Nephren-Ka + Corpus Diavolis + Dream Fool Disease

C'est au Rubens à Clermont-Ferrand, petit bar très sympa mais difficile à trouver pour trois hommes quelque peu imbibés, ne connaissant pas vraiment la ville et à pied sans GPS que tout se joue ce soir.
Après plus d'une heure de lutte acharnée, nous faisons enfin notre entrée dans la salle, guidés inévitablement vers le comptoir mais c'était sans compter sur l'interpellation immédiate du chanteur de Nephren-Ka afin de nous délester de quelques deniers et on le comprend, il est 20h30 et il n'y a pas foule !

Notre dette acquittée, nous pouvons nous accouder et commander la 1ère tournée. Je m'éloigne volontairement du sujet qui est le notre car je tenais à préciser que ce bar est vraiment agréable, bonne ambiance au programme, un patron sympa aux yeux qui brillent légèrement et des concerts apparemment très réguliers font de cet endroit une très bonne découverte en ce qui me concerne.

Mais revenons à nos moutons avec le premier groupe de la soirée, Dream Fool Disease,venant tout droit de Saint-Etienne et pourtant inconnus de votre serviteur qui ouvre le bal devant une vingtaine de personnes. Le jeune (comprenez moyenne d'âge) combo exécute un death mélodique assez moderne qui sera malheureusement trop approximatif pour que l'on puisse réellement apprécier la prestation, de nombreux "pains" viennent entacher quelques idées qui ne manquent pourtant pas d'être assez intéressantes.
Alors la faute à quoi ? Le stress, ce n'est pas impossible, certains membres du groupe ayant apparemment rejoint la formation assez récemment... ou peut-être le son, sans retours, qui fait que les musiciens ont du mal à s'entendre les uns les autres. Difficile de savoir mais le groupe perd trop vite pied en se focalisant sur quelques erreurs pas si graves que ça au final et le résultat est sans appel, l'équipe stéphanoise s'incline en territoire arverne.

L'attente ne sera pas longue avant de voir débarquer les Corpus Diavolis, grimés des traditionnels corpse paint qui semblent décontenancer les moins au fait des traditions occultes du black metal. Là encore il s'agit d'une découverte mais positive cette fois avec un groupe qui sans révolutionner le genre a au moins le mérite d'être assez bien calé et fait monter la brutalité de cette soirée d'un cran. On retrouve plusieurs fois la recette éculée du guitariste seul qui relance le morceau avant l'explosion du chant et des autres instruments, donnant un petit coté redondant aux compositions mais rien de bien grave. Je ne me risquerais pas au petit jeu casse gueule de citer les références du groupe car il faut bien leur concéder le fait que leur style est assez original naviguant entre un black metal de la première époque et ce qui se fait actuellement. A noter aussi la présence de samples qui renforcent le côté sombre des compositions du groupe phocéen qui sans beaucoup interagir avec le public semble assez content de jouer là et de répandre sa haine.

Puis c'est au tour du groupe local, Nephren-Ka, dont le premier EP est chroniqué en ces pages, d'investir la modeste scène du Rubens. La chronique laissait présager le meilleur pour ce concert et aura au moins permis de lever le voile sur quelques défauts inhérents à toute production maison qui se respecte ! Mais qu'en est-il du live ? Première chose, je ne peux qu'abonder dans le sens où le groupe n'a pas encore la durée de vie suffisante pour s'être forgé un style personnel et pioche allègrement dans le répertoire de grosses pointures, Origin en tête. C'est assez dommage quand on voit le potentiel de chacun des musiciens, impressionnants et irréprochables techniquement parlant qui de plus auront un meilleur jeu de scène que les groupes précédents, pas vraiment difficile vous me direz quand on connait les trois quarts de l'assistance. A noter que la groupe a perdu un de ces guitaristes ce qui peut évidemment nuire à la réalisation de certains morceaux car le mixe semblait un petit peu vide lorsque l'unique gratteux se lançait dans des solos qui néanmoins apportaient un réel plus aux compositions parfois trop linéaires. Alors certes tout n'est pas parfait mais le set est énergique et donne au public sa dose de brutalité qui, si il n'a pas le malheur d'être un fan invétéré du combo de Topeka comme moi, en aura tout de même eu pour son argent ce soir là.

La lumière revient enfin dans le bar, ce qui signifie l'heure de continuer notre virée vers d'autres horizons en sachant désormais qu'il faudra compter avec le Rubens, ce genre d'endroit étant trop rares de nos jours !