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Hatefest

Live report

Hatefest Kataklysm + Triptykon + Marduk + Milking The Goatmachine + Azarath + Lost Dreams
Le 04 Décembre 2011 à Paris, France (Alhambra)
La haine est un sentiment puissant, peut-être le plus fort de tous. Et pour lui rendre hommage, il fallait bien un festival. C'est désormais chose faite avec le Hatefest qui avait lieu dimanche dernier à Paris. Une affiche éclectique proposée à nouveau par Garmonbozia, à l'Alhambra cette fois. C'était pour moi l'occasion de découvrir cette salle parisienne à la mode située dans le 10ème arrondissement. Un lieu plus grand que je l'imaginais, assez chic, sans doute rénové récemment, avec un étage pour le merchandising et l'espace fumeur et une salle de concert légèrement en montée. Un geste appréciable car tout le monde ne mesure pas 1m90.

LOST DREAMS, en remplacement de Dawn Of Disease, monte sur scène à 16h30 comme prévu devant un parterre quasi vide. Il faut dire que les Autrichiens, malgré une formation en 1992 et 5 albums à leur actif, font figure d'inconnus. Et on comprend vite pourquoi. Le deathcore/death mélodique du groupe, majoritairement mid-tempo, s'avère en effet d'une banalité à toute épreuve en alignant tous les clichés inhérents au metal moderne, dont les saccades à outrance ne sont pas les moins irritants. Le quintette n'est pas non plus épargné par le son, comme d'habitude gavé de basse. On notera quand même un guitariste lead pas manchot qui nous sortira quelques bonnes mélodies et dissonances et un chant alternant growls et screams classique mais convaincant. Le chanteur, outre un manque de charisme évident, aurait toutefois besoin de travailler son souffle car il était au bord de la syncope entre chaque morceau et peinait à aligner trois mots en s'adressant au public, de toute façon peu concerné. Bref, une première partie pas folichonne, comme je m'y attendais.

En matière d'attente par contre, AZARATH, eux, se posaient là! Disons le carrément, je n'étais venu que pour eux. J'espérais dès lors que le son soit plus clair que pour LOST DREAMS. Manque de bol, ce ne fut pas vraiment le cas puisque la basse se fait à nouveau trop imposante, noyant quelque peu les guitares de Necrosodom et Bart. Du coup, les subtilités du dernier album, l'excellent Blasphemers' Maledictions, passent un peu à la trappe. À l'inverse, la batterie de Inferno (Behemoth) n'est pas assez mise en avant, en particulier la caisse claire que j'aurais voulu plus percutante. Malgré le son brouillon, le show d'AZARATH fut néanmoins une belle démonstration de brutal blackened death metal blasphématoire typiquement polonais, rehaussé toutefois de rage toute sud-américaine, avec pantalons en cuir, cartouchières et croix renversées de rigueur. Alors ça ne bouge pas beaucoup, tout le monde restant à sa place en headbangant, ça ne communique pas excepté les titres des morceaux, mais les Polonais en imposent, notamment le grand blond Necrosodom et sa voix arrachée possédée qui s'approprie sans problème les anciens titres de Bruno, et Inferno qui martyrise ses fûts comme à son habitude. Ça bourre et ça fait du bien au public déjà un peu plus nombreux qui applaudit chaudement la prestation. Côté setlist, Blasphemers' Maledictions est bien sûr à l'honneur avec une ouverture de set idéale sur "Arising The Black Flame"/"Supreme Reign Of Tiamat", un "The Abjection" brutal à souhait puis la catchy "Harvester Of Flames" en final pour travailler les cervicales. Un "Beast Inside" rageur et un "For Satan My Blood" des plus destructeurs nous rappellent que AZARATH a sorti en 2006 un des meilleurs albums de death metal polonais, Diabolic Impious Evil. Sans oublier "Infested With Sin", vieux titre de Infernal Blasting noir et sauvage. Et ce doit être à peu près tout car les Slaves n'ont joué qu'une petite demi-heure au lieu des 35 minutes annoncées. Entre ça et le son pas top, j'ai forcément été un peu déçu. Bon concert cela dit, en espérant voir ce putain de groupe bien plus souvent!

