Cannibal Corpse + Dying Fetus + Obscura + Evocation

Pour me faire sortir un lundi, alors que des inédits de « Joséphine Ange Gardien » étaient diffusés le soir même, il fallait bien au moins la venue d'Obscura et de Dying Fetus dans notre belle capitale des Gones. Arrivé sur les coups de 20h, avec la peur de rater Obscura, c'est fort heureusement Evocation qui finissait alors son set avec un accueil courtois du public Lyonnais. N'ayant vu que le dernier titre, je les situerais dans un Death Mélodique assez sympa, à voir sur album.

Le temps de se réchauffer avec un sérieux à 5,50 € (je n'ai jamais bu une bière aussi cher en concert, du jamais vu…) et la soirée démarre sur les chapeaux de roues avec Obscura, la dernière révélation Relapse. Jouant sur scène leurs titres les plus agressifs de « Cosmogenesis », sans doute pour cadrer avec la thématique de la soirée, les Allemands ont fait preuve d'un professionnalisme à tout épreuve, reproduisant à la quasi perfection la complexité et la richesse mélodique de leur full lenght. Bénéficiant de plus d'un son à la hauteur de leurs compos, à l'exception d'une basse inaudible de là ou je me trouvais (à droite de la scène), ils firent forte impression auprès de ceux qui les découvraient ce soir là ; une petite partie du public avait l'air d'avoir même déjà bien écouté leur album, vu les vivats lors des annonces de certains titres. On ne leur en voudra pas d'avoir été un peu statique, même si j'aurais aimé un peu plus d'interactions entre les zicos, notamment le guitariste soliste à droite de la scène qui aura joué l'autiste toute la soirée. Autisme compensé par le chanteur / guitariste qui possède suffisamment de charisme pour aligner les transitions entre les titres et communiquer de façon efficace avec la foule. A revoir donc une prochaine fois, avec je l'espère une place plus favorable à l'affiche et un temps de jeu plus long.

La fosse se remplit, la pression monte…le soundcheck est étonnamment exécuté par les zicos de Dying Fetus en personne, et non pas par quelques roadies anonymes, et c'est donc avec moultes grognements et cris de joie (ou presque) que Gallagher, Williams et Beasley mettent les dernières touches à leur son de la soirée. Pas besoin d'intro pompeuse pour lancer la boucherie : une fois le son réglé, c'est sur un double coup de caisse claire de Williams qu' « Homicidal Retribution » vient mettre le feu dans la salle. Le pit s'anime, et ne désemplira pas des 45 mn du set des Américains. Rien à redire sur l'ambiance, visiblement je n'étais pas le seul admirateur de la bande à Gallagher, tant le groupe aura été acclamé pendant et entre la dizaine de titres joués ce soir. La set list, efficacement répartie entre les différents albums, était assez classique, même un peu trop à mon sens, car j'ai vraiment regretté l'absence de titres un peu plus anciens, donc l'incontournable « Killing On Adrenaline ». Mais au rayon des classiques, on eut quand même droit à l'exutoire « Pissing In the Mainstream » (cette mosh part…divine) / « Kill Your Mother / Rape Your Dog » ; et l'indispensable « Praise The Lord » en guise de clôture. Gallagher est toujours aussi peu communicatif (ou alors très réservé) mais il sait compenser par une dextérité à toute épreuve : ayant passé la majorité du concert dans le pit en face de lui, je ne peux que renouveler mon admiration pour ce musicien qui donne l'impression que n'importe quel morceau de Dying Fetus est d'une facilité déconcertante à jouer : pourtant ce n'est plus aussi évident quand je suis guitare en main devant leurs tablatures !! Chapeau bas également à Williams, dont le kit de batterie était très proche de la scène, et qui dès qu'un break lui en laissait la possibilité, haranguait la foule pour réclamer davantage de réactions du pit : cela change des batteurs autistes qui se cachent derrière un mur de cymbale.
Set explosif, public ravi et groupe taillé pour la scène : voilà clairement la victoire de la soirée. Beasley viendra serrer quelques mains en fin de concert, et Gallagher reviendra sur scène pour se faire prendre en photo par quelques fans en manque d'images pour alimenter leur profil Facebook.

Setlist approximative :

Homicidal Retribution
Your Treachery Will Die With You
Grotesque Impalement
Intentional Manslaughter
Justifiable Homicide
Shepherd's Commandment
Pissing In The Mainstream
Kill Your Mother, Rape Your Dog
One Shot, One Kill
Praise The Lord (Opium Of The Masses)

Nous voilà déjà en fin de soirée, et c'est avec simple curiosité que j'ai contemplé le premier tiers du set de Cannibal Corpse : démarrant sur le mid tempo « Evisceration Plague », le mastodonte du Death Metal n'a plus rien à prouver à quiconque et c'est bien dommage. J'ai vraiment ressenti chez Cannibal Corpse ce soir là ce que j'avais lu ici et là quelques années en arrière sur eux : voilà un groupe en roue libre, qui assure certes un show carré, efficace, relativement long et certainement satisfaisant pour un fan, mais sans aucune aspérité, passion ou volonté d'en faire un peu plus pour convaincre les autres. Ça headbangue en rythme, ça blaste péniblement (sacré batteur, le Lars Ulrich du Death Metal sans les pains ce Paul..), les compos s'enchaînent et se ressemblent…Mais ce n'est pas bandant. Je reste par contre toujours admiratif du « headbang hélicoptère » de Georges, ce mec est un monstre : a-t-il encore des cervicales ? Mais c'est bien là le seul point d'intérêt du groupe à mon sens. Je les avais vu en 2001 avec Kreator et avais été bien plus enthousiaste, mais soit ce concert n'était pas le bon soir, soit j'ai acquis depuis lors un œil plus critique sur les prestations scéniques et une idée plus précise de ce que j'attends d'un concert métal, et ce soir là tous les groupes m'auront convaincu, à l'exception d'eux. La salle ne s'y est d'ailleurs pas trompée, alors qu'il n'était pas bien tard la fosse s'est petit à petit vidée, et n'avait plus rien à voir avec la folie furieuse qui l'avait saisie pendant Dying Fetus. Respect aux aficionados / fans qui seront restés jusqu'au bout, c'est sans regret que nous avons quittés la salle pour un retour en bagnole sur fond de « Your Treachery Will Die With You ». A vous les studios.

Set list supposée, récupérée sur http://www.skartnak.com:

Evisceration Plague
Time To Kill Is Now
Disfigured
Death Walking Terror
I Cum Blood
Fucked With A Knife
Sentenced To Burn
Evidence In The Furnace
The Wretched Spawn
Perverse Suffering
Scalding Hail
Make Them Suffer
Pit Of Zombies
Shatter Their Bones
Vomit The Soul
Priests Of Sodom
Unleashing The Bloodthirsty
A Skull Full Of Maggots
Hammer Smashed Face
Stripped, Raped And Strangled