Ominous Doctrines over Europe 2011

Aïe aïe aïe... Montpellier... architecture dégueulasse, beaufs à l’accent horripilants, kéké boys du Sud avec attirail de beau gosse discount composent une population aussi agréable que le climat, étouffant. Bref, j'arrive dans une salle plutôt intimiste mais qui a comme avantage d’être suffisamment petite pour permettre une affluence raisonnable. Viennent ensuite les premières "hostilités", qui n’avaient aucune importance pour moi, venu à la base uniquement pour INQUISITION.

THE STONE : naze. On a l’impression que les serbes font un concours avec CORPUS CHRISTII pour savoir qui fera le Black Metal le plus générique. Leur Black Metal ne sert à rien, il y a bien quelques passages qui me font enlever la cigarette de la bouche pour tendre l’oreille du dehors, mais l’ambiance retombe aussitôt. Je discute, je me fous de la gueule de certains riffs bateaux, je fais de la promo pour notre concert du 15 octobre qui j’espère verra plein de Thrashocorporatistes pointer le bout de leur tarin et je picole, un peu car on remonte direct après. La première partie qui ne sert à rien.

CORPUS CHRISTII : la « frisotis » crew en provenance du Portugal (ça se voit…) n’a eu strictement aucun intérêt pour moi. Du Black Metal orthodoxe de caniveau, sans aucun feeling ni sensations : des morceaux qui peinent à décoller servis par une voix chiante au possible. Je reste trois morceaux, préférant sortir discuter avec des gens que je n’ai pas vu depuis un moment plutôt que de rester m’ennuyer à l’intérieur. Je sais que la suite va être dantesque et ne me trompe pas. Je tiens à préciser qu’on m’a dit que j’avais loupé quelque-chose, or comme je fais confiance aux gens qui m’ont dit ça, je tâcherai donc de me rattraper sur CDs si je gagne au loto un jour. Mais enfin là, ça fait un beau bide, rien n'a attrapé mes oreilles. Mention spéciale au coiffeur du groupe qui a du en chier pour arriver à des permanentes aussi parfaites.

REVENGE : maintenant qu’on a fini avec la cour de récréation pour Beumeux en culottes courtes, vient la cour des grands, avec un poncif du « Black Bestial » ou plutôt « War Metal » (on s’en bat la raie avec un os de sèche) dans ce cas-là, un genre qui a le vent en poupe et qui m’intéresse quelquefois car il faut avouer que certains classiques de cette scène sont vraiment terribles. J’ai sous-estimé le potentiel de ce groupe en live. J’enlève mes boules quiès, et l’apocalypse commence… je ne les remettrai pas, la puissance de la tuerie qui m’attaque les tympans est telle que je suis complètement happé par ce torrent de violence pure. Vermin hurle tout ce qu’il sait avec un charisme phénoménal, Haasiophis de ANTEDELUVIAN martèle sa basse et roule de gros yeux lorsque ses growls, mal retranscrit par le son malheureusement, viennent hanter le cœur des spectateurs, en permanence soumis aux coups de boutoirs de James Read, absolument phénoménal en marteau piqueur.... surement le meilleur batteur de Black Metal jamais vu en live, le son de caisse claire atomique étant là pour catalyser la violence qui est en chacun de nous. Violence retranscrite par un pit bien violent, où chacun prendra et mettra quelques mandales, ambiance terrible, inoubliable pour moi, ayant avoiné à tout va. Les sudistes ne sont pas si mous que ça en concert finalement! Il faut REVENGE pour que ça bouge enfin. Un concert qui restera inscrit dans ma chair… tellement dur de revenir à la réalité après des souvenirs de guerre comme ça. Dommage que quelques déchets viennent gâcher le set en endommageant le matériel ou en débranchant involontairement des fils (notamment sur le micro de Vermin). Enfin bref, comme on n’est pas là pour parler de fonds de chiottes, retenons plutôt ce concert anthologique et cette ambiance inoubliable, avec cette foule de tueries dégainées (« Blood of My Blood » notamment) et ces nouveaux morceaux hyper efficaces... diantre, que ces mid-tempo savamment employés déglinguent les cervicales. Je n’ai qu’une seule production d’eux, Attack. Blood. Revenge.… mais REVENGE m’a conquis, vivement la sortie du prochain.

INQUISITION : la transe et la dévotion permanente de ma part pour ce duo d'enfer. Durant tout le concert, cette atmosphère magique a habité mon corps tout entier. Ayant réussi à passer tout devant, j’ai pris les blasphèmes d’INQUISITION en pleine paluche pendant une heure qui m’a paru passer comme une minute. J’ai eu l’air tellement con quand je suis remonté de l’enfer dans lequel INQUISITION m’a emmené… « déjà fini ? ». Car oui, j’ai brûlé devant ces hymnes à Satan, j’ai véritablement ressenti la marque du Malin en moi pendant « Unholy Magic Attack », « Embraced By Unholy Powers of Death and Destruction », « Crush The Jewish Prophet » ou encore « Empire Of Luciferian Race » pendant lequel j'ai complètement pété une durite, vivant ce moment à fond. Je n’étais plus dans le monde des vivants pendant ce set… les titres du dernier album, « Astral Path To Supreme Majesties » ou encore « Desolate Funeral Chant », ne m’y ont pas ramené, bien au contraire. Leur efficacité est maximale. Deux hommes qui jouent comme des dieux, avec pareil, un charisme fou. Un Dagon possédé par ses airs infernaux, et Incubus qui rythme à la perfection ses morceaux, en y ajoutant quelques breaks improvisés dont il a le secret et qui m’ont fait jouir car c’est bien la seule chose que je n’avais pas anticipé, tant je connaissais les morceaux par cœur. Des musiciens accomplis pour un set terrible qui captive l’auditoire et mélange à la perfection vieilles et anciennes perles, tout en y ajoutant un petit quelque-chose qui fait un effet bœuf (pensons à la batterie une fois encore...), INQUISITION étant je crois le seul groupe qui me fait voir le Malin en face à chaque écoute, je n’ose même pas vous décrire l’effet que ce groupe a pu avoir sur moi en live. « Hail The King Of All Heathens », voilà comment j’ai reconnu le Maître lorsque INQUISITION a pris possession de moi ce jeudi 22 septembre. J’ai enfin vu INQUISITION, je peux mourir tranquille. J’ai vraiment envie de les revoir avant de caner par contre!

Retour dans les pénates dans la nuit après un concert qui conjugua les extrêmes, les deux premières parties ayant été pour moi aussi nulles que la suite était anthologique. Super affiche, super organisation qui a su gérer les débordements, notamment gicler les COTOREP bourrés au bon moment et résoudre assez vite le problème de cordes qu'a pu avoir Dagon à un moment. Un son qui a sû s'adapter car le défi était de taille, bref, une vraie réussite pour les deux têtes de pipe!