellente acoustique, et même d'un canapé (que je n'ai toutefois pas testé, faut pas pousser).
La soirée démarre donc avec Necroticism, jeune groupe local qui fêtait pour l'occasion son premier anniversaire. Comme certains de ses membres sont des élèves de Richard (le guitariste de Kronos), ils ont eu le plaisir et la chance de partager une affiche avec ces deux formations aussi douées que reconnues que sont Hate et Kronos. Musicalement, Necroticism ne pratique pas seulement un plagiat de Carcass, mais aussi un death metal tout ce qu'il y a de plus classique pour ne pas dire commun. Il n'y a donc aucune surprise à retrouver des riffs très proches de Morbid Angel, Carcass, Decapitated, mais aussi et c'est plus dommageable de la nouvelle scène du « modern death ». Impossible de ne pas penser à Gojira devant l'étalage éhonté de breaks lourds reposant sur quelques accords distillés ou non à contre temps. Malheureusement, sur la première partie du set ces passages s'avèrent vite lassants, comme pour n'importe quel groupe qui a trop tendance à la systématisation des breaks pachydermiques. Au lieu de venir faire la transition entre deux passages rapides, ce sont les passages rapides qui viennent trop rarement ponctuer les breaks ; de ce côté-là, le groupe a encore beaucoup à apprendre de Kronos. Mais heureusement, les deux derniers morceaux de leur prestation relèvent nettement le niveau, s'avérant plus véloces et fluides dans l'exécution, ce qui permet à Necroticism de terminer sur une bonne impression.
Côté prestation il y a peu de choses à redire, les musiciens sont assez expérimentés pour être bien calés, chose assez rare de la part d'un si jeune groupe. Il y a assez peu d'erreurs à déplorer, et c'est surtout au chanteur qui souffre du « syndrome Glenn Benton » (je hurle bien mais je n'articule pas) qu'il y a le plus de reproches à faire. Dommage aussi que le guitariste à gauche de la scène (vu du public) n'ait pas été plus audible, mais ce fût aussi le cas pour Hate, alors je n'insinuerai pas que c'est de la faute de quelqu'un en particulier.
Vous l'aurez compris, c'est bien plus au niveau de l'originalité des compositions que de la prestation scénique que le groupe a péché. Mais ils m'ont remis leur première démo en vue d'une chronique, j'aurai donc l'occasion d'y revenir.
Au tour de Hate de monter sur scène, et la première impression que j'ai eue est que le chanteur guitariste, fondateur du groupe, restitue parfaitement ses vocaux sur scène. C'est bien simple, son timbre est exactement le même que sur cd, à un point tel que c'en est vraiment impressionnant. Les polonais fournissent sans surprise une très bonne prestation scénique (malgré encore une fois un second guitariste peu audible), mais malheureusement leur set-list n'est pas des plus judicieuses : si elle est logiquement orientée sur leurs deux derniers albums en date, elle laisse une part beaucoup trop importante aux mid-tempos, reléguant au second rang les morceaux rapides où le groupe est pourtant bien plus inspiré. C'est là le même travers que sur leur dernier et relativement décevant album, Morphosis, qui fait plus penser à un Behemoth-like aux hormones qu'aux excellents Awakening Of The Liar et Anaclasis : alors que la batterie blaste à tout va, la guitare se contente de quelques accords pour un constat encore plu saisissant que sur cd : tout cela sonne creux et l'impression de violence dégagée n'est qu'artificielle. Heureusement, seuls les morceaux très lents laissent cette sale impression dans la durée (je pense à « Anaclasis » qui est de loin le plus mauvais morceau de l'album éponyme, et « Resurrection Machine », le plus mauvais de Morphosis), l'alternance étant généralement suffisamment présente pour faire passer un agréable moment. Seuls trois morceaux auront vraiment été à la hauteur du Hate des grandes heures : « Hex », « Omega » (de loin le meilleur morceau de Morphosis), et le dernier morceau du set, dont j'ai malheureusement oublié le nom. Un bon concert malgré tout, mais qui me fait encore plus regretter de ne pas avoir vu le groupe après la sortie de Awakening Of The Liar.
C'est enfin au clou du spectacle de monter sur scène : les vosgiens de Kronos, aujourd'hui pour partie expatriés à Tours de prendre le relais. J'attendais impatiemment de voir le groupe depuis leur dernier concert à Tours que j'ai raté et la date avec Decrepit Birth, Unmerciful et Gorod annulée en juin dernier, et je n'ai vraiment pas été déçu. La set-list comme la prestation étaient en béton armé, tous les tubes du groupe ont été joués, traversant les trois albums de ce qui est devenu avec le monumental (pour ne pas dire titanesque, ça fait cliché) The Hellenic Terror, logiquement très représenté dans la set-list, le meilleur groupe de brutal death de France (c'est pas pour rien qu'on en a fait un des albums de l'année 2007 sur Thrasho). Avec une aisance technique et une décontraction apparente, Kronos insuffle une véritable énergie à ses morceaux, qui prennent encore plus d'ampleur en live que sur album. Sans aucun faux pas, le groupe s'en tire avec les honneurs. Mention spéciale au formidable guitariste soliste du groupe, Richard, qui est non seulement d'une technicité et d'une propreté éblouissantes, mais qui est aussi un des rares guitaristes français que je peux rapprocher du génie de Peter Lake ou de Andy LaRocque. Impressionnant de bout en bout, Kronos confirme qu'il est un groupe à voir et à revoir inlassablement sur scène, et pour ceux qui me lisent, sachez qu'ils passeront sûrement pas loin de chez vous, si ce n'est déjà fait, alors courrez-y.
Fin donc de cette soirée un peu courte (on aurait aimé encore un ou deux morceaux de Kronos), j'espère vivement que la prochaine fois les vosgiens joueront devant plus d'une soixantaine de pékins, ce qui suppose donc de jour dans une autre salle que l'Entrepôt, qui bien qu'agréable s'est vite retrouvée surchauffée. Qu'importe, je me verrais bien y faire quelques concerts à nouveau !
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