Loudblast + Benighted + Death Awaits

Belle affiche 100% Française en cette fin Février au Transbordeur ! Associer le retour de Benighted sur les terres Lyonnaises après des années de disette et le come back de Loudblast, l’un des pionniers du Death / Thrash à la Française, dans la belle salle du Transclub (le Transbordeur dans sa version minimale, dans l’antichambre de la grande salle, mais juste à côté du bar, pratique !) devant 500 et quelques furieux, voilà qui méritait la présence de Thrashocore pour couvrir l’événement, et on en remercie l’organisateur, My Reference Events.

En 1ere partie étaient programmés 3 groupes de la région, malheureusement arrivé trop tard pour Absurdity et Dissident Solutions, j’ai pu par contre me satisfaire de la prestation quasi intégrale de Death Awaits. Le groupe avait bien fait sa promo d’avant concert sur les réseaux sociaux, et la découverte de son sanguinolent clip « The Abominable » m’avait permis d’y découvrir un mix thrash / core / death loin d’être mauvais. Occupant avec énergie et efficacité la scène, le combo ne s’est pas laissé démonter par la pression, et devant une salle déjà bien remplie a délivré un set de qualité. Le chanteur avait particulièrement la patate et une réelle envie d’en découdre…et surtout je pense un sacré plaisir de partager une telle affiche ! Ne faisant que découvrir tout juste le groupe je ne pourrai m’étendre beaucoup plus sur leur prestation, qui m’a semblé tout ce qu’il y a de plus carré, même si le style un brin trop générique ne m’a pas donné envie de persévérer la découverte sur CD. Mais il est appréciable d’entendre du bon vieux thrash (certains riffs ayant une filiation directe avec le genre) sur scène de nos jours, ce n’est plus vraiment un style en vogue ! Allez, histoire de chercher la petite bête, l’un des guitaristes aurait pu faire l’effort de ne pas porter un bête tee shirt blanc sur scène, c’est un concert de brutes bordel ! Ca va que ça jouait très correctement à part ça, tu es pardonné.

Le temps de prendre l’air autour d’une clope (désormais électronique, j’ai pris une résolution que j’arrive presque à tenir), et voilà que Benighted a déjà attaqué sa séance de GRUIIIIIIKS. Putain. J’ai beaucoup de respect pour Death Awaits qui venait de défendre efficacement son set pendant une grosse demie heure, mais je pense qu’ils ne m’en voudraient pas de dire que là….c’est quand même un GROS niveau au dessus. On sent que Benighted a fait un paquet de dates ces dernières années, et que malgré un line up récemment renouvelé, le groupe a un bagage technique et scénique conséquent. Qui ne connaît pas encore par cœur le CV de Kevin Folley, qui a assuré l’intérim chez Sepultura parmi d’autres, et est je pense le batteur frenchie le plus en vue du moment (à juste titre) ? Qui n’a pas déjà gruiké de plaisir avec Julien pendant un trajet en bagnole sur fond de Benighted, pour finalement se dire que c’est pas possible, ils sont au moins 3 là dedans à beugler pour alterner aussi proprement growls et consorts avec un débit pareil ? En tout cas, pas moi, qui n’avait pas (re)vu les furieux Stéphanois depuis un paquet d’années, le groupe ayant tourné à peu prêt partout sauf à Lyon ces dernières années (reliquat de la guéguerre OL / ASSE ?). Le public Lyonnais n’était en tout cas pas mécontent d’accueillir pour une fois ses proches voisins sur son sol, et s’est rapidement pris au jeu : le pit se transforma ainsi rapidement en zone de guerre, et quand Julien demanda à deux reprises un circle pit et le désormais indispensable wall of death, il fût entendu de suite. La setlist fera la part belle au petit dernier, « Carnivore Sublime », avec le tube « Experience your Flesh » dédié par Julien avec un gros fuck à Facebook, le réseau social ayant effacé récemment la page officielle du groupe pour cause de nichon apparent sur la pochette (sisi). « Collection of Dead Portraits », appuyé par les backs vocals d’Adrien prend une nouvelle dimension sur scène, et même si j’aurais bien vu un « Jeckyll » (très Napalm Death-ien dans l’esprit) jouer la carte du mid tempo ravageur (sur sa première partie en tout cas) pour réveiller les envies de headbanguer dans la salle, la setlist n’a pas grand-chose à se reprocher : « Identisick », « Slut » en boucherie finale, « Asylum Cave », « Let the Blood Spill Between my Broken Teeth » et d’autres, la boucherie n’aura duré qu’une heure mais ce furent 60 mn des plus brutales !!! Malgré tout, pas un titre d’ « ICP », même pas un petit « Stay Brutal », « Fœtus » ou autre ? Dommage…Julien, entre deux morceaux, nous fera part du scoop dont vous êtes tous déjà au courant, à savoir leur présence dans la prog’ du Sylak Open Air (de fortes chances que cette nouvelle me décide enfin à y mettre les pieds, ça et Misery Index…) et l’enregistrement à venir d’un DVD live, on a tous hâte de voir ça… Que rajouter de plus à cette longue description d’un set ultra brutal, ultra pro, ultra bandant…ultra court ? Car oui, une heure ça passe parfois trop vite, et c’est après avoir fait gagné plusieurs degrés à la salle que les Benight’ quittent la scène, la laissant entre les mains expertes des…

…Loudblast. Autant avouer de suite que je n’ai jamais pris le temps de m’intéresser au groupe de Stéphane Buriez, que je connais au final mieux pour son activité de producteur ou de présentateur TV que de musicien, honte à moi. Ce qui est certain, c’est qu’après une heure de Benighted, passer à Loudblast permet de décompresser d’un bloc, peut être même un peu trop. Je m’attendais à du Death Metal forcément moins bourrin, mais avec du blast au moins épisodiquement : que nenni Chrichri, c’est plutôt du Thrash / Death old school, étonnamment mélodique (les puristes, insultez moi dans les commentaires, je suis votre chose) que j’ai découvert. Et forcément, il y avait du fan dans la salle (une jolie rousse à ma gauche, vraiment à fond dedans, si tu me lis MP moi sur Badoo via mon Facebook et Tweete moi ton 07, on se rencardera sur Foursquare ensuite), mais quand même d’un âge un brin élevée que les brutos comme moi qui préfèrent leur métal brutal et chauve et Stéphanois. Alors, les vestes à patch sont de retour, la salle prend quelques rides, et le headbang devient plus en vogue que le circle pit, et on se laisse porter par cette heure de ritournelles Death / Thrash. Pour moi qui découvrait, ça joue bien, ça sonne bien, Buriez tient son public mais…je ne peux m’empêcher de penser que faire passer Loudblast avant Benighted aurait eu plus de sens, la salle s’était déjà un peu vidé et l’ambiance est sacrément retombée ais-je trouvé. Ou alors c’est parce que je n’avais plus un euro pour me payer une dernière bière, allez savoir. En tout cas, un bon set de la part de Loudblast, mais qui m’aura surtout donné envie d’écouter sur album avant de peut être retourner les voir. Cela n’enlève rien à la qualité de leur prestation, qui aura eu pour mérite de conclure une bien belle soirée de métal 100% Française, à l’heure ou les pays Scandinaves ou les USA squattent majoritairement nos salles de concerts…salauds d’étrangers trop talentueux pour qu’on leur ferme nos frontières, je connais une blonde fasciste qui ne doit pas être contente…A vous les studios et merci aux groupes et à My Reference Events pour la soirée.