Changement de décor total pour MILKING THE GOATMACHINE, groupe dont on n'avait jamais entendu parlé il y a deux ans et qui squatte toutes les affiches aujourd'hui... Particularité des Allemands: leur thématique sur les caprinés, qui va jusqu'à pousser les Teutons à porter des masques de chèvres sur scène. À noter aussi que le batteur est aussi le chanteur et ça, c'est déjà plus respectable, surtout quand il gruike et qu'il envoie la sauce en même temps! Musicalement, je m'attendais à du brutal death/grind comme indiqué sur Metal-Archives (je me renseigne toujours avant) mais l'information n'était pas tout à fait juste. MILKING THE GOATMACHINE joue en fait une sorte de mélange entre du deathcore, du grind et du slam death avec quelques touches punks voire technoïdes sur certains beats répétitifs de grosse caisse, le tout enrobé d'une grosse dose de délire. Soit un beau bordel à l'intérêt musical proche de zéro puisque purement rythmique et sans une once de mélodie. Il faut dire aussi que je suis surpris du taux élevé de core avec tout un tas de mosh parts. J'aurais pu toutefois m'en douter en voyant le gros lard de bassiste avec son t-shirt Pro-Pain et son short de basket Spalding mais j'ai préféré garder mes yeux braqués sur l'un des guitaristes qui arborait un beau t-shirt Gama Bomb. Si musicalement et visuellement, c'est du grand n'importe quoi, on ne peut cependant pas reprocher au combo d'outre-Rhin de ne pas mettre l'ambiance et de ne pas se montrer efficace. C'est festif (confettis, hache en plastique), ça bourre (blasts, gutturals), c'est entraînant (d-beats) et on a le droit à quelques featurings sur scène (loup-garou, clown...). Du coup, même si beaucoup de spectateurs ont quitté la salle après AZARATH, eh bien ça remue pas mal dans la fosse. Personnellement, ce n'est pas vraiment ce que j'attends d'un concert de metal extrême mais ç'aurait pu être pire. Quel contraste entre AZARATH et MARDUK en tout cas!

Eh oui, c'est au tour de MARDUK de fouler les planches de l'Alhambra. Comme chacun le sait (ou pas), je ne suis pas un grand fan de black metal et n'y connais donc pas grand chose. Mais j'étais curieux de voir un des cadors du style. Ça me rappellera aussi des souvenirs quand ado, un poster des Suédois trônait sur les murs de ma chambre aux côtés de Sepultura, Manowar et...Buffy Contre les Vampires! Et au bout du compte le show de presque une heure fut plutôt une bonne surprise malgré le son pas terrible une nouvelle fois avec toujours cette tendance à noyer les guitares dans les graves. Conséquence: difficile de discerner les tremolos sur les blasts, surtout quand on n'est comme moi pas familier avec les compos du quatuor. Et MARDUK blastant souvent, vous pensez bien que je n'ai pas tout compris. Mais il y avait quelque chose qui se dégageait. Une haine et une noirceur palpables notamment, en particulier grâce au frontman Mortuus qui n'a pas longtemps gardé son corpse paint vu la chaleur ambiante. Le public est désormais plus garni même si la salle ne sera jamais pleine et on sent que le groupe était attendu. Ça s'agite dans la fosse, à tel point que les esprits commencent à s'échauffer avec un début de bagarre. Black Metal ist Krieg après tout, non? En ce qui concerne la setlist, je ne pourrai pas vous dire grand chose si ce n'est que "The Black Tormentor Of Satan" bute des culs sévère! Et aussi qu'on assiste à un contraste saisissant entre morceaux brutal black qui blastent d'un bout à l'autre et titres mid-tempo et dissonants, voire carrément lents, presque black/doom, qui je suppose figurent sur les albums récents. Bien sympathique, ma foi!

Tout comme TRIPTYKON qui commence vingt minutes plus tard sur "Procreation (Of The Wicked)" de Celtic Frost. Lourd, lent, hypnotisant. Comme tout le set des Suisses d'ailleurs. Mais aussi très répétitif, trop pour moi en tout cas, malgré quelques accélérations thrash en hommage à l'ancien groupe de Tom G. Warrior, toujours affublé de son bonnet et du même maquillage. TRIPTYKON, c'est donc la suite directe de Monotheist, rampant et noir comme les abysses, sorte de blackened doom aux légers accents gothiques, à l'image du fond de teint blanc qu'ont déposé les membres du groupe sur leurs visages devenus blafards. On notera la présence d'une femme à la basse, mignonne mais pas potiche. De toute façon, la star c'est Tom, lui qui scande, hurle, déclame, grogne ou murmure ses paroles tel le prêtre sataniste ensorcelé d'une messe noire. Ça tombe bien, c'est dimanche! Les Parisiens semblent non pas conquis mais fascinés ou tout du moins concentrés face à une musique si dark et monolithique. Le son, lui, s'est bien amélioré et on peut désormais entendre les guitares. Est-ce dû à mon nouveau placement à droite de la scène un peu en hauteur ou au fait que le tempo lent est forcément moins brouillon que les BPMs à trois chiffres? Sans doute un peu des deux mais si j'avais su, je me serais posté à cet endroit dès le début malgré la distance par rapport à la scène (20m)! En dépit d'un son plus distinct et d'une musique de qualité (pas mal de bons riffs pour headbanger doucement mais sûrement!), je commence à saturer au bout d'une trentaine de minutes (ça tourne quand même vite en rond) et attends patiemment la fin du set qui viendra vers 21h, me laissant à la fois soulagé que ce soit enfin fini mais aussi plutôt surpris par un show à l'ambiance prenante.

C'est presque avec un quart d'heure de retard que la tête d'affiche KATAKLYSM commence son gig. Les Québécois étaient ceux qui m'intéressaient le plus après AZARATH. Malgré les critiques récurrentes sur leurs derniers albums et une simplicité toujours plus mise en avant, je continue en effet d'apprécier la musique de la bande de Iacono. Et ce n'est pas après ce concert que je vais changer d'avis puisque le groupe est taillé pour le live! Le son est bon, puissant comme il faut d'où je suis, mettant légèrement de côté l'aspect mélodique des riffs du père Dagenais pour valoriser la brutalité. Et quand ça bourre, ça ne fait pas semblant. J'ai par contre de plus en plus de mal avec Max Duhamel, plus triggé que jamais, et ses pseudos-blasts. C'est le sixième groupe de la soirée mais la fosse n'est pas encore fatiguée, preuve en sont les multiples pogos, crowd surfing, stage diving et autres qu'encourage le frontman, en très grande forme ce soir que ce soit au niveau de sa performance vocale, toujours à naviguer aisément entre growls et shrieks, ou de la communication avec le public. Il faut dire que parler français aide beaucoup KATAKLYSM à se rapprocher de ses fans. Et l'accent québécois les rend encore plus sympathiques. Et vas-y que je remercie les spectateurs en parlant de la connexion particulière entre le combo et la France, que j'invite les gens sur scène ou que je promette de "convertir les gros black metal en death metal". Et puis Maurizio et le bassiste Stéphane Barbe, bourré comme un coing, distribuent Coronas et vin rouge à tour de bras, comment voulez-vous résister?! Contrairement à MILKING THE GOATMACHINE, KATAKLYSM sait mettre l'ambiance sans faire les guignols. C'est vrai toutefois, ça faisait un peu Club Med et pas vraiment death metal! Autre critique, les gros mid-tempos brise-nuque c'est efficace mais redondant à la longue et le groupe en abuse sur ses morceaux récents. Morceaux récents qui se partagent la quasi intégralité du set puisque le plus vieux devait être "Manipulator Of Souls" issu de Epic (2001). Pour les autres, pas mal de titres du petit dernier Heaven's Venom ("Push The Venom", Numb And Intoxicated", "At The Edge Of The World"...) mais aussi du Prevail ("Taking The World By Storm"), du In The Arms Of Devastation ("The Road To Devastation", "Crippled And Broken"), du Serenity In Fire ("The Ambassador Of Pain", "As I Slither") et du Shadows And Dust ("Illuminati"). Une setlist efficace en diable mais j'aurais préféré davantage de compos de la période Epic à Serenity In Fire. Quant aux fans de la vieille époque avec Sylvain Houde au chant (dont je ne fais pas partie), ils ont dû être bien déçus. À mon avis, ils sont plutôt restés chez eux parce que ça fait de toute façon un moment que KATAKLYSM occulte complètement ses jeunes années. Je ne m'en offusque pas plus que ça, la formation ayant donné le meilleur concert du Hatefest en ce qui me concerne, un poil en dessous de leur prestation au No Mercy 2006 cependant.

Bilan: bonne soirée malgré les problèmes de son et l'affiche un peu trop éclectique. C'est bien de vouloir varier les plaisirs pour attirer davantage de monde mais honnêtement, je me demande ce que foutaient LOST DREAMS et MILKING THE GOATMACHINE sur le programme. Et puis ça n'a finalement pas rassemblé tant que ça, l'Alhambra n'étant qu'aux trois quarts remplie, au mieux. Bien content en tout cas d'avoir vu enfin AZARATH même si j'en attendais plus et d'avoir recroisé nos cousins de KATAKLYSM, toujours de bonne humeur. MARDUK m'a agréablement surpris et TRIPTYKON aussi mais juste pendant la première demi-heure, avant que ça devienne chiant. Comme la semaine dernière pour le Thrashfest par contre, j'ai encore dû rater un match du PSG mais cette fois, on a gagné, mon plaisir n'a donc pas été gâché! Moi, j'appelle ça un bon dimanche!

